Dur dur la rentrée ! Devoir tracer un trait sur les longues après midi de farniente, les cocktails au bar de la plage et les filles en bikini... Coup de chance, quelques éditeurs français tentent de nous faire passer la pilule et les coups de soleil. (L'attention est touchante, n'est-ce pas?) C'est par exemple le cas de Filmédia qui à la tristement funeste date du 11 septembre vous proposera de garder les pieds dans la sable. Non pas celui de La Grande Motte, mais celui de Dune. Des Coffrets 3 DVD et Bluray+DVD sont en vue. Ecranbis.com qui ne dit jamais non à un plat bien épicé vous explique tout.
Au milieu des années 60, l'américain Frank Herbert publie l'un des plus inoxydables pavés de l'histoire de la Science Fiction. Dune entraînera des millions de terriens sur la planète Arrakis quelques 10 000 années après la création de la guilde Spatiale. Le secret de cette planète est à chercher sous les immenses étendues de sable qui recouvrent sa surface. L'épice, matière première aux milles vertus, aussi rare qu'indispensable s'arrache dans tout l'univers. L'extraction de cet or nouveau, jadis confié aux Harkonnen, se voit réattribuée aux Atréides, ravivant instantanément le conflit qui oppose les deux maisons. Au centre de la bataille, un peuple des sables, les Fremens qui ne tardent pas à voir dans Paul, fils du Duc Leto, le messie attendu.
Pour les lecteurs, pas de besoin de creuser pour faire jaillir du propos de Dune, un substantifique récit parabolique et politique. Désert terrestre ou stellaire, épice ou hydrocarbure, l'exploitation des ressources de dame nature finissant toujours par amorcer la bombe humaine, attiser convoitises et rancœurs, sans manquer de léser le peuple qui est assis dessus. Herbert, enlace le tout d'une épopée initiatique et prophétique constituant la partie noble ou vulgaire de son rêve éveillé, tout dépend d'où l'on se place. Comme la saga d' Harry Potter de J.K. Rowling (Je sens que je vais me faire des amis), Dune est donc une œuvre à la fois intrinsèquement composite et résolument unique.
A laquelle, serais-je tenté de poursuivre, le cinéma ne pouvait que faire les yeux doux. La tentative de Jodorowsky torpillée par ses propres producteurs, le roman de Frank Herbert dût attendre sagement le milieu des années 80 pour atteindre la grande toile. Dino de Laurenti, nouveau propriétaire des droits, accroche dans un premier temps ses espoirs à Ridley Scott mais c'est finalement un autre surdoué qui héritera de la barre et du bateau. David Lynch fait de Dune un opéra cinématographique. Une œuvre dont le jusque boutisme assumé et le manque de concession aurait du suffire à annoncer un échec commercial. Revers doré de la médaille, à l'instar du Brazil de Terry Gilliam, le Dune de Lynch est film détaché du temps et d'un époque. Il suffit pour s'en convaincre, d'en déposer la galette sur nos chariots de platine (préférez la nouvelle édition, Filmédia justement et son beau transfert à l'indigne première édition DVD). Dune ne vieillit pas ou presque, mieux, se bonifie avec les années.
Pour John Harrison, qui a fait ses armes en tant qu'assistant de Romero (Creepshow, Le jour des morts vivants) et dont la seule véritable expérience cinématographique est Darkside, les contes de la nuit noire (Grand Prix d'Avoriaz tout de même), le passage de relais avec Lynch n'est pas une mince affaire. Car si Dune (1984) n'a pas mis le feu au box office, il a durablement gravé un esthétisme, une vision dans l'imaginaire des spectateurs. Que sera Dune sans Kyle MacLachlan, Sting, Brad Dourif, sans les vers de Carlo Rambaldi, le score passionné de Brian Eno et Toto ? Il faudra attendre la fin de l'année 2000 (du moins pour nos cousins d'Amérique), date de diffusion de ce Reboot cathodique sur Syfy. Une mini série, trois épisodes, 20 millions de dollars de budget, un tournage en république Tchèque et à la Cinecita pour remplir nos petites lucarnes de rêves. Pari réussi ?
Avec Harrison, Dune perd la radicalité artistique qui faisait la saveur du film de Lynch, sa qualité d’œuvre «Ciné Rock» , contrasté et puissante mais gagne instantanément en accessibilité. Le récit d'Herbert peut être et même sans doute plus adapté à un format long (270 minutes environs), apparaît ici sans ellipse ni opacité. Et si le moindre plan respire la volonté de coller avec minutie et abnégation aux écrits d'Herbert, tout semble avoir été fait pour entraîner cette «épopée littéraire», ce quasi summum de la SF adulte qu'est Dune sur les terres d'un divertissement plus familial. Autant dire que le Dune d'Harrison ne plaira pas à tout le monde. Il serait toutefois fort dommage que les indécrottable fans du film de Lynch se bouchent le nez, car non seulement la série se montre joliment réalisée et addictive, mais elle peut sans doute également se targuer d'offrir une vison mi alternative, mi complémentaire.
Le
disque :
Dune, la mini série avait déjà été édité en DVD en France mais gagne grâce au coffret édité par Filmédia son Visa pour la Haute définition. Au menu 2 disques, le premier Bluray regroupant les 3 épisodes dans un beau master HD accompagné de pistes audio françaises et anglaises, ainsi que des sous-titres français. Rien à redire techniquement puisque l'expérience de visionnage s'avère conforme à ce que nous en attendions. Mais le gros plus de cette édition est à chercher du côté de la galette DVD offerte en bonus. Nous avons en effet droit à 2h20 de suppléments.
Dune, la mini série avait déjà été édité en DVD en France mais gagne grâce au coffret édité par Filmédia son Visa pour la Haute définition. Au menu 2 disques, le premier Bluray regroupant les 3 épisodes dans un beau master HD accompagné de pistes audio françaises et anglaises, ainsi que des sous-titres français. Rien à redire techniquement puisque l'expérience de visionnage s'avère conforme à ce que nous en attendions. Mais le gros plus de cette édition est à chercher du côté de la galette DVD offerte en bonus. Nous avons en effet droit à 2h20 de suppléments.