Cette fois ci, nous y sommes. Depuis
plusieurs chroniques, nous vous annoncions la fin d'une saison
vidéastique riche en galettes. Avec 88 chroniques au compteur depuis
le premier janvier 2014, Ecranbis.com marque une pause estivale. Le
temps de recharger les batteries et de se désembuer les mirettes.
Mais impossible de faire les valises sans vous parler d'une des
sorties événements de l'été. La pandémie la plus gore de
l'histoire du cinéma s'offre le 7 juillet prochain un retour
gagnant et un prequel DTV attendu. Cabin Fever 3: Patient zéro.
Ecranbis.com livre son diagnostic.
Aux portes du nouveau millénaire, Eli Roth, nous dit-on inspiré par son propre psoriasis (C'est charmant) fait une entrée fracassante dans la fabrique à cauchemar Hollywoodienne. Cabin Fever, premier effort évidemment fiévreux, lance la carrière du jeune cinéaste. Le succès du film appellera un second opus sous titré «Spring Fever» et dont la réalisation échoue dans les mains de Ti West à la fin de la décennie. Un tournage houleux au cours duquel l’œuvre échappe complètement au réalisateur de «The Roost». Le désaccord est tel que la production décide de retourner une partie du film et West tente en vain de faire retirer son nom du générique. Si une bonne partie de la presse spécialisée, alertée par cette douloureuse genèse, décide de faire la moue, la face sombre du cinéma de genre (dont votre serviteur fait partie) reçoit l'objet filmique avec nettement plus d'enthousiasme. Œuvre composite, bordélique et partant dans tous les sens, Cabin Fever 2 est il un chef d’œuvre déviant, bizarroïde et surtout involontaire ? Faites vos jeux...
Il faut croire que nous n'étions pas les seuls à nous poser la question puisqu'un troisième film et pour être plus précis, un prequel fut mis en chantier sous la direction de Kaare Andrews. L'homme venu du comics et de Marvel s'est fait connaître il y a quatre ans avec «Altitude», petite série B sympathique torchée en pleine période «Gloumoute» et que le public français a pu découvrir en vidéo.
La promesse du script, remonter jusqu'à l'origine de la fièvre sanglante, à son premier cas déclaré, son patient zéro, est tenue. On commence par l'arrivée en bateau de 4 jeunes américains sur une île perdue des Caraïbes. L'objectif de la virée touristique, un copieux enterrement de vie de garçon. Mais les premières activités nautiques révèlent un environnement moins paradisiaque que prévu. Une bonne partie de la faune aquatique, touchée par un mal inconnu, flotte en état de décomposition dans des eaux à la tiédeurs définitivement suspecte. De cette première baignade, un couple ramène de curieuses tâches rougeâtres, premier wagon d'un train de symptômes, pustules, saignements, vomissements et suées nocturnes. Nos «Robinson Crusoé» volontaires au dépaysement ne tardent pas à découvrir sur l'île un laboratoire scientifique secret où l'on a tenté sans grand succès d'endiguer un virus aussi foudroyant que mortel.
En s'attaquant à la saignante franchise, Andrews sait d'avance qu'il devra se plier à la loi des séries et de la surenchère. Pour satisfaire les fans de la première heure, Cabin Fever 3 devra mettre les bouchées triple quitte à flirter dangereusement avec l'excès. Quelques jours avant le début du tournage, il reçoit même les encouragements d'Eli Roth par courrier électronique. «Have fun, and don’t worry. It needs to be as crazy as it can be, don’t worry about going over the top». Kaare aura donc la main lourde, mais les poches légères. Le budget alloué à ce prequel vidéastique ne permet pas la construction de décors. Même le laboratoire sous terrain sera trouvé «on location» en République Dominicaine, une vieille cave à l'installation électrique défaillante et remplie de tarentules. L'endroit le plus dangereux au monde au dire du jeune cinéaste. Les 2000 dollars alloués à la création des effets visuels écartent le recours au numérique, Patient zéro célèbre donc l'art des effets à l'ancienne et des mises en œuvre à même le plateau. Un gage de qualité pour nombre de fantasticophiles.
Le récit est sans mauvais jeu de mot
«un peu bateau», le budget,concédons-le, un peu chiche
mais Kaare Andrew parvient à livrer un prequel honnête, pimenté de quelques savoureux dérapages gorasses et
craspecs. On retiendra un somptueux combat de chattes écorchés vives
(Séquence dont le tournage fut, nous dit-on, épique puisque shooté
toute une nuit en extérieur après 10h de maquillage des
protagonistes) et l'un des broutes minou les plus écœurant de
l'histoire du cinéma Bis. Même si cet opus 3 ou 0, selon comme on
le prend, croise sur les mers du direct to video et des secondes
parties de soirées, son art de dessaper ses pouliches jusqu'à l'os
et son sens du «dégueulasse» lui maintiennent la tête hors de l'eau
94 minutes durant. Les hypocondriaques risquent d'en faire une
jaunisse...
Le disque :
Factoris/M6 livre une copie haute définition bandante au format scope d'origine (2.39) accompagnée de pistes audios française et anglaise, encodées en DTS-HD 7.1. Notons la présence de sous titres français optionnels, ainsi que d'une bande annonce. Une édition simple mais techniquement très efficace.
Le disque :
Factoris/M6 livre une copie haute définition bandante au format scope d'origine (2.39) accompagnée de pistes audios française et anglaise, encodées en DTS-HD 7.1. Notons la présence de sous titres français optionnels, ainsi que d'une bande annonce. Une édition simple mais techniquement très efficace.