Gangsters, guns and zombies: Critique et test Bluray


Cette fois, c'est plié les amis. L'été a définitivement tiré le rideau et les cinévores de l’extrême n'ont plus aucune bonne raison de passer à côté des dernières galettes filantes et autres rejetons du cinéma de quartier. Dis autrement, il est temps de claquer la bise à vos tongs et de revenir en courant à vos vidéostores. Emylia qui avait oublié les amateurs de fantastique en mois de septembre (Oh les vilains !) dégaine ce mois ci deux péloches : Le Blanche Neige de David De Coteau et « Gangsters, guns and zombies » , une zombédie anglaise et indépendante. Faute d'avoir pu jeter un œil au premier, Ecranbis se venge sur le second ! Ça va saigner !

Synopsis :

Le monde est sous tension, ce qui était le début d’une épidémie se transforme en apocalypse zombifique. Pour certains c’est la fin du monde, pour d’autres l’opportunité de finir un casse en toute tranquillité, enfin presque… Cinq redoutables gangsters britanniques plongés dans une atmosphère de mort et de sang sont prêts à tout pour survivre : Tony, leader dérangé à tendance meurtrière, Crazy Steve, Pat, Muscles et Danny. Q aspire seulement à une vie tranquille et pour gagner un peu d'argent, il lui faut obéir à Tony : sa mission, se réunir, conduire le van, déposer les gars en lieu sûr et avoir sa part du gâteau. Sauf que son co-équipier Danny a été touché, qu'il se transforme en zombie, que le van manque d'essence, que le lieu grouille de policiers... et que l'apocalypse des morts-vivants se déchaîne !


 Chronique: 

Si notre bobine du jour a une qualité, c'est bien celle de résumer de son titre rageur l'essentiel de son propos. Des gangsters, des guns fumants et de la bidoche froide revenue malencontreusement de l'au delà... Pour son premier long métrage, l'anglais Matt Mitchell a eu la bonne idée de ne pas attacher son récit au premier gendre idéal de passage. Sa bande de braqueurs, suffisamment malins (ou pas...) pour organiser un hold up en pleine apocalypse zombiesque, est une vraie galerie de têtes cramées. Le vieux véreux, la brute épaisse et décérébrée, le taré, l'escroc de pacotille en costume et le black de service. Leur «casse of the dead», préparé avec amour et professionnalisme va pour les besoins de l'aventure mal tourner, pour mieux propulser notre agence tout risque (van inclus) en plein road trip. Une escapade sur les routes anglaises qui passera par la demeure d'une des rares grand mère Bad Ass du cinéma bis. Sachez que cette délicieuse Ma'Dalton a la fâcheuse tendance à viser dans les parties et que sa petite fille se trimballe un gun à la main, le silencieux artisanal (un simple oreiller!) dans l'autre. A la campagne, on ne plaisante pas avec le calme ...



Pour notre improbable équipage British, une seule solution, rejoindre l'ennemi héréditaire. Oubliée la guerre de 100 ans, Jeanne d'Arc et les clichés tétonesque de Princess Kate, l'avenir se dessine outre manche, loin de cette Angleterre ravagée par la mort, sur les plages de l'hexagone. La France l'avenir de l'Angleterre ? Si ça c'est pas du fantastique pur jus ? On savoure ! On savoure ! On savoure d'autant plus que «Gangsters, Guns and Zombies» est le parfait spécimen d'un nouveau cinéma autoproduit, fait de bric et de broc, ultra bis par nature (le terme Z ayant désormais une connotation inutilement péjorative). Un micro budget, en partie financé par des internautes sur un site coproduction anglais (Sponsume.com) qui a trouvé moyen d'être projeté à Paris lors de l'étrange festival, dans le cadre d'une nuit «zombie» et de s'offrir une sortie vidéo frenchy. Du côté d'Ecranbis.com où l'on défend bec et ongle ce genre d’effort, aussi vain et amateurisant soit-il, nous sommes bien entendu ravis...



Revers de la médaille, un tel voyage en classe économique demande au cinévore quelques privations. Vous pouvez faire une croix sur le champagne à bord. Comprenez par là que Matt Mitchell ayant du écrire sa partition avec l'équivalent du budget « Gobelet en plastique » de «Bienvenue à Zombiland», son «Gansters, guns and zombies » est plus un quatuor qu'un orchestre à cordes. L'apport à la thématique originelle est quasi  inexistant, l'exécution manque franchement de gore, l'acting se cherche  un peu  mais le résultat mis en équation avec les moyens investis, il faut reconnaître à Mitchell d'avoir su mener sa barque. Pour l'anecdote, il a confié au site hollandais horror.nl avoir eu l'idée de « GGZ » en regardant les bonus d'un autre film. Un intervenant expliquait à quel point il était formidable de travailler sur un film à message et non un truc de gangsters, de pistolet et de zombie. C'est à ce moment précis qu'il se dit : « that's the film I want to make»

Source : http://www.horror.nl/nieuws/6490/interview-ggz-regisseur-matt-mitchell.html

Alors bien sûr ceux qui comptaient sur un spectacle zombiesque « Snyderien » risquent de rejoindre l'armée des morts... de déception. Mais, ceux qui récurent avec nous les profondeurs insondables du cinéma de mauvais genre sauront sans doute extraire de ces 80 minutes un peu de substantifique et sanguinolente moelle ou une paire d' idées amusantes (la zombie qui vomit des bouts de chat... On ne voit certes pas grand chose mais il en faut peu pour nous faire plaisir). Ecranbis.com déterre un 2.7/5. Mention : Pour zombievores avertis et amateurs de DTV fauché comme les blés. Les autres, attendez la prochaine marée car vous risquez  ici de trouver l'eau un peu froide !



Test technique : 

Gangsters, Guns and Zombies se voit offrir par Emylia une édition Bluray efficace. Malheureusement aucun supplément en vue mais un disque techniquement « au niveau » avec une image plutôt bien définie et au format d'origine (2.35). Rayon plaisir auditifs : des pistes 7.1 au mixage relativement simples et clairs, en langue française et anglaise ainsi que des sous titres français.