Dead Ball : Critique et test Bluray



En mars, l'éditeur français Elephant Films n'y va ni de main ni de balle mortes. Pas moins de cinq nouvelles pépites viennent enrichir sa collection «Sushi Typhoon». Les fins connaisseurs du fait fantastique nippon auront sans doute relevé que dans cette nouvelle salve vidéastique, seul «Dead Ball» fut véritablement produit par le label rejeton de la Nikkatsu Corporation. Ceux qui se sont légitimement étonnés d'un tel étiquetage concéderont avec nous que ni l'esprit «V cinéma » des péloches sélectionnées, ni les consommateurs ne se trouvent véritablement trahis. Et après tout : Home run, Touch Down, Roucoulette, But, peu importe l'appellation... tant que « C'est de la balle ».;)


"Yudai Yamaguchi, le géniteur de MeatBall Machine et Yakuza Werapon  livre avec Dead Ball, une sorte de déclinaison déviante des «Yeux dans les bleus». "


Yudai Yamaguchi, heureux géniteur de MeatBall Machine (Mītobōru Mashin) et Yakuza Werapon (Gokudô Heiki) livre avec Dead Ball, une sorte de déclinaison déviante des «Yeux dans les bleus». Le sport et son cortège de valeurs présumées positives (Fairplay, école de la vie... ) y retrouvent leur essence originale, leur nature inavouable. Celle du jeu d'arène. Un match opposant une équipe de bras cassés à une armée de bimbos grignote d'ailleurs une bonne partie du runtime... V-cinéma oblige, la partie tournera rapidement au jeu de massacre permettant à Yoshihiro Nishimura d'exprimer son incroyable talent et stupéfiant penchant pour la viande hachée. En sous main, une très vague intrigue, une dramaturgie tente de voir le jour. Peine perdue ou presque, le spectateur est occupé ailleurs, médusé par l'enfilage d'idées et concepts visuels oscillant entre le barré et le saugrenu. Dead Ball livre donc son récit comme un simple prétexte...


"Généreux dans son exécution graphique mais également dans son référentiel culturel, le jet de Yamaguchi s'amuse de tout au risque de pousser son insolente légèreté jusqu'au grotesque pour ne pas écrire jusqu'au mauvais goût."

Jugeons sur pièce , cette aventurette s'accroche à la batte de Jubeh Yakyu (Tak Sakaguchi) un enfant de la balle, un prodige du lancé qui lors d'une partie d’entraînement, tue accidentellement son père d'un jet pour le moins fulgurant. Les yeux pleins de larmes, le cœur plein de remords, sa prodigieuse carrière de sportif brisée, le jeune garçon trouve refuge dans les bras de la délinquance. Activité dans la quelle il pourra faire usage de sa puissance surhumaine. Mais, Jubeh ne tardera pas à se faire passer le menottes aux mimines et se retrouve incarcéré dans un établissement pénitencier mené d'une main de fer par une psychopathe nostalgique du troisième Reich et descendante de nazi.

On sert du vomi à la cantine et les fouilles corporelles sont poussées jusqu'aux plus intérieures des explorations. Contraint de retâter de la batte et de participer à un tournoi de Baseball pour délinquants juvéniles, Jubeh et quelques uns de ses camarades d'infortunes vont devoir affronter les demoiselles de la St. Black Dahlia High School, une bande de pouffiasses sexy cochonnes hystériques... Qui n'ont à priori pas vu le même montage de «50 nuances de grey» que votre petite copine … ou votre petite coquine.



Généreux dans son exécution graphique mais également dans son référentiel culturel, le jet de Yamaguchi s'amuse de tout : Sport, Nazisploitation, Idoles débiloïdes, imagerie hollywoodienne, culture asiatique, et clin d'oeil  au western en prime... Au risque de pousser son insolente légèreté jusqu'au grotesque, pour ne pas écrire jusqu'au mauvais goût. Mais voilà très exactement ce qui fait l’indéfinissable charme de ce cinéma brandissant l'étendard de l'excès d'une main et celui du système D de l'autre. Les amateurs de nipponeries excentriques peuvent donc y accrocher quelques espoirs, on parie nos salaires de pigistes 2.0 (on ne se mouille pas trop) qu' ils ne seront pas déçus. Pour les autres, allez y doucement avec ce genre de came vidéastique... On ne voudrait surtout pas que vous preniez mal...



Un œil sur le disque :

Elephant Films livre le bluray de DeadBall dans boîtier noir classieux coiffé d'un sur étui en carton . Au menu de la galette, un  master 1080p agréable et respectueux du format d'origine, accompagné de pistes DTS HD 5.1 japonais et français, ainsi que des sous titres dans la langue de Molière. Une poignée de bandes annonce fera passer le tout.