The Corpse Grinders : critique et test DVD (Import UK)


 Une fois n'est pas coutume , Ecranbis.com nous vous parlera pas de chattes en furie mais plutôt du marché juteux de la bouffe pour minou. (Si vous voyez quelque chose d'obscène dans cette phrase, permettez-nous de penser que vous vraiment l'esprit tordu). On vous l'annonce, en matière de péloche griffée Ted V. Mikels 88 films met ce mois ci les bouchées doubles. Après «The Dolls Squad», l'éditeur se paye «The Corpse Grinders», un petit classique de drive in à savourer, sa bestiole préférée sur les genoux ou la queue entre les jambes... On vous laisse même le chat... euh le choix.



Trois petites années après «The Astro-Zombies» et un an avant «Blood Orgy of the She-Devils», le sieur Ted V. Mikels continuer d'arpenter, caméra à l'épaule, les ruelles les moins éclairées de l'imaginaire. The Corpse Grinders , littéralement « les machines à moudre les cadavres» a le mérite d'annoncer dès son titre la couleur de son propos. Ça va hacher menu pour le plus grand plaisir  du plus domestique des félins et celui des adepte du cinéma rouge sang. Oui chez Lotus on ne se paye pas la tête de ses clients à quatre pattes, la pâté maison donne l’œil vif, un beau poil et l’envie de ronronner la tête dans le décolleté de sa maîtresse. C'est bien connu en périodes de crises, le marché de la viande est victime de bien curieuses pratiques. Du cheval dans les raviolis et des cadavres humains dans les croquettes à grisou. A quand du libéralisme dans le socialisme ? Findus, Lotus, François Hollande, même combat ? Ted V. Mikels visionnaire ? 


La tromperie sur la marchandise va sans grande surprise avoir quelques effets inattendus chez nos amis carnivores. Terminés les rêves d'oiseaux, de souris et de laitages divers. Les Grisettes, Tigrous, mistigris nourris à la tambouille Lotus (avec un nom de papier cul, il faut s'attendre à tout) vont prendre goût à la viande humaine et aux rasades de sang. Alors que les attaques de boules de poils boules d'amour, se multiplient, la machine à transformer les défunts en boite de conserve tourne à plein tube. "The Corpse Grinders" apparaît donc comme une version désargentée et féline de «Soleil vert» puisant dans le macabre de son propos, le bizarre de son concept l'essentiel de son intérêt. Pour le reste, Ted V. Mikels, pris dans une course contre la montre inversée, un runtime décent pour seul horizon, compose comme il peut. 



Dit autrement, le récit fait l'accordéon, s'étire comme un chat. Mais le talent de notre cinéaste, producteur, scénariste prend le dessus. Même fauché comme les blés, son "Corpse Grinders" délivre quelques sublimes séquences horrifiques, éclairées de violet et de vert, une machine infernale dont s'écoule une infâme purée corporelle et humaine. Un concentré d'amour pour nos amis les bêtes. Sacrifice ultime de l'humanité pour ses compagnons courts sur pattes. "The Corpse Grinders" c'est aussi un univers miniature, coincé entre une fabrique peu scrupuleuse, un cimetière et trois pâtés de maison. Un monde bancal, peuplé de demeurés, d'éclopés, de raclures et d'un couple de fossoyeur joyeusement dysfonctionnels. C'est aussi quelques demoiselles en sous-tif et culotte, pas encore prêtes à se mettre à poil mais déjà partantes pour se faire brouter par minou. 




Bizarrement, l’exécution (si je puis dire ) ne verse jamais dans le gore. Mis à part quelques gouttes de sang, un bras arraché traînant dans le cadre. L'horreur se cantonne à l'hors-cadre ou pour le dire de façon plus poétique, se trouve emprisonnée dans le concept même de l’œuvre, voire même dans son titre.

Considéré outre Atlantique, en dépit de ses quelques errances narratives et budgétaires (nous parlerons même pas de l'acting), comme une bobine culte, le film de Ted V. Mikels vaut, comme on dit, la revoyure. Au moins pour persuader les craintifs que leur méfiance vis à vis des nos petits tigres de salon pourrait avoir quelques fondements. D'ailleurs mon propre chat me regarde d'un drôle d'air ce soir, je m'en vais vérifier immédiatement la marque de ses croquettes préférées. Amateurs de mauvais goût et de plaisir d’antan, vous pouvez passer commande. Notez enfin que l'ami Mikels crut bon de donner suite à son petit classique aux portes du nouveau millénaire avec" The Corpse Grinders 2" . Une façon comme une autre de refiler à Mr chatou les fonds d'assiette...





Le disque : The Corpse Grinders sa savoure dans une délicieuse édition anglaise et  Zone All. Au menu un beau master au format 1.78 , accompagné d'un mixage
Dolby Digital Mono 1.0 en langue anglaise. Dans la gamelle à suppléments: le classique "Trailer Park" de l'éditeur, un commentaire audio et surtout un making of laissant la parole à Ted V. Mikels. On me souffle que la jaquette sera réversible et permettra de retrouver l'artwork original. Le tout à commander sur amazon.co.uk pour moins de 10 livres ou du côté des quelques boutiques françaises permettant la commande de disques importés. On aime !