Après un
été chargé (six galettes argentées en deux mois), Artus films
garde le rythme et un goût certain pour les cadences infernales. Alors qu'on annonce un coffret Ninja
et le premier titre d'une potentielle collection «Érotik,
Sexploitation US» pour le mois d'octobre, trois nouveaux et
rutilants westerns européens viennent de rentrer dans le catalogue
de l'éditeur. Ecranbis.com s'est savonné au Killer Kid de Leopoldo
Savona et revient vous parler du pays...
Leopoldo Savona s'est rendu coupable de 18 films du milieu des années 50 au milieu des années 70. 18 balles dans le chargeur et 5 westerns ! C'est en 1966 qu'il met un pied dans le genre pour El Rojo (avec l'américain expatrié et futur star de la Ninjasploitation : Richard Harrison). Il enchaîne l'année suivante avec Killer Kid. Suivront en 1969, Dio Perdoni La Mia Pistola (Dieu pardonne à mon pistolet...) à traduire par c'est pas moi c'est ma main ou quelque chose comme ça. Année 1971, Un uomo chiamato Apocalisse Joe (Un homme nommé Apocalypse) ou il retrouve Anthony Steffen. Puis viendra Posate Le Pistole Reverendo! (Déposez les colts ). Mais sur notre «Kid Tueur» du jour, plane également pour ne pas dire surtout l'ombre de Sergio Garrone.
Leopoldo Savona s'est rendu coupable de 18 films du milieu des années 50 au milieu des années 70. 18 balles dans le chargeur et 5 westerns ! C'est en 1966 qu'il met un pied dans le genre pour El Rojo (avec l'américain expatrié et futur star de la Ninjasploitation : Richard Harrison). Il enchaîne l'année suivante avec Killer Kid. Suivront en 1969, Dio Perdoni La Mia Pistola (Dieu pardonne à mon pistolet...) à traduire par c'est pas moi c'est ma main ou quelque chose comme ça. Année 1971, Un uomo chiamato Apocalisse Joe (Un homme nommé Apocalypse) ou il retrouve Anthony Steffen. Puis viendra Posate Le Pistole Reverendo! (Déposez les colts ). Mais sur notre «Kid Tueur» du jour, plane également pour ne pas dire surtout l'ombre de Sergio Garrone.
Un nom qu'il suffit de prononcer pour instantanément convoquer en mémoire quelques souvenirs honteux mais émus. (L'un n’empêchant pas l'autre). Dans les années 70, le frère de Riccardo Garrone s'est en effet "concentré sur le concentrationnaire" et concédons le, un peu égaré entre coups de lattes et fesses nouâtes. (De tous les derrières, c'est les mouâtes que j' préfère …C'est les mouâtt' ! NDRL ) Et ce au point de faire oublier que notre homme connu un départ sous des cieux plus ouverts, et une morale plus sauve, quelque part sur le sol aride de l'italo-western. Il écrit, en 1966, Deguejo qui sera son premier scénario et signe l'année d'après son second, ce sera Killer Kid. 1968 voit cet autre Sergio passer à la réalisation avec Se vuoi vivere... spara (Tire si tu veux vivre).
On ne présente plus
la vedette du film, le "Clint Eastwood" italien, enfin italo brésilien
mais peu importe, Anthony Steffen. 67 bobines au compteur, une petite
trentaine de Westerns. Le genre va représenter, en sortant du bête
exercice comptable, l'essentiel de sa carrière et de façon
indiscutable le sommet de sa gloire. Dans l'après «spaghetti»,
Steffen s'essaye au polar, à l'aventure (la peu invasive Invasion Des Piranhas
d'Antonio Margheriti ) et atterrit même en catastrophe dans la jungle
des WIP avec deux films d'Edoardo
Mulargia tournés Back to Back : "Les évadés"
(Femmine infernali) et "La fin
des tortionnaires du camp d'amour n° 2" (à vos souhaits mon capitaine) dans
lequel il tient le crachoir à l'actrice, enfin l'acteur, enfin on
s'en fout : Ajita
Wilson. Péloches qui sont
aujourd'hui étrangement connues pour avoir été "savamment"(ou presque) compilé dans une
métrage improbable et sans queue ni tête, caviardé de séquences
additionnelles avec Linda Blair, par un mystérieux producteur
portant le nom de Robert Amante.( Pseudonyme européisant derrière
lequel se cache ce coquin de Charles Band). Cette escroquerie
filmique et malicieuse est visionnable en VHS sous le titre «Savage
Island». Avis aux amateurs... Et vive le hors sujet !
