UFO: Critique et test DVD



«Une seule certitude, ils ne viennent pas en paix» clame avec un réjouissant fatalisme la jaquette de «UFO».  Sachez que cette invasion d'aliens belliqueux chez nos voisins grands bretons traverse la Manche en septembre. Les fantasticophiles de l'hexagone peuvent donc d'ores et déjà se jeter sur les éditions DVD et Bluray de la chose (chez Aventi). Panique à Londres, grosse soucoupe,  et le grand, que dis-je, l'unique Jean-Claude Van Damme en prime. Ecranbis.com ne pouvait que poser un regard amoureux sur cet effort vidéastique inattendu... 


Une bande de jeunes habitants de la banlieue de Londres passent une nuit agitée en discothèque. Piste de danse, alcool, jeux de mains avec les videurs, drague et parties de jambes en l'air se payent bien évidemment au prix fort. Les fameux lendemains qui chantent resteront muets pour cause de cheveux qui poussent à l'intérieur et de cerveau dans l'entre-jambe. Cela tombe plutôt bien car, au réveil, notre club des cinq va découvrir sa tranquille banlieue résidentielle sous un tout nouveau jour. Au revoir le ronronnement des tondeuses et les gosses qui piaillent dans les jardins. Aujourd'hui c'est blackout! Une panne générale d’électricité paralyse la ville, on s'échange sur téléphone portable des vidéos de chutes de météores, et un hurluberlu prophétise une apocalypse imminente. Eschatologie du matin, chagrin ou une tuile en faisant souvent tomber une autre, un tremblement de terre arrache nos sympathiques boute-en-train à leur gueule de bois. La cause, une fois n'est pas coutume, n'est pas à chercher sous leurs pieds mais au dessus de leurs têtes. 

Un gigantesque vaisseau spatial de forme circulaire (il aurait été plus simple d'écrire soucoupe, mais c'était d'une facilité... ) vient de prendre place dans le ciel gris de la capitale anglaise. Conséquence directe de ce phénomène dominical intrusif, les Londoniens prennent d'assaut les supermarchés (Merde! Si on venait à manquer de Nutella... Tu te rends pas compte!) et certains y voient une occasion inespérée d'enrichir sans risque leur C.V. de délinquants récidivistes... La guerre est inévitable, le chaos à venir.

La thématique «Invasion from outer space», régurgitation science-fictionnelle de la guerre froide et star des années 50 revient saluer les cinéphiles par vagues. Allez savoir pourquoi, l’imaginaire s'est focalisé ces dernières années sur le Torture Porn, le Slasher, exercices économiques par définition. Peut être, sans doute même, plus en phase avec les aspirations d'un public lassé des émanations nationalistes conséquentes au sous genre. Amérique triomphante ! Le communiste, pardon, l'envahisseur repoussé, les vérités trop bien cachées, comprendre ailleurs … Le nihilisme serait-il plus reposant que la fable patriotique et conspirationniste ? Dans quel triste monde vivons-nous ?  Je vous le demande !

A quelques exceptions douloureusement téléfilmiques près, l'Ovni avait déserté le ciel. Mauvais signe et si notre planète était devenue si «crasseuses» que même les aliens n'en voulaient plus ? Disons-le, le UFO de Dominic Burns ne répond nullement à la question mais présente la délicieuse particularité de nous venir d' Angleterre. Quand on sait ce que nos ennemis héréditaires ont amené à la thématique «Zombie» il était permis d'espérer "du lourd". (Vous voyez que je parle le jeun's)  Ne le cachons pas, UFO n'est pas "28 jours plus tard" et ne révolutionnera pas le genre. Mais il faut concéder à ces 101 minutes quelques qualités. La première est de confirmer l'excellente santé de la production fantastique indépendante anglaise, la seconde de jouer comme le "Phantom" (The Wraith) de Mike Marvin la carte de l'hérédité. Sean Brosnan, fils de Pierce Bronsan (James Bond pour ceux qui justement viennent d'une autre planète) y partage l'affiche avec Bianca Bree Van Varenberg…. Qui n'est autre que la fille de Jean Claude Van Damme. Ceci explique sans doute le participation furtive mais effective du papa  de la demoiselle.


Alors bien sûr, le fils de James Bond et la fille d'un Unviversal Soldier contre les martiens... Voilà, excusez-moi, une accroche qui a de la gueule. Manque de chance le budget a lui visiblement eu du mal à suivre. Les apparitions ovniques fleurent le tapage d'incruste numérique bon marché, le tout s'habille d'une petite touche «DV prod» (pour ne rien arranger UFO scopé à l'origine a curieusement été recadré en Flat. Un détail pour les consommateurs lambda mais une véritable offense pour les cinéphiles). Mais, il faut reconnaître à Dominic Burns de s'en sortir plutôt bien. Ses banlieusards pas racailles pour un penny (Le cinéma indépendant anglais a traversé une longue et très pénible période «sociétale») , son attaque martienne façon «H. G. Well» et son ambiance apocalypse en cours se montrent suffisamment séduisants pour attacher le spectateur à son canapé une grosse centaine de minutes. Ça tombe bien on ne demandait pas grand chose de plus. Bref, comme le disent nos amis canadiens : C'est correct ! Le bisseux, le vrai, peut tenter l'aventure.



Le disque :

Pas de grosses surprises du côté d'Aventi qui livre «Ufo» dans une édition techniquement honnête (en dépit du recadrage) mais assez dépouillée. Pistes audio anglaise et Française Dolby Digital 5.1 et doublage honorable. On notera la présence de sous-titres Français ainsi que d'une bande annonce. (Elle au format! Grrrr!) Disponible depuis le 3 septembre au prix de 14€99 le DVD et 19€99 Le bluray.