Holocauste Nazi: Critique et test DVD


Avant de devenir tabou et de nécessiter d’inquiétantes précautions, les représentations du soldat et de l'officier nazi ont offert au cinéma son meilleur ennemi, incarnant la mal d'un bout à l'autre de son uniforme, de la plus ostensible et économique des manières. Il suffirait de presque rien chantait Regiani... Une croix gammée dans l'arrière plan, quelques breloques, une moustache taillée trop courte, un brassard rouge coco et en avant Gretchen ! Oubliez donc effets spéciaux, maquillages et autres vains subterfuges, le monstre est à visage humain et oh miracle, il traverse le cadre à moindre coup. 


"le propos azimuté de Holocaust Nazi  a le mérite de ne reculer devant rien ou alors pas grand chose."

Les succès internationaux de quelques bizarreries notoires tels que Love Camp 7 puis « Ilsa : louves des SS», vont finir de titiller les artisans de la grande botte. Ce cinéma italien populaire magnifique et bouillonnant, dont la production frénétique rappelle le jeu de la Squadra Azzura. Un art de la contre attaque, un don pour la simulation, une spontanéité mariant candeur, je je-m’en-foutisme et un soupons d'arrogance (ma vaffanculo, vai! ). Sans oublier le talent d'avoir le cul bordé de nouilles. Le tout petit et minuscule courant qui va naître n'offrira aucune œuvre majeure mais continue par la seule force de sa proposition, de tourmenter (un peu inutilement faut-il l'avouer) bisseux moraliste et cinéphiles humanistes. Érotisme, nazisme et torture, la mixture est évidemment de mauvais goût, j'en conviens et n'accoucha pratiquement, vous en conviendrez, que de mauvais films. Mais l’hystérie qui, aujourd'hui encore, accompagne l'analyse du genre et pousse tout observateur à dégainer pincettes et justifications, m’apparaît comme un peu, pardon my french, «Too Much». 

"des scénettes érotico-grand-guignolesques, parfaitement ahurissantes, qui  brillent d'autant plus qu'elles semblent parfaitement déconnectées du semblant de récit que Luigi Batzella tente d'imposer"
 
Et en matière de «Too Much» justement , le propos azimuté de « Holocaust Nazi » (La Bestia in Calore) a le mérite de ne reculer devant rien ou alors pas grand chose. Quelque part dans les chaudes entrailles de l'Italie, quelques partisans tentent de faire front à un nazisme très ambiant. Mais c'est mal parti,ces cons ne sont même pas aperçu qu'ils jouaient dans un autre film («Quand la dernière grenade explosa» toujours du sieur Batzella). Tandis que l'on crapahute et palabre sans raison dans la montagne, la château accueille une princesse d'un genre nouveau. La Dr Ellen Kratsch, fidèle lectrice de «jeune et nazi» caresse l’espoir de peaufiner l’œuvre divine et de créer une nouvelle race d'homme à la virilité supérieure. Le premier prototype est fonctionnel mais pour la carrosserie ce n'est pas encore ça.... Hésitante entre l'homme et le singe, enfermée à double tour dans une cage, la créature réclame chaque jour son lot de chair à étreindre, prenant systématiquement soin de lacérer son amante lorsqu'il ne s'agit pas carrément de lui bouffer la chatte...Au sens malheureusement pas vraiment figuré. 




"Holocauste Nazi suscite toutefois et contre toute attente, l’intérêt. Par ses crises de démences, par sa pseudo Dr Frankenstein et sa créature dont on finit par se demander laquelle est la plus monstrueuse"

 Travailleuse (c'est bien là une qualité très féminine), la belle Ellen propose même ses services (pour ne pas écrire ses sévices ) lorsqu'il s'agit de faire parler les villageois fraîchement happés. La méthode miracle doit autant à la torture qu' à une présumée extase que seul les bourreaux atteindront à priori. Mais bon un sur deux, c'est déjà un bon pourcentage. Ces scénettes érotico-grand-guignolesques, parfaitement ahurissantes brillent d'autant plus qu'elles semblent parfaitement déconnectées du semblant de récit que Luigi Batzella ( Aka Paolo Solvey, Aka Ivan Kathansky) tente de construire. Et ce n'est ni quelques stockshots honteusement piqués à un film yougoslave (d'après les dires du vénérable Christophe Bier dans les suppléments du disque), ni l'attaque drolatique d'une maquette d'avion ou  encore moins un dérapage malvenu dans la comédie qui permettra de raccrocher les wagons. 


"Holocauste Nazi devrait faire forte impression sur vos étagères et vous assurez encore quelques longues soirées célibats"
 
Complètement à côté de la plaque et totalement abracadrantesque, Holocauste Nazi suscite toutefois et contre toute attente, l’intérêt. Par ses crises de démences (dont certaines sont pratiquement irracontables), par sa pseudo Dr Frankenstein et sa créature dont on finit par se demander laquelle est la plus monstrueuse et qui finiront fort logiquement par s'affronter dans un ultime corps en corps titanesque. Mais surtout par la magnétique présence de la frêle Macha Magall, démon à visage d'ange. Le bourreau faites femme d'Holocauste Naiz tourne le dos aux formes généreuses et à la poitrine rebondie de très caricaturale Ilsa... La force du personnage du Dr Ellen Kratsch n'en est à l'écran que renforcée. « Con comme lune » et par conséquent indispensable à tout bisseux digne d'explorer les abîmes cinématographiques de la douce Italie, Holocauste Nazi devrait faire forte impression sur vos étagères et vous assurez encore quelques longues soirées célibats. Il y a en effet ici de quoi faire fuir même la plus désespérée de vos conquêtes d'un soir. Merci Artus... 


 


Ein œil sur le disqueuuu  Fraulein

La chose nous arrive dans un master plein cadre à la qualité honnête accompagné de pistes françaises et italiennes et de sous titres français. La section bonus offre un entretien avec Christophe Bier, un diaporama et des films annonces. 14€ et des poussières...C'est pas cher !