La guerre des robots : critique et test DVD


Connue pour tourmenter le cinéma fantastique à intervalles réguliers, la thématique «Robot» opère en cette fin d'année 2016 son grand retour. Il suffit de jeter un œil outre atlantique sur l'énorme succès populaire de la série WestWorld (Mondwest) produite par JJ Abrams pour s'en convaincre. Plus modestement dans l'hexagone, l'éditeur Artus Films déposera aux pieds de nos sapins, un coffret 2 disques 4 films dont il a seul le secret. «La guerre des robots » (Quel titre!) regroupe «Target Earth, Tobor The Great, Creation of the Humanoids, Cyborg 2087, des cartes postales collectors et un livret .. Une boite à bonheur apte à remplir d'étoiles les mirettes des cinéphiles...Ecranbis.com a ouvert les paquets avec un peu d'avance..


Objectif Terre

En 1954, « Objectif Terre » s’accroche à une invasion qu'Eric Zemmour n'avait pas vu arriver et à une nouvelle publiée un an plus tôt dans le magazine de science Fiction «IF». Au programme, pas de grand remplacement mais l’évacuation de la troisième ville des Etats Unis, suite à l’atterrissage d'une armée de robot que l'on suppute originaires de Venus. Le Pierre Gattaz local se frotte les mimines et appelle à la solidarité (Chouette ...de la main d’œuvre moins chère), mais du côté de l'armée américaine, on a visiblement voté Trump. Tandis que les scientifiques tentent de percer le mystère de cette immigration cosmique, on songe sérieusement à rayer de la carte ce territoire perdue de la république. Ce qui n'arrange pas les affaires des quelques oubliés (ObamaCare  Mon cul ! ), abandonnée à leur sors, à un monde en ruine et à une disparition certaine.

"Tarhet Earth garde la saveur très particulière des Science fictionneries un peu fauchées qui pullulaient dans l’Amérique des années 50. Ses scripts improbables, ses stockshots providentiels et ses frêles actrices aux yeux de biche campant la femme décorative, accrochée tel un pendentif au cou d'un homme fort qui la rassure à coup de baffes..."



Le moins que l'on puisse dire c'est que le fantastique de propos «Target Earth» a peiné à imprimer la pellicule. Des bataillons mécaniques promis par l'affiche, nous ne verrons pas grand chose si ce n'est les déambulations fatalement un peu risibles d'un seul et unique robot. Être de métal à la démarche incertaines et au design économique. Même les rues de Chicago font «toc», et pour cause «Objectif Terre» a été tournée à Los Angeles. Reste que cette pépite signée par la main d'un Sherman A. Rose plus connu pour ses talents de monteur que pour ses quelques incursions dans la réalisation, garde la saveur très particulière des Science fictionneries un peu fauchées qui pullulaient dans l’Amérique des années 50. Ses scripts improbables, ses stockshots providentiels et ses frêles actrices aux yeux de biche campant la femme décorative, accrochée tel un pendentif au cou d'un homme fort qui la rassure à coup de baffes...

On savoure d'autant plus que dans «Objectif Terre», l'on apprendra en cours de route, que le seul moyen de détruire ces visiteurs indélicats est de s'attaquer à leur tube cathodique... Le cinéma américain rêvait-il en douce de la mise à mort de la télévision ? Message caché ? On vous laisse trancher...Les observateurs ne manqueront pas noter que la conclusion de cette petite série B en préfigure pratiquement une autre, celle de l'invasion martienne orchestrée quelques décennies plus tard, par un Tim Burton irrévérencieux.




Cyborg 2087

Dans la série ta tête le dit quelque chose mais j'sais pas quoi... Le script de Cyborg rappelle lui ou plutôt annonce celui de Terminator. Dans un futur plus si lointain (2087, on y sera vite...) , un gouvernement que l'on ne peinera pas à imaginer socialiste s'assure le contrôle de la société grâce à une technologie née à la fin des années 60. La bien-pensance et le point Godwin? Non mais vous n'êtes pas tombés loin, il s'agit en fait de télékinésie... C'était évidemment sans compter sur une poignée d'admirateurs de Florent Pagny (Mais vous n'aurez pas ma liberté de pensée) qui renvoient un cyborg dans le passé dans le doux espoir de changer le cours de l'histoire...

