Le trois mars prochain, Elephant films met
les gaz en nous livrant une édition française de«Zombie Ass :
Toilet of the dead»... Cette bobinette bruyante du slip et
torturée du bas ventre est signée par l'une des figure du V-Cinéma
Nippon ; Noboru Iguchi. Lorsqu'on sait que la filmographie du
monsieur regorge de pépites improbables (Le pétaradant MachineGirl, l'azimuté RoboGeisha ou l’appétissant Dead Sushi) , on se
dit que l'on tient peut être l'ovni vidéastique de l'année.
Ecranbis.com qui au goût de certains ne manque pas d'air, s'est
coincé la rondelle dans le lecteur. (Façon de perler... ) et vous a
torcher une papier dont vous nous donnerez des nouvelles...
Elle est culottée la gamine ... |
"l’expulsion
vidéastique imminente de Zombie Ass, après quelques longues
années d’errance et de transit dans le labyrinthe intestinal de la
distribution, a un je ne sais quoi de libérateur."
Messieurs, si le segment d'ABC Of Death réalisé par Iguchi et sobrement titré «F is for Fart »
vous avait tapé dans l’œil et dans les narines, vous allez en chier
dans vos frocs ! Pardonnez le vulgaire de cette promesse
introductive (C'est n'est tellement pas notre genre), l’expulsion
vidéastique imminente de Zombie Ass, après quelques longues
années d’errance et de transit dans le labyrinthe intestinal de la
distribution, a une je ne sais quoi de libérateur. En 2011, Iguchi
s'était attaqué à ses souvenirs d'enfance avec Karaté-RoboZaborgar. L'occasion pour le cinéaste de ressusciter un robot-moto,
star des petites lucarnes japonaises au milieu des années 70 mais
surtout de se frotter à un cinéma plus mainstream pour ne pas
écrire plus guindé. Pressé par ses producteurs de s'essayer au
drame zombiesque (Partir revenir...) , Noboru Iguchi décide de
tourner le dos au grand public, aux pluies de Yens, pour revenir à
ses fondamentaux, ce cinéma excentrique et nécessiteux qui lui a
ouvert les draps de la culture pop.
Poussez madame ! Poussez ! |
"le record du plus grand nombre
de « vents » de l'histoire du cinéma dont certains non
simulés puisque l'actrice Asana
Mamoru aurait souffert de véritables troubles intestinaux durant
le tournage, la pauvrette..."
«Zombie ass» accroche son propos à la culotte de Megumi . La Jeune écolière nippone, karateka sur les bords et traumatisé par le suicide de sa petite sœur , s'offre avec une poignée d'amis un weekend au vert. L'occasion pour le sa copine Maki d’ingérer un ver solitaire auquel la pauvrette accroche quelques vertus amaigrissantes. Mais le trip bucolique prend une curieuse tournure lorsque la petite bande doit faire face à une invasion de parasites intestinaux coriaces : des Ténias mutants qui ont pris possession des habitants d'un proche village, les transformant en zombies aussi patauds que péteux. Alors qu'une armée de morts vivant s'échappent d'un chiotte à la turc, Megumi et ses amis trouvent refuge auprès d'un curieux scientifique et de sa petite fille. «J'aime les films de zombies et je suis aussi un grand fan de l'humour scatologique. Mélanger les deux genres m'a toujours intrigué » c'est par ces mots que Noboru Iguchi justifie son curieux récit tout en revendiquant le record du plus grand nombre de « vents » de l'histoire du cinéma. (dont certains non simulés puisque l'actrice Asana Mamoru aurait souffert de véritables troubles intestinaux durant le tournage, la pauvrette).
Pas facile de se faire des amis, quand on a un ver solitaire ! |
"Chaque idée folle en appelle une autre, jusqu'à permettre à sa jeune héroïne (Arisa
et non Harissa Nakamura ) de quitter le plancher des vaches en
utilisant son arrière train comme un propulseur."
On a beau avoir déjà tremper son
biscuit dans le bol du V-Cinéma, Zombie Ass : Toilet of the
dead cueille par l'incongru de son concept et le jusqu'au-boutisme de
son exécution. Dépassant sa qualité de pochette surprise gore, sexy
et grotesque, la bande d'Iguchi embrasse le trip régressif
cradingue. Eau et gaz à tous les étages tandis que le spectateur
hésite entre nausée et fou rire. Il semble à premiere vue difficile
d'étirer une telle proposition sur la durée d'un film. Mais voilà
précisément ce qui fait de cette branche désargentée du cinéma
nippon un terrain de jeu fascinant. Impossible de passer à côté
de son rapport pantagruélique à l'imaginaire, sa capacité auto
générative, Chaque idée folle en appelle une autre, jusqu'à
permettre à sa jeune héroïne (Arisa
et non Harissa Nakamura ) de quitter le plancher des vaches en
utilisant son arrière train comme un propulseur.
Flanqué d'un budget microscopique n'ayant permis en tout et pour tout qu'une dizaine de jours de tournage, Noboru Iguchi réussit avec «Zombie Ass» l'une des plus improbables farces de l'histoire du cinéma déviant et l'une des plus marquantes additions au V-Cinéma. Un astre pétaradant à la charge scatologique inédite. Mesdames, soyez-en averties Cinquante de spray ne suffiront à chasser de vos mémoires les aventurettes de Megumi cracra !
Un œil sur le disque:
Cette édition bluray estampillée Elephant films embarque un master 1080p aux normes, une piste japonaise et une piste française DTS HD ainsi que des sous titres français. Dans la cuvette à suppléments, une galerie d'image et des bandes annonces. Le tout élégamment contenu dans un boîtier BR à la blancheur immaculée coiffée d'un sur étui cartonné. 19€99 dans toutes les bonnes crémeries. Notez que la chose est également disponible en DVD.