Eté 1973, Jess Franco chasse sur les terres du comte Zaroff et donne libre court à ses obsessions sadiennes. Parti décrocher le soleil ibérique dans l'espoir réchauffer le cœur (il faut bien commencer par quelque part) des spectateurs français, il revient avec deux films tournés simultanément... ou bout à bout. Le saura-t-on un jour ? Dans sa dégustation des savoureux mets pelliculés déposés par le petit Jesus et Artus aux pieds de nos platines, Ecranbis.com qui s'est d'abord arrêté sur «La comtesse perverse» ne pouvait que poursuivre avec «Plaisir à trois»...
Chronique:
A peine sortie d'un hôpital
psychiatrique où elle a été internée une année entière, la
riche et belle Martine de Bressac (Alice Arno) rejoint son manoir en
compagnie de son chauffeur et majordome, l'étrange Mathias (Howard
Vernon). Elle y retrouve Adèle sa servante sourde et muette (Lina
Romey), son mari Charles de Bressac (Robert Woods) ainsi que
l'étrange musée que le couple s'est constitué en embaumant les
corps des jeunes femmes tombées dans leurs griffes. Charles ne
tarde pas à révéler à son aimante compagne que durant son
absence, il a repéré une douce et innocente proie: Cécile (Tania
Busselier). Cette jeune fille de bonne famille est-elle pour les
Bressac une véritable invitation à renouer avec les jeux du
passé... aussi immoraux soient-ils ? Il faut croire que oui...
Une fois les parents de Cécile séduits, le couple maudit attire la
nymphe dans leur demeure avec la ferme intention de la pervertir puis
de la tuer.
En plus d'être un indiscutable spécialiste du cinéma de Jesus Franco et un homme raffiné, Alain Petit fut également le dialoguiste et le co-scénariste de «Plaisir à trois.» Ce que l'on retiendra de prime abord de cette édition Artusienne, c'est bien l'éclairage apporté dans les bonus par notre homme sur la genèse commune à ce dernier métrage et à "la comtesse perverse». Année 73, Franco est parti tourner «Plaisir à Trois» en Espagne pour le comptoir français du film. Il en profitera (une fois de plus !) pour mettre en boite un second film: La comtesse perverse avec à peu de chose près les mêmes acteurs: Alice Arno, Tania Busselier, Robert Wood, Howard Vernon et Lina Romay. D'ailleurs les deux métrages visionnés l'un derrière l'autre , un constat s'impose au cinévore. Ces deux œuvrettes partagent bien plus qu'un simple casting... Mais un véritable code génétique.
En plus d'être un indiscutable spécialiste du cinéma de Jesus Franco et un homme raffiné, Alain Petit fut également le dialoguiste et le co-scénariste de «Plaisir à trois.» Ce que l'on retiendra de prime abord de cette édition Artusienne, c'est bien l'éclairage apporté dans les bonus par notre homme sur la genèse commune à ce dernier métrage et à "la comtesse perverse». Année 73, Franco est parti tourner «Plaisir à Trois» en Espagne pour le comptoir français du film. Il en profitera (une fois de plus !) pour mettre en boite un second film: La comtesse perverse avec à peu de chose près les mêmes acteurs: Alice Arno, Tania Busselier, Robert Wood, Howard Vernon et Lina Romay. D'ailleurs les deux métrages visionnés l'un derrière l'autre , un constat s'impose au cinévore. Ces deux œuvrettes partagent bien plus qu'un simple casting... Mais un véritable code génétique.
«Plaisir à trois» nous est présenté comme une adaptation de «La philosophie dans le boudoir»
du Marquis de Sade. Son intrigue tourne autour d'un couple diabolique prenant
plaisir à pervertir de naïves jeunes filles puis à les assassiner. Ce qui
est, si l'on accepte de faire abstraction du mode opératoire, structurellement le récit que Franco nous sert dans «La
comtesse perverse». On pourrait pratiquement dire que la
dimension sadienne du second fait écho à la nature adaptative du
premier. Mieux encore, et à condition
d'abandonner toute notion de forme, que les deux films ne font qu'un.
