Intruders : Critique et test Bluray


Dernier wagon d’un cinéma anxieux pour ne pas écrire  paranoïaque, le courant “home Invasion”connaît depuis plus d’une décade un renouveau inattendu. Le sous genre serait-il le miroir ou le réceptacle d’une angoisse sécuritaire, la face B d’une société observant la protégion des biens et des personnes par le trou de serrure de la statistique. Une chose est sûre, tandis que que les ronds de cuir se crispent, le cinéma horrifique se lâche au point de nous faire oublier que l’exercice ne date pas d’hier. Intruders, la dernière cartouche en date, tirée par les producteurs exécutifs de “Paranormal Activity” et “Insidious” devrait être disponible en DVD et Bluray le 20 avril prochain chez Metroplolitan/Seven 7. Un film qui casse la baraque ? Ecranbis.com répond…

"Dernier wagon d’un cinéma anxieux pour ne pas écrire  paranoïaque, le courant Home Invasion connaît depuis plus d’une décade un renouveau inattendu." 



Souffrant d’agoraphobie, Anna Rook  a passé ces dernières années, entre quatre murs, à l'abri dans un cocon familiale en déconfiture. Lorsque l’agonie de son frère prend fin, la jeune femme ne trouve même pas la force d'accompagner le défunt à sa dernière demeure. Trois malfrats pensant profiter de l’enterrement pour mettre la main sur l’héritage familial, vont donc avoir la surprise de tomber sur la jeune femme tétanisée et incapable de prendre la fuite. Déjà mal parti, le cambriolage va tourner au cauchemars lorsque les trois stooges  découvrent le véritable visage de leur hôte et une maison labyrinthique. Le butin leur file entre les doigts et chaque pièce, chaque marche d’escalier pourrait se transformer en piège.

 "Intruders, un peu arche-bouté sur son concept  et très soucieux de mettre en œuvre son renversement de situation central, dévoile trop tôt ses mécanismes".


Pour son premier long métrage, Adam Schindler a décidé de faire les choses bien. Son “Intruders” se paye une photographie impeccable, un cadrage respirant la méticulosité, au point que l’on s’étonne que la chose n’ai trouvé que la voie de la vidéo pour atteindre son public. La raison est sans doute à chercher dans la frilosité des distributeurs et exploitants lorsqu'il s’agit du cinéma de genre mais pas seulement. Oui , Intruders, un peu arche-bouté sur son concept ( Une fuite rendue impossible par la phobie de son héroïne) et très soucieux de mettre en œuvre son renversement de situation central, dévoile trop tôt ses mécanismes. Aussi travaillée soit la proposition , le spectateur a toujours quelques virages d’avance sur le récit.

Pour la surprise, il faudra donc repasser. Reste à savourer, le positionnement tout à fait vicieux de ce “Tel est pris qui croyait prendre”. Aussi maboule soit sa victime devenue bourreau, aucune compassion n’accompagne vraiment la descente aux enfers d’une poignée de délinquants sans cervelle. Pire, on finit par se dire que la petite s’encombre inutilement de scrupules.  Quitte à tirer sur la corde, autant le faire jusqu’au malaise. Mais rattrapé par un semblant de morale, Adam Schindler retient les coups et refuse à son métrage la folie furieuse qui en aurait fait un grand film.

"Reste à savourer, le positionnement tout à fait vicieux de ce Tel est pris qui croyait prendre." 




Pas pénible pour autant, “Intruders” reste un thriller timoré mais réussi. Déjà pas si mal.

Un œil sur le disque :

Toujours pas de mauvaise surprise du côté des éditions Metropolitan, Intruders nous parvient dans un master à la HD rutilante , respectueux de son scope d’origine. Côté son du Dolby DTS-HS Master Audio 5.1 en VOST et  VF. Une poignée de suppléments (tournage et interviews) un peu trop autosatisfaits  viennent compléter la galette. Un point noir peut être, l’absence de sous titre anglais, pourtant bien utiles à ceux dont le “listening skill” est encore perfectible.