"Un peu pénible sur les bords, fendard, mais un peu pénible quand même, Cyborg 2087 vaut essentiellement pour sa qualité d'ébauche bizarroïde."

Un peu pénible sur les bords, fendard, mais un peu pénible quand même, Cyborg 2087 vaut essentiellement pour sa qualité d'ébauche bizarroïde. On s'amusera volontiers des points communs existants entre le jet de Franklin Adreon et celui de James (et non Kirk,ne vous plantez pas ) Cameron. Et il n'est pas non plus interdit de trouver un charme discret à la performance très «rigide» d'un Michael Rennie (ne riez pas ça file des crampes) campant le grand fifre cybernetique avec une classe très britannique et une inquiétude presque palpable ( Mais sacré nom de dieu, qu'est ce que je suis en train de foutre) . Pour le reste, cette petite bande SF tombée dans le domaine public fait surtout rimer son intrigue en toc avec nazbrok ! 


Le maître du monde

Si vous pensiez que les retitrages français à côté de la plaque étaient le symptôme de l'inculture galopante des quelques margoulins fraîchement débarqués de leur école de commerce ou de communication, vous avez tout faux. Bien avant l'invention du bobo casse burne et du hipster à haleine de poney (On ne vise personne, enfin si mais on ne vous dira pas qui)
, le marketing faisait déjà des ravages chez nos amis de la distribution. Plus connus chez nos cousins d’Amérique sous le titre « Tobor The Great », cette pélochinette produite par l'un des studios stars de la face fauchée Hollywood ( Republic Pictures) a essentiellement le mérite d'offrir au Robby de Planète Interdite, un ancêtre de choix. 


« Le maître du monde pourrait réclamer la qualité de petit classique, voire de classique tout court."
 
Il faut croire que cette apparition robotique fit à l'époque grande impression puisqu'une série télévisée (Here come Tobor) fut envisagée, mais tuée dans l’œuf ou plutôt dans un épisode pilote qui n'eu même pas le droit d’honorer les petites lucarnes.(Quand ça veut pas...). Bien qu'un peu tarte sur les bords et très focalisé sur les relations entretenus par le beau Tobor et un moutard qu'on aimerai acheter pour battre, Spielbergien avant l'heure donc, « Le maître du monde » pourrait réclamer la qualité de petit classique, voire de classique tout court. Car si les promesses de l'affiche d'époque et de son titre français délirant ne sont sans surprise pas vraiment tenues, on ne s'y ennui pas une seconde.

Creation of the Humanoids

Réputé comme étant l'un des films préféré d'Handy Warrol, ce qui n'est pas forcement de bonne augure, Creation Of the Humanoids annonce dès son générique la couleur et nous dépose à la sortie d'un hiver nucléaire. Le plus macabre des décomptes digéré (48 heures de feux d'artifices pour 92% de la population en moins) , le spectateur découvre plus médusé que jamais, que les survivants ont bâtis un nouveau monde qu'ils partagent avec des robots à l'intelligence stupéfiante et à la coiffure absente (l'anti footballeur par excellence) . «Creation of the Humanoids» surprend a plus d'un titre... et à commencer par la complexité de son discours. Oui, Le jet de Wesley Barry a beau s'habiller d'une délicieuse touche psyché futuriste et offrir à ses «androids » un dégaine à rentrer gratos à l'Amnesia du Cap D'Adge, il reste avant tout une œuvre plus intello que démonstrative...


"Trop sérieux pour être trippant, mais intéressant quand même, Creation of the Humanoids est sans grande discussion possible l'OVNI de ce coffret... "
 
...Effrayant par la seule traversé du cadre de ses «Alain Juppé» aux yeux métalliques, brisant le silence d'une voix froide, monotone et sans âmes... « Putain, si Arte le passe la veille du second tour, c'est Fillon qui gagne » ! se dit-on, la gorge nouée, le front perlant de sueurs...En imaginant la scène...  Trop sérieux pour être trippant, mais intéressant quand même « Creation of the Humanoids » est sans grande discussion l'OFMI ( Object filmique mal identifié ) de ce coffret...