Assault on precinct 13: Critique et test Bluray


Histoire de fêter dans dignement le quarantième anniversaire d'Assaut, l'éditeur britannique «Second Sight » livre un Bluray d'anthologie. Une édition dite «Limited » massive pour un métrage culte, profitant d'un nouveau tranfert Haute résolution restauré, embarquant la bande originale du film sur un CD séparée et 5 cartes collector. C'est disponible depuis déjà quelques jours outre manche et bien entendu dans les quelques boutiques françaises ( réelles ou en ligne) pratiquant l'import. Ecranbis.com qui ne manque jamais une occasion de chanter les louanges de « Big John » a sauté sur l'occasion et livre un papier emballé ! 

"Une entrée magistrale, en quelque sorte, dans l'histoire du cinéma par la porte du low budget."

Sur la papier, et peut être sur le papier seulement, Assaut sur le central 13 est le second long métrage de John Carpenter. Dans les faits pour ne pas écrire dans les cœurs, il est pratiquement le premier. Le premier tourné en Panavision , le premier à porter l'empreinte visuelle et sonore «Carpenter» comme un étendard... Une entrée magistrale, en quelque sorte, dans l'histoire du cinéma par la porte du low budget. Une œuvre étrangement carrefour devant autant au western, à la chute du Fort Alamo, à Rio Bravo, à la blacksploitation, au polar suintant le vigilante, le street gang movie... tout caressant l'inexplicable...

 "Un film longeant les frontières du fantastique sans jamais sauter le mur mais rappelant autant «La nuit des morts vivants» qu'il n'annonce ou prédit «Zombie»"

 Un film longeant les frontières du fantastique sans jamais sauter le mur mais rappelant autant «La nuit des morts vivants» qu'il n'annonce ou prédit «Zombie» … Il suffit de voir ses corps muets presque sans visages s’agglutiner aux portes, traverser les fenêtres pour s'en convaincre... Tendre l'oreille pour entendre Ethan Bishop offrir quelques mystérieuses explications solaires à une hémorragie criminelle en cours touchant une cité des anges désincarnée, absente, vide, déserte et crépusculaire. Le commissariat N°13 se pourrait-il être le dernier îlot de vie dans un Los Angeles glissant dans les ténèbres ? Tout comme l'église à al modernité glaçante de «Prince Of Darkness » Il faudra attendre la fin du métrage pour que Big John se raccroche aux branches de la raison et circoncise son apocalypse à un pâte de maison. 

"Il y a aussi dans Napoleon Wilson déjà un peu de ces anti héros que le cinéma Yankee s'offre inlassablement comme un miroir, un négatif , incarnant la fascination/ répulsion que l’Amérique exerce sur elle même.  "



Ne cherchez pas, tout le cinéma de Carpenter est là... Un univers traversé les yeux mi clos , à travers le cache du scope donc, l’élasticité des espaces et des distances, l'art du mouvement, l'illusion de la simplicité ou de la sophistication, on ne sait plus trop. Il y a aussi dans Napoleon Wilson déjà un peu de Snake Plisken , un peu de John Nada, de Jack Burton, de James « Desolation » Williams, de ces mauvais garçons aux mains sales, mais à l'esprit vif et aux répliques boxantes. Ces anti héros que le cinéma Yankee s'offre inlassablement comme un miroir, un négatif , incarnant la fascination/ répulsion que l’Amérique exerce sur elle même. Comme souvent chez Carpenter, la jeunesse, qu'Hollywood a pris astucieusement pour sujet et pour cible, n'a pas le droit de citer. Juste celui de se prendre une balle, gratuitement et pratiquement à bout portant… (ou celui d'incarner le mal dans quelques bobines à suivre) . Une scène plus que jamais ahurissante et transgressive. 

"...la femme, ce personnage aux contours incertains, à la psyché insaisissable que Carpenter dessine avec inquiétude et hésitation, chatte sauvage ou chatte d’appartement, assurément et toujours féline  "



Et puis il y a la femme, ce personnage aux contours incertains, à la psyché insaisissable que Carpenter dessine avec inquiétude et hésitation, chatte sauvage ou chatte d’appartement, assurément et toujours féline .Laurie Zimmer y fait sa premiere apparition cinématographique, à quelques pas d'une disparition totale et mystérieuse des écrans radars. Un étonnant et splendide documentaire français dans la partie supplément du disque 'Do you Remember Laurie Zimmer ? » se lance à sa poursuite dans l'interminable banlieue que constitue Los Angeles.Et puis il y a dans « Assaut » comme l'essentiel de la filmographie de « Gros John « , ce personnage qui ne traverse jamais le cadre, ce narrateur sans mot... Une bande originale électronique, minimaliste, répétitive et entêtante, tournant le dos aux mélodies et aux envolés lyriques, calme mais sûre d'elle, quasi mécanique à l'instar d'un montage que Carpenter signe sous pseudonyme. Le score d'Assaut sur le central 13 appelle presque celui de « Escape from New York ». 

"Assault on precinct 13 résiste aux assauts du temps, aux visionnages répétés, affiche sa modernité et sa qualité de Classique du cinéma US à chaque tour de bobine"



Étrangement, Assault on precinct 13 résiste aux assauts du temps, aux visionnages répétés, affiche sa modernité et sa qualité de «Classique du cinéma US » à chaque tour de bobine, sa nature double d’œuvre aboutie et de point de départ...Vous avez dit «Masterpiece » ?


Un œil sur le disque :

Il faudra être vigilant car Assault on precinct 13 nous parvient dans deux éditions Bluray aux visuels identique. La différence se joue sur quelques add-ons bienvenus ( La cd de la bande originale et des cartes collector) uniquement disponible dans la version dite «Limité». Le contenu du Bluray est lui identique. Le film est restitué dans son jus (c'est à dire son scope 2.35) d'origine dans un master frolant la perfection. Côté plaisir des cages à miel, deux mixages en langue anglaise. Le premier en DTS HD Master Audio 5.1, le second en dual mono PCM. Des sous titres anglais accompagne la danse... Côté suppéments, l'ivresse guette avec : 



- Retour sur le central 13 : Une nouvelle interview de l'acteur Asutin Stoker
- Produire « Assault » : Une nouvelle interview du producteur executif Joseph Kaufman
- Tourner avec John : Une nouvelle interview de Tommy Lee Wallace
- Captain voyeur : un cours métrage d'étude de John Carpenter (8 minutes environs)
- Do you remember Laurie Zimmer ?( Documentaire français)
- Un interview de John Carpenter et Austin Stoker
- « The Sassy one », un document avec Nancy Loomis Kyes
- Un commentaire audio avec John Carpenter
- Un commentaire audio avec Tommy Lee Wallace
- La bande annonce d'époque
- Les spots radio.