Le tueur de Boston, l'évadée : Critiques et test DVD


Est-ce le bénéfice du soleil du sud de la France ? La proximité de l'étang de Thau, de la plage de la Roquille ? En ce doux mois de mai, nos camarades d'Artus Films affichent une pêche atomique. Après «Le Livre Noir» d'Anthony Mann il y a quelques semaines, deux nouveaux titres viendront enrichir la collection «Les grands classiques hollywoodiens». A ma droite «The Strangler» (connu dans notre petite et obscure contrée sous le titre «Le tueur de Boston») à ma gauche «The Chase» (L'évadée) d'Arthur Ripley. Ecranbis.com a plongé tête baissée dans cette fournée cinéphilique et printanière...Impressions post visionnage...


Le Tueur de Boston

On commence en beauté avec Le Tueur de Boston, derrière lequel il faudra reconnaître «The Strangler» qui, avec quelques années d'avance sur Richard Fleischer et son étouffant «étrangleur de Boston» (1968), plonge sa tentaculaire inspiration dans le parcours meurtrier d'Albert DeSalvo. Inspiration seulement puisque le tueur du film de Topper se trouve ici (re)baptisé Léo Kroll et prend les  traits d'un laborantin psychopathe au physique ingras (Confirmant l'adage : n'est pas Tony Curtis qui veut). Sous l'emprise d'un mère horriblement possessive et manipulatrice, perturbé et passablement schizophrène, (ah le cumul des mandats !)  Kroll évacue le trop de pression en étranglant des jeunes femmes au bas et à la chaîne, suant comme porc, sans étourdissement (il va sans dire).


Côté pile, le gros Léo entretient une étrange relation pseudo fétichiste avec les poupées qui lui passent entre les mains et particulièrement avec celles qu'il gagne régulièrement sur un stand de foire. Il espère même un temps ravir le cœur de la foraine, fort de ses talents de lanceur de cerceaux... avant d'être éconduit par la belle... Bien entendu, pendant ce temps là, les enquêteurs de la police piétinent et un psychiatre (qui n'a visiblement pas lu Onfray, mais suis-je bête comment aurai-t-il pu, nous sommes en 1964) tente d'éduquer le spectateur avec l'ouverture d'esprit  d'un Marcel Rufo cumulé au tact d'un Gerard Miller.


Le mass Murder de «The strangler" (Ne perdons pas de vue que le terme Serial Killer n'apparaîtra que quelques années plus tard)  est donc un tueur en série, un vrai, de ceux qui rôdent dans nos ruelles les plus obscures et dans les pires recoins de l'imaginaire populaire, fournissant au cinéma de genre l'inespéré: un monstre à visage humain. Si le mode opératoire fait parfois sourire, (les pauvres victimes laissant échapper un poil rapidement l'ultime souffle de vie) Victor Buono (Le secret de la planète de singe, Qu'est-il arrivé à Baby Jane) campe le givré avec une exceptionnelle justesse… Loin des grimaceries Nicholso-Kinskiesque. A coup de regards perdus et de front dégoulinant...Souriez, le petit barjot va sortir...ou l'horreur est humaine on vous laisse trancher...

Parfois étonnamment moderne, tout comme dans son premier plan laissant apparaître le reflet d'une pauvre victime dans l'oeil de Kroll, Le tueur de Boston, vu quelques 50 années après sa réalisation  fait encore son petit effet et constitue pour le cinéphile déviant une indispensable halte vidéastique sur la route des vacances...





L'évadée

On enchaîne avec «The Chase» qui attache la belle Michèle Morgan (La boucle est bouclée) à un mafieux de la pire espèce. Fort heureusement, Chuck Scott qui vient de quitter l'armée, va, par un curieux concours de circonstances (Il trouve le porte feuille de Mr et lui rapporte à son domicile, comme quoi l'honnêteté paye même avec les malhonnêtes) se faire engager comme chauffeur et conduire la belle blonde sur les bords de mer... Face à la lune et  à l'océan, cheveux et poitrine au vent Michèle «Lorna» Morgan supplie Chuck de s'enfuir avec elle pour la Havane. Échappant en douce à Eddie Orman (Steve Cochran) et à son bras droit, nos deux tourtereaux finissent dans un  night club havanais pour une ultime étreinte. Lorna succombant à un lanceur de couteau (Voilà ce qui s'appelle une Sacré soirée !). Aussitôt accusé, Chuck est traqué par la police avant de se réveiller à nouveau sous le soleil de Floride... Tout ceci n'était-il qu'un cauchemar ou une hallucination ? 


Plutôt bizarroïde dans sa construction laissant son héros, et accessoirement le spectateur, le cul entre deux rêves, The Chase se pare des artifices d'un cinéma sombre et classieux pour mieux caresser les pupilles. Mais cette  adaptation de The Black Path of Fear  de Cornell Woolrich, pseudonyme derrière lequel se cachait l'écrivain américain William Irish, vaut finalement surtout pour son ambiance fantastico onirique et ses quelques trouvailles dont nous retiendrons une voiture trafiquée permettant à Eddie Orman, notre mafieux de service de prendre les commandes (comprenez frein et accélérateur) de la banquette arrière  (Que ne ferait-on pas pour ne pas s'asseoir à la place du mort ?) ou  notre brave "Steve Cochran" distribuant des châtaignes aux filles de passage dans la lucarne...

Plutôt ciblé mais loin d'être inaccessible, cette évadée-là trouvera sans doute une nouvelle prison dorée sur les étagères de tout bon «avaleur de bobines» et autre fétichiste de la galette argentée. Le chose semble avoir été déjà éditée en Zone 1 et zone all en double programme. Reste que ce disque français grâce à ses sous titres fera de l'oeil aux anglophobes primaires.



Test technique:

Pas de très grandes surprises du côté de chez Artus... Le Tueur de Boston et L'évadée sont présentés dans leur format d'origine et dans des copies certes perfectibles (L'image pour "The strangler", le son pour "The chase") mais qui  une fois leur rareté considérée devrait ravir l'amateur de bobines oubliées. Simple VOST (sous-titres débrayables il va sans dire) du côté de l'évadée...VOST et VF pour Le tueur de boston.  Côté suppléments, Stéphane Bourgoins a été convié à la présentation des films (38 mn pour The Strangler, 18 pour The Chase), bandes annonces et diaporamas en Prime. Enfin le disque de l'évadée embarque le bien étrange et foutraque «L'héroïne», court métrage de Mireille Hucho et Bernard Laborde. 30 minutes from outer space...12€90 le disque et pas un centime de plus... Commandable dès aujourd'hui de côté ci du web :

http://www.artusfilms.com/levadee

DVD 9 - PAL - Zone 2 Format : 1.33 original Durée : 86 minutes Langues : anglais Sous-titres : français Noir et blanc

http://www.artusfilms.com/le-tueur-de-boston

DVD 9 - PAL - Zone 2 Format : 1.66 original 16/9 compatible 4/3 Durée : 85 minutes Langues : français, anglais Sous-titres : français Noir et blanc Déconseillé aux moins de 12 ans.