Quelques mois après sa printanière
sortie en salle, American Pie quatrième du nom nous revient comme
un boomerang en vidéo chez Universal Picture. Un retour en
force puisque outre les traditionnelles éditions DVD et Bluray attendues
pour le 2 octobre prochain, le film intégrera également un coffret
8 disques très justement titré «American Pie - Faites-vous la
totale !» le 10 octobre. En attendant cette salve de galettes, Ecranbis.com a pu mettre la main sur un disque de test
et paye son review.
Synopsis :
Comme le temps passe… Souvenez-vous
de cette année 1999 où quatre lycéens d’une petite ville du
Michigan décidèrent d’en finir avec leur virginité. Quête
héroïque, burlesque, inoubliable. Une décennie plus tard, Jim et
Michelle sont mariés, Kevin et Vicky sont séparés, Oz et Heather
se sont éloignés à contrecoeur, tandis que Finch soupire encore
après l’extravagante mère de Stifler. Quant à Stifler, rien ne
le changera jamais. Amis d’hier, amis de toujours, ces jeunes
hommes attendaient depuis longtemps de pouvoir se réunir le temps
d’un week-end pour se remémorer leurs exploits d’antan et y
puiser de nouvelles inspirations. Que la fête commence, l’heure du
checkup hormonal a sonné…
Critique :
Dans les années 90, Hollywood et par son intermédiaire l'Amérique entière, n'en finit plus de découvrir la face sombre de la planète teen. Qui l'eût cru, le genre né avec l'American Graffiti de Lucas, a traversé la fin des seventies et les années 80 pour se blottir dans les bras de l'horreur (The Craft), du slasher (I Know What You Did Last Summer, Scream) et du thriller sulfureux (Sexe intentions, American beauty). La contre mesure sort sur les écrans américains durant l'été 1999, elle s'appelle «American pie». Tourné avec 11 millions de dollars, cette, à priori, modeste et légère œuvrette pour ados pré-pubères, digne héritière de la comédie potache et estudiantine (La série des Porky's, Animal House) en rapportera 235. Le succès de Paul et Chris Weitz ouvre automatiquement la voie à un nouvelle génération de «Teen comedy»: Sexe Lycée et vidéo, Canadien Pie, Mexican pie, The girl next door, Supergrave, The Real Cancun.... Avalanche de puceaux en manque et humour gras, tel est le code génétique de ce qui apparaît désormais comme un genre à part entière. Pourtant aucune de ces bobines (pas même le Supergrave de Greg Mottola et ses quelques 170 millions de recettes ) ne connaîtra un tel succès populaire.
Il faut dire que sous son armure de blockbuster décérébré, la série des American Pie cache une mécanique étonnamment complexe. Fable trash mais moralisatrice, sexy mais sentimentale, le film des Weitz épouse les contours de la société américaine, embrasse ses paradoxes et contradictions jusqu'à au plus surprenant des constats: seul le puritanisme exacerbé de nos cousins d'Outre Atlantique pouvait accoucher d'une bobine à ce point «explicit» ;) Quoiqu'il en soit après 3 films de cinéma et 1 mariage, la série va prendre une tournure plus vidéastique et dévaler les pentes de la teen comedy plus traditionnelle et convenue avec les « American Pie presents». Quatre films seront produits et sortiront en DVD entre 2005 et 2009 . Il s'agit en fait de spin off délaissant les personnages des films de cinéma à l'exception d'Eugene Levi qui sert en quelque sorte de fil conducteur. Ces efforts très commerciaux mais toutefois sympathiques vont systématiquement bénéficier de surprenants retitrages français: Band camp devient ainsi No Limit ! Peut être en hommage à Ginger Lynn, ex star du porno 80's qui y joue les infirmières. The Naked Miles (Littéralement le Kilomètre à poil) devient String Academy, Beta House est lui rebaptisé Campus en folie tandis que the Book of love se voit retitré les sex commandements.
American réunion (son titre original)
marque un double retour, celui de la franchise sur grand écran et
celui de ses personnages principaux. Impossible bien sûr de ramener
notre joyeuse bande sur les bancs du lycée ou dans un décor
purement universitaire, John Hurwitz et Hayden Schlossberg vont donc,
de la même manière qu'un mariage avait réuni les classars dans
l'opus 3, rebondir sur la sacro sainte réunion des anciens de la
promo. Voilà en fait le vrai parti prix et dans le même temps le
pari réussi d'American pie 4. Celui de n'avoir pas jouer la
carte de la redite adolescente mais celle de la comédie de (et
pour) trentenaires. Bref d'avoir su vieillir avec ses personnages et
son public... La farce douce amère résultante, directement adressée
à son public originel tourne quelque part le dos aux nouvelles
générations, enfants de Supergrave et autre Kick Ass. Les American
pie films générationnels comme le Breakfast Club de Hughes en
son temps? Il est sans doute trop tôt pour le dire... Reste que ce
4e opus, à défaut d'être le meilleur de la portée, ne se prive ni
de l'humour scato sexuel , signature de la série, ni de quelques
embardées mélancoliques bienvenues, rappelant l'air de rien que nos
20 ans comme ceux de Jim , Michelle, Finch , Oz et Stifler
appartiennent aujourd'hui au passé .
Certes American Pie 4 ne convaincra pas ceux qui ont pris la série en grippe, lui reprochant son ton gentiment régressif et sa lourdeur assumée, mais devrait dans le même temps ravir les fans de la première heure. Que demande donc le peuple ? Un opus 5 bien sûr. Ça tombe bien, on nous murmure à l'oreille que la chose serait déjà dans les tuyaux. Ecranbis.com déguaine un 3,8/5
Test technique:
L'édition Dvd que nous avons eu dans la platine permet de découvrir American Pie 4 dans son format d'origine (1.85) avec une qualité d'image sans faille. (Pour de la définition standard il va de soit). Le même soin a été porté aux mixages audios Dolby Digital 5.1 (Français et anglais) qui a défaut d'être particulièrement démonstratifs (Le genre de ne s'y prête pas vraiment) font comme on dit , le job ! Rayon interactivité , il faudra de se contenter d'une flopée de scène coupées et d'un bêtisier. Un peu léger...