Initié en juillet dernier avec «l'Hostelisant» Sutures de Tammi Sutton, la collection «Avenue de l'horreur présente» va s'enrichir aux portes de Novembre d'un nouveau titre. Un temps connu sous le titre de «The Darkness» et visible aux États Unis depuis Août dernier grâce à une zone 1 édité par E-one, Devil Seed traverse l'Atlantique pour prendre possession de vos platines DVD. Oserez-vous affronter le mal ? Nous questionne le recto de sa rutilante jaquette. Je veux, mon n'veu...
Chronique :
On ne sait pas si Alexandra a un incroyable talent, mais une chose est sûre, notre jolie étudiante a une indiscutable malchance. Après avoir passé les vacances scolaires au chevet de sa grand mère, la belle entend fêter comme il se doit la rentrée scolaire avec ses camarades lors d'une sortie en boite de nuit. Le retour de bringue va se payer cher et mettre sur la route de notre jeune brune une voyante, tout droit sortie du Drag me to Hell de Sam Raimi. Ses 60 dollars en poche (c'est décidé demain j’arrête les chroniques culturelles et je me lance dans la divination au tarif nuit), la vieille prévoit à la pauvre Alexandra sa possession par une force démoniaque de passage. Une révélation qui aura pour conséquence de mettre notre héroïne en transe. Épisode que nos jeunes ados mettront sur le compte de l’excès de Vodka (Et ouais, ça boit pas que de l'eau une étudiante de nos jours) avant que de curieux phénomènes ne viennent troubler leur début de trimestre. Alexandra prend en effet la curieuse habitude de se scarifier, de brouter ses camarades endormies et de les traiter de "putes" lorsqu'elle ne fait pas tout simplement «pipi» sur le parquet pour y tremper l'instant d'après sa langue pointue. Une attitude qui, bien évidemment, va rendre la collocation difficile.
Au pays des B-movies, les obsessions sont cycliques et les thématiques phares du cinéma fantastique reviennent, comme les chemises à carreaux et les imprimés Vichy de façon régulière à la mode. Aussi, nous avons eu droit ces dernières années à une véritable résurgence de la possession démoniaque sur le chariot de nos platines avec à la clé quelques très acceptables "sous-exorciste" (Le Dernier Exorcisme, l'Exorcisme d'Emily Rose, The Haunting of Molly Hartley) et sans surprise quelques opportunistes et infâmes fonds de bouteilles... Impossible en effet de faire l'impasse (on aimerait bien pourtant) sur le complètement vide «The Devil Inside» et sur sa campagne de web marketing "par et pour blogueurs neuneux». Tout le monde ne peut pas avoir bon goût en particulier lorsqu'il s'agit de vendre un pack d'eau bénite et essayer de lui faire faire Pschitt. Mais passons, puisqu'il n'est ici point question de «sous Paranormal activity» (si c'est possible, on a des exemples) et qu'en outre Emylia a eu la bonne idée de ne pas noyer la blogosphère sous une flot de faux mails du Vatican appelant au boycott. Au nom des amateurs de fantastique, êtres cultivés et raffinés par nature, aspirant à respirer autre chose que les fonds de godasses de community manager stagiaire, merci!
Non, Devil Seed est même tout l'inverse, comprenez un premier film, tourné durant l'été 2010 avec 250 000$ à London (au Canada, ne vous trompez pas). Pas de quoi flamber ni jeter les crucifix par la fenêtre, mais juste ce qu'il faut (peut être même un peu moins) pour emballer 93 minutes d'horror flix en vue d'une communion très vidéastique sur le marché de l'entertainment mondial. Le résultat, de toute évidence aussi conventionnel que révérencieux, s'offre citations et références appuyées à la pelle. Quitte à piller la tombe de ses illustres prédécesseurs, autant payer de sa personne et ne pas mesurer ses efforts. N'est-ce point l'une des grandes forces du genre que de pouvoir jouer la carte de la redite à l'infini et servir par la même occasion à ses spectateurs ce qu'ils sont venus chercher. Bref, voilà de la série B, du cinéma bricolé, avec ses qualités, ses défauts... Mais emballé avec l'envie de bien faire, le ruban doré de la passion en prime.
Dans ces conditions, difficile de faire le ou la cinéphile effarouchée croisant pour la première fois le loup entre deux linéaires de vidéoclub. Oh mais monsieur, lâchez moi avec vos grosses pattes de bisseux pervers. Oui dans notre Devil Seed, l'acting est sans doute perfectible (mis à part la prestation enthousiaste de la brune Michelle Argyris et les savoureux effeuillages de la blonde Vanessa Broze) et le récit peine parfois à reprendre du poil de la bête. Reste un petit film plutôt bien torché pour une production de ce calibre. La qualité de ses effets spéciaux discrets mais jamais nazes, sa réalisation méticuleuse, ses quelques séquences joliment exécutées abandonnent le spectateur amateur d'offrandes vidéastiques sur une impression relativement positive. Et puis mince, pour une fois que ce ne sont pas que les spectateurs qui se pissent dessus? (Quand je vous disais que les fantasticophiles étaient raffinés ….) Ecranbis.com bénit ce DTV d'un bon 12/20. Allez regardez moi ça ou pour le dire autrement, prenez en de la Devil Graine !
Test technique :
Devil Seed est ici proposé dans son format d'origine 2.35 accompagné de mixages 5.1 français (Dolby Digital 5.1) et anglais (Dolby digital 5.1 et DTS 5.1) avec sous titres optionnels. Une copie digitale est présente sur le disque. Emylia a eu la bonne idée d'y adjoindre une série de bonus : Bêtisier, bande annonce, des scènes supprimées ou étendues, ainsi qu'un diaporama d'image prise sur le tournage. Visionnage en VOST recommandée.