L'autre tête
d'affiche de Killer Kid, c'est l'acteur espagnol Fernando Sancho. Une véritable
figure du western italien, le parfait petit gros mexicain à
moustache suintant la malice et le vice. Il serait apparu dans plus de 70 westerns européens, ce
qui constitue vu la courte chronologie du genre, une performance de Marathonien. Mais revenons à Killer Kid...
Quelque part au Mexique, l'armée interroge quelques villageois apeurés en espérant découvrir la cache du leader de la révolution: Santos. A quelques centaines de kilomètres de là, le criminel «Killer Kid» (Anthony Steffen), condamné à la peine capitale parvient à s'échapper de sa cellule et file droit vers la frontière mexicaine. Sa tête est immédiatement mise à prix et une rançon de 5000$ est offert à quiconque le ramènera vivant aux autorités américaines. Dans sa fuite, Killer Kid tombe sur une livraison d'armes à «Villar» (Fernando Sancho), l'homme de main de Santos. L'échange tourne mal, Killer Kid sauve un jeune paone mais ils sont tous deux fait prisonniers par l'armée mexicaine. Parvenant une nouvelle fois à s'échapper, le tandem parvient à rejoindre la planque de Santos. Là Killer kid croise le regard brûlant de la belle Mercedes … (Zwei yeux de biche, double airbag, Mexican Qualitat ! La preuve en image ! )
Il faut appeler un gato, un gato. Killer Kid a beau offrir son début de générique au
courage du peuple mexicain (Pour toi public !), son exécution manque sans doute un peu de " revolución". Rien de rédhibitoire, mais rien d'exceptionnel: Une facture classique même si quelques scènes sortent du lot. Celle où
Steffen vise un dollars dans les mains de Luisa Baratto
(Vierges pour le bourreau) est par exemple assez subtilement
chorégraphiée. Mais l'intérêt dépasse ici les fulgurances cinématographiques...
L'effort de Leopoldo Savona se joue des stéréotypes. Son personnage principal, le Killer Kid y est doublement ambivalent . Il n'est pas un bandit légendaire en fuite mais un agent de l'armée américaine qui tente de démanteler un trafic d'arme. Il est aussi un homme qui tombe amoureux de Mercedes au point d'en épouser la cause et ainsi de renoncer à sa mission. Mercedes, sous ses airs d'enfant de la guerre, de petite brune qui sait où elle va, impassible et froide, elle, est guidée par la passion et par conséquent fragile. Même Villar n'est pas le salaud annoncé mais un simple looser, fou amoureux de la jeune et jolie Dolores …. Ces apparences trompeuses, ce flou, cette complexité des caractères font de «Killer Kid» un western humain, particulier et indiscutablement attachant. Autrement dit, les gringos, crise ou pas crise, il va vous falloir passer à la caisse... C'est recommandé par Ecranbis !
L'effort de Leopoldo Savona se joue des stéréotypes. Son personnage principal, le Killer Kid y est doublement ambivalent . Il n'est pas un bandit légendaire en fuite mais un agent de l'armée américaine qui tente de démanteler un trafic d'arme. Il est aussi un homme qui tombe amoureux de Mercedes au point d'en épouser la cause et ainsi de renoncer à sa mission. Mercedes, sous ses airs d'enfant de la guerre, de petite brune qui sait où elle va, impassible et froide, elle, est guidée par la passion et par conséquent fragile. Même Villar n'est pas le salaud annoncé mais un simple looser, fou amoureux de la jeune et jolie Dolores …. Ces apparences trompeuses, ce flou, cette complexité des caractères font de «Killer Kid» un western humain, particulier et indiscutablement attachant. Autrement dit, les gringos, crise ou pas crise, il va vous falloir passer à la caisse... C'est recommandé par Ecranbis !
Le disque :
Une belle édition en provenance d'Artus Films avec une copie de bonne qualité au format scope d'origine. Pour le plaisir des conduits auditifs, Killer Kid est présenté en langue italienne sous-titrée français( les sous-titres débrayables) et en langue françaiss. En prime le classique diaporama, des bandes annonces de la collection Western européen et une appréciable ration d'un Curd Ridel toujours aussi passionnant. 12€90 et pas un dollars de plus...