En cette douce année 2012, l'increvable David Decoteau, prince du Z et du coming out cinématographique s'est fendu de 12 bobines (Une par mois !) dont "Snow White: A deadly Summer" qui nous parviendra le 16 octobre prochain sous le titre plus vendeur de "La véritable histoire de Blanche neige". Ecranbis se devait de croquer dans cette pomme vidéastique et offrir à son respectable lectorat une ballade dans la ténébreuse et foisonnante filmographie de son géniteur
Chronique :
Avec une petite centaine de péloches déviantes
au compteur, le très décrié David Decoteau fait indiscutablement
partie des plus fidèles et prolifiques artisans du mauvais genre.
Une vie entière dédiée à la face sombre et fauchée du 7e art,
sur laquelle, on en met notre main au feu, les futurs historiens
cinéphiles porteront un regard bienveillant sinon amusé. Cette longue
histoire d'amour avec l'imaginaire débute à l'aube des années 80 au moment où le
brave David, fraichement débarqué dans les rues de Los Angeles, entre dans le
monde du cinéma par la porte de service. Il se fait embaucher comme assistant de production sur le New York 1997 de John Carpenter ainsi que
sur une production Corman désormais estampillée culte «La galaxie
de la terreur». Il y côtoie un réalisateur de seconde équipe appelé à enflammer le box office : James Cameron. Les génériques ne le créditent pas encore et
c'est même sous un pseudonyme (David McCabe ) qu'il passera à la
réalisation, convoquant quelques étoiles brûlantes du mid 80's
(Tracey Adams, Amber Lynn...). 1986, second signe du destin, sa
route croise celle d'un certain Charles Band. On raconte que les deux hommes
deviennent instantanément amis. Une chose est sûre, le premier sera un contributeur
régulier au catalogue délirant du second. S'en suivent:
Dreamaniac, Nightmare
Sisters , Creepozoid, Sorority
Babes in the Slimeball Bowl-O-Rama , Dr Alien... Visuels
aguicheurs, bobines fauchées comme les blés mais toujours
sympathiques. La marque de fabrique de la
production Empire Pictures. Une collaboration qui se poursuivra dans
les années 90 sous l'étendard «Full Moon» la
nouvelle firme de Band... Un long et parfois douloureux voyage vers
les profondeur de l'indigence budgétaire et de l'auto distribution.
A l'approche de l'an 2000, craignant peut être un apocalypse imminent, David passe la seconde et son rythme de tournage devient frénétique. 5 films en 1998 , 6 en 1999. Depuis, chaque année voit fleurir sur les linéaires de vidéostores et autres vidéoclubs, son ou ses «Decoteau» nouveaux. Aucun chef d'œuvres en vue, ni même de bons films en soit, mais aussi insipides soient-elles, les bobines du «Master of No budget» sont rarement à jeter entières à la poubelle. Mieux elles pourraient constituer, une fois mises bout à bout, une œuvre curieuse, une sorte comptine filmique se répétant sans cesse (Quelque soit d'ailleurs le scénario ou les protagonistes), le tout habillé par les fantasmes de son auteur. Début 2000, il jette avec «Voodoo academy» les bases de ce que sera sa production décennale. Intrigues fantastiques plus ou moins estudiantines traversées par de jeunes éphèbes torse nu. Un modèle qu'il dupliquera à l'infini, avec plus ou moins réussite et de zèle: la longue série de The Brotherhood , Final Scream, Ancient Evil 2,Frightening, Ring of darkness avec Adrienne Barbeau,Killer Bash (Bizutage Mortel en France) ou encore l'amusant Leeches et ses sangsues sous stéroïde...
Sentant sans doute l'adaptation de contes classiques au goût du jour, notre mercenaire Stakhanoviste produit en 2012 avec sa propre société Rapid Hearth, ce reboot «très libre et très moderne» du Blanche Neige des frères Grimm. On y suit les aventures d'une jeune et turbulente adolescente répondant au doux nom de «Neige». Exaspéré par les agissements de sa fille et poussé par sa nouvelle femme (Visiblement liftée par un escroc), son père Grant (Eric Robert) décide d'envoyer le fruit de ses entrailles (enfin presque) dans le camp Allégeance, perdu dans les bois, pour y apprendre les bonne manière et l'art de se tenir en société. Il ne sait pas encore que le lieux fut quelques années auparavant le théâtre d'horribles meurtres (ça craint !). Plutôt clairvoyante, Neige découvre le pot aux roses mais aussi que sa démoniaque belle mère fut, elle aussi, une pensionnaire de cette colonie disciplinaire... Étrangement (ou pas), la mort ne tarde pas à frapper à nouveau.
Il y a en fait deux façons de voir «La véritable histoire de Blanche Neige», la première comme un DTV horrifique mainstream offert à nos mirettes fiévreuses par la magie de l'édition vidéo. Il suffit d'aller contempler le fantastique et crépusculaire spectacle offert par les commentaires d'internautes sur Allocine.com pour avoir une petite idée des troubles et autres pathologies post-visionnage provoqués (Les pauvres, j'espère qu'ils s'en remettront un jour). L'autre est de visionner la bobine à travers le prisme de l'œuvre de Decoteau. Autrement dit, il n'est pas question de savoir ici si le film est bon ou mauvais mais bien de savoir si nous sommes en présence d'un bon Decoteau ou pas.
L'équation ainsi posée, on peut sans
trop de peine annoncer que cette "Véritable Histoire de Blanche
Neige» plane légèrement au dessus des récentes
«Decoterie» éditées dans l'hexagone (On pense en
particulier au douloureux Grizzly Rage qui a trouvé en plus le moyen
d'être multi édité en France). Le manque de budget est comme toujours très
visible, le scénario carrément «Bloody radin», mais le tout est
sauvé par un pitch plus rigolard que respectueux du conte originel (L'instructeur accueille par exemple notre héroïne d'un spirituel «Je vais te botter ton petite cul de blanche, Neige » ). Mais plus que tout c'est la présence de Shanley
Caswell, qui depuis son apparition dans l'excellent «Detention»
traîne ses guêtres dans les rêves érotiques des cinévores de l'extrême, qui relève le plat. Autrement dit, voilà un Decoteau
qui ne changera ni l'analyse de ses fans déviants (dont votre serviteur fait assurément partie), ni celles
de ses plus virulents détracteurs. On nous souffle dans l'oreille gauche qu'en 2013 , l'ami David s'attaque à Hansel et Gretel... Et c'est pas des histoires.
Test Technique :
Surprise, ce n'est pas Elephant qui nous offre cette "Véritable histoire de Blanche Neige" mais Emylia. Nous avons droit à une édition DVD au format 1.78 d'origine.(Chouette image, rien à redire) Mixages DD5.1 français /anglais et sous titre français sont au programme. En guise de bonus, une copie digitale du film, la bande annonce ainsi que celles de quelques récentes additions au catalogue d'Emylia.
Auteur : Miss Z.
Test Technique :
Surprise, ce n'est pas Elephant qui nous offre cette "Véritable histoire de Blanche Neige" mais Emylia. Nous avons droit à une édition DVD au format 1.78 d'origine.(Chouette image, rien à redire) Mixages DD5.1 français /anglais et sous titre français sont au programme. En guise de bonus, une copie digitale du film, la bande annonce ainsi que celles de quelques récentes additions au catalogue d'Emylia.
Auteur : Miss Z.