Identify : Critique et test DVD


La science fiction européenne reprendrait-elle du poil de bête ? Après l'irlandais Robot Overlords (Devenu on ne sait pas trop comment Robot Surpremacy dans l'hexagone), le britannique Kill Command s’apprête à imprimer les petits écrans français (TF1 Vidéo), lui aussi victime d'un retitrage très «Brian is in the kitchen». (Identify, Supremacy, va falloir faire gaffe aux faux amy... ) Au menu une péloche rêvée par Bandito VFX, boite jusqu'ici spécialisée dans les effets numériques pour la télévision et les débuts de son fondateur (Steve Gomez) à la réalisation. Plus de 1000 plans d'effets spéciaux argumente une collaboratrice dans le making of, faisant pour le coup redouter le pire...Identify serait-il un simple prétexte à l'étalage du savoir faire maison ? Réponse en chronique et en fanfare …



Pour le producteur James Richardson, aucun doute n'est possible, si Gareth Edwards (réalisateur des inspirés Monsters et Godzilla) avait un clone, ce serait Steve Gomez. Les deux jeunes hommes partagent d'ailleurs un parcours et une amitié née sur les bancs de l'université. L'avenir du fantastique britannique passe-t-il par la télévision ? En tous les cas, si le premier s'est fait connaître par ses travaux sur une série de la BBC (Attila The Hun), le second a fait ses armes en réalisant les SFX de documentaires pour le compte de Channel 4 et National Geographic. Un Emmy Award sous le bras, Gomez songeait sans doute depuis longue date à passer la seconde et suivre les pas de son ancien camarade de classe dans son périple réalisationnel. C'est chose faite avec «Kill Command» . Restait à savoir si le succès artistique et critique serait au rendez vous ?


"dans cette fable inquiète sur une artificialité galopante et menaçante, il y a un peu de la forme qui rejoint le fond."


Les premiers images d' «Identify» nous sont parvenu par la toile et un trailer survitaminé laissant bon nombre d'observateurs sur les fesses. Comment une si petite production indépendante avait pu se payer des effest visuels dignes (ou presqie) des grosses machines hollywodienne ? A l'instar du « Skyline» des frères Strause qui tourné pour 10 pauvres millions de dollars US donnait l'impression d'avoir côuté au bas mot dix fois plus, Identify symbolise un peu la prise de pouvoir de l'imagerie numérique sur le cinéma. La technologie n'est plus dictée par un scénario, elle le conditionne, le relègue au rang de justification un peu vague. Autant dire que dans cette fable inquiète sur une artificialité galopante et menaçante, il y a un peu de la forme qui rejoint le fond.

"Le résultat est assez indescriptible, hésitant en le blockbuster sans le sous et le Syfy Movie de luxe." 



Le résultat est assez indescriptible, hésitant en le blockbuster sans le sous et le Syfy Movie de luxe. Identify peine un peu à se trouver un propos et verse rapidement dans le cliché. C'est vrai ! On y retrouve un peu du Dog Soldiers de Neil Marshall, un peu de Virus, de Predator, Saturn 3, Aliens et Terminator Un amalgame de concepts tirés de 40 ans de cinéma de science fiction et d'anticipation Hollywoodiens... Mais rien qui ne puisse véritablement surclasser son discours de série B décérébrée et militareuse. Il faudra un peu que le joli minoi de Vanessa Kirby (Jupiter Ascending, Everest) et qu'une pluie de SFX pour changer la donne. Reste que le jet de Steve Gomez et son bataillon de Transformers aux loupiottes bleu led ( Un hommage aux luminaires chinois ? ) marquent des points au moment où on s'y attend le moins... Dans la brume d'une forêt anglaise majestueuse, infiniment plus hostile que les jungles chères aux artisans du «War Movie».


"le jet de Steve Gomez...marque des points au moment où on s'y attend le moins... Dans la brume d'une forêt anglaise majestueuse, infiniment plus hostile que les jungles chères aux artisans du War Movie. "



Un peu surfacique mais au final pas sans âme, « Kill Command » vaut le coup d'oeil. Au moins pour sa facture parfois... (pas toujours...) bluffante. Un scope profitant d'un évident sens du cadrage, quelques CGI dignes de figurer dans les efforts de l'oncle Sam. Pas si mal pour un premier jet, se dit on en sortant le galette du lecteur.

Un oeil sur le disque:
Un master satisfaisant mais souffrant de l’obsolescence  du support et de l'encodage MPEG 2. Un doublage français dans les clous et une piste anglais originale sous titré en français. Len tout DD Stéréo ou Dolby Digital 5.1. On regrettera l'absence de sous titres anglais. Le menu suppléments offre un un making of respirant l'auto satisfaction et quelques images de tournage.  Une édition basique mais correcte.