Après une exploitation relativement discrète sur les écrans français il y a quelques mois, Priest 3D tente sa chance sur le marché de la vidéo. Bonne nouvelle, Sony Pictures Entertainment qui semble vouloir mettre le paquet sur ce titre, se fendra d'une édition simple DVD, d'une édition Bluray , d'une édition limitée bluray coffret métal, d'un bluray 3D et enfin d'un coffret regroupant Priest et une autre « religieuserie » de son réalisateur : Légion. Ecranbis.com a eu la galette argentée dans les mains et s’apprête à vous prêcher la bonne parole !
Synopsis :
Dans un monde étrange ravagé par des siècles de guerre entre les hommes et les vampires, le clergé règne sur la société. Alors que l'on croyait toute menace écartée, Priest, un prêtre guerrier découvre que sa nièce a été enlevé à l'avant poste de la civilisation. L'église niant l’existence de vampires en liberté, Priest décide de se révolter et de quitter la cité pour retrouver sa nièce avant qu'elle ne soit infectée et ne devienne elle même une créature de la nuit. D'autres prêtres sont chargés de le ramener mort ou vif... Une terrible course contre la montre s'engage.
Critique :
Si le synopsis de Priest tient en quelques lignes , la plongée dans ce monde parallèle, post apocalyptique et retro futuriste tient du saut de l'ange. Et pour cause, Scott Charles Stewart , ex spécialiste des effets visuels, passé à la réalisation avec « Legion » semble déterminer à poser ici les jalons d'une nouvelle saga cinématographique, adaptation d'un manga éponyme s'étirant sur 16 volumes. L'univers quasi onirique de ces 86 minutes semble à première vue plonger ses tentacules de façon anarchique dans les profondeurs du fantastique, de la science fiction et du western rital. D'un côté une société industrielle totalitaire à la H G Well, où l'église règne en maitre absolue, de l'autre des terres arides dévastées par les combats, quelque part entre le désert australien de Mad Max et les plaines de l'ouest américain.
Pour peupler ce nouveau monde, Priest revisite le mythe vampirique tournant le dos au suceur de sang romantique. Oubliez le Dracula de Lugosi ou Lee, les niaiseries Twilighteuses, rentrez les capes et les dentiers . Les vampires de Priest sont des créatures inhumaines mi insectes mi fauves, animées à la grand coup d'imagerie numérique. De l'autre côté de ce ring filmique : Les prêtres. Bras armés du clergé, hier héros des champs de combats, désormais simplement inutiles. Le spectre du Vietnam et des difficiles retours au pays d'une jeunesse sacrifiée sur l'autel de la nation semble planer au dessus du film de Stewart. Plus acerbe est encore le message politique sous jacent de cet opéra religieux barbare. Dans ce nouvel ordre, la main mise sur le pouvoir et assurer la cohésion des peuple a un prix, le déni de réalité. Ça vous rappelle quelque chose ?
A la profondeur du message répond la profusions des détails. Non content de compiler les thématiques fantastiques, Priest s'autorise quelques jouissifs concepts, convertissant les bondieuseries de tout genre en armes de destructions massives. Même la bible se voit transformée en écrin à « étoiles ninjas chrétiennes» ( Il fallait oser ) et la croix se porte en tatouage sur le front. ( L’habit ne fait pas le moine , mais le tatouage si quand même ! ) . Pas dit que ce soucis de cohésion visuelle enchante tout le monde.
Cinématographiquement parlant, Priest est le miroir de son récit . Un gigantesque fourre tout tenant autant de Blade Runner que du Western spaghetti sanguinolent. Scènes d'action à la Matrix, motos futuristes dans le désert façon «Star war : épisode 1» avec attaque du train en prime. Un spectacle visuel « Blockbusterisant » rehaussé par une photographie irréelle, à des kilomètres de la froideur numérique attendue. La patte de Scott Charles Stewart, semble s'être depuis Legion, affinée et imprime désormais la pellicule avec assurance. Seule bémol, 84 minutes c'est sans doute trop peu pour espérer véritablement imposer un univers aussi massif. Priest aurait sans doute gagné à se voir rallonger d'un gros quart d'heure. Trop court ! Voilà peut être le meilleur compliment que l'on puisse faire à une film !
Test technique :
La galette argentée qui nous a été envoyé dispense une image juste superbe au format scope d'origine. Nous sommes à l’extrême limite de ce que rendre le support DVD. Un « sang faute » ! Rayon audio, c'est l'artillerie lourde avec des mixages DD5.1 ( français et anglais) très généreux laissant par contre les voix légerement en retrait. Vos voisins vont adorer ! Au niveau des suppléments nous avons droit à un commentaire audio, une série de scènes coupées et deux documents consacrés d'une part à la création de l'univers,d'autre part à la création des accessoires. Des bonus intéressants en VOST. Une édition qui le fait !