(Je ne vais pas me faire que des amis, La critique parue dans Meduza N°23 dit exactement le contraire). Dans ce simple jeu de chaises cinématographiques, la belle Alice Arno ira jusqu'à conserver sa place. Celle de la manipulatrice manipulée. Martine
et Ivana même combat ? D'ailleurs Madame de Bressac n'est elle pas elle
aussi une sorte de prédatrice ? Sans doute... Tout en restant
le jouet d'un trio Sartrien, l'impossible triangle
relationnel. Une dimension également présente (Oh tiens ! Comme c'est étrange !) dans "La
comtesse perverse" mais déportée sur le couple formé par Robert Wood et Tania
Busselier.
L'autre point notable dans «Plaisir à
trois» c'est que l'on y pressent très rapidement que quelque chose cloche
avec le personnage de Cécile. Lorsque les Bressac l'observent de
leur villa par exemple, la jeune fille ne semble déjà plus aussi
innocente que l'a annoncé le beau Charles. Même constat
lorsqu'elle se refuse presque poliment à Martine en prétextant être troublée (tu m'étonnes, prendre un bain avec Alice Arno, ça fait rougir !) pour s'abandonner l'instant d'après à Adèle.
Il y a donc dans ce conte charnel, un jeu constant entre ce qui
est dit par les personnages et ce qui est montré par Franco.
La charge horrifique de la chose, également évoquée par Alain Petit dans la salve de suppléments accompagnant le film, apparaît à première vue légère. Une émasculation par ci, un musée des horreurs par là. C'est finalement et curieusement à travers les apparitions d'Alfred Baillou (acteur de petit taille au faciès surprenant), le regard troublé et troublant de Lina Romay, que l'étrange s'invite définitivement dans ce conte gentiment déviant. On pourra toujours pointer du doigt (à défaut d'autre chose) le convenu et la longueur des séquences softcores pimentant l'aventure. La seule présence de la sublime Alice Arno suffisant à faire avaler la pilule et aiguiser les sens, on ne saurait que trop vous conseiller de vous risquer à un visionnage. Que dis-je à un achat ! 6/10
Test technique :
Artus livre «Plaisir à trois» dans beau master master restauré, format 1.33 accompagné d'une piste française. Rien à redire ! Dans le coffre à bonus, point de corps embaumés, mais deux documents laissant à la parole à l'excellent Alain Petit : Le genèse de Plaisir à trois (21 minutes) et Sade et Jess Franco (34 minutes). Supplément que viendrons compléter un diaporama de photos et des bandes annonces des autres «Franco » de la collection.12€90
La charge horrifique de la chose, également évoquée par Alain Petit dans la salve de suppléments accompagnant le film, apparaît à première vue légère. Une émasculation par ci, un musée des horreurs par là. C'est finalement et curieusement à travers les apparitions d'Alfred Baillou (acteur de petit taille au faciès surprenant), le regard troublé et troublant de Lina Romay, que l'étrange s'invite définitivement dans ce conte gentiment déviant. On pourra toujours pointer du doigt (à défaut d'autre chose) le convenu et la longueur des séquences softcores pimentant l'aventure. La seule présence de la sublime Alice Arno suffisant à faire avaler la pilule et aiguiser les sens, on ne saurait que trop vous conseiller de vous risquer à un visionnage. Que dis-je à un achat ! 6/10
Test technique :
Artus livre «Plaisir à trois» dans beau master master restauré, format 1.33 accompagné d'une piste française. Rien à redire ! Dans le coffre à bonus, point de corps embaumés, mais deux documents laissant à la parole à l'excellent Alain Petit : Le genèse de Plaisir à trois (21 minutes) et Sade et Jess Franco (34 minutes). Supplément que viendrons compléter un diaporama de photos et des bandes annonces des autres «Franco » de la collection.12€90