Projeté hors compétition l'an passé à Gerardmer, The Day de Douglas Aarniokoski vient titiller le cinévore français là où ça fait du bien. Où ça? Où ça? Aux yeux, bande de petits coquins. Au programme: Apocalypse, survivalisme, cannibalisme et femmes de caractère. Le visionnage de la chose étant écrit en rouge et en haut de notre liste de bonnes résolutions, Ecranbis.com se devait de passer cette fumante galette au grill... A table !
La chronique :
Quelque part dans le futur, alors que
la Terre n'est plus que désolation, un groupe d'humains tente de survivre. Leur route va les conduire jusqu'à une vieille maison
abandonnée au milieu de nulle part. Ils ne se doutent pas une seule
seconde, qu'ils viennent de tomber dans un piège et que leur seul avenir est désormais de terminer dans l'assiette d'une tribu de
cannibales. Blessés, assiégés, ils décident de ne pas fuir et
d'affronter leur destin avec l'aide de Mary, une étrange jeune
fille qui semble en savoir bien plus qu'elle ne veut bien le dire...
Si le nom de Douglas Aarniokoksi n'est pas inconnu des cinéphiles déviants, c'est que notre homme poursuit depuis 1991 et une énième sequelle de « Howling », une véritable carrière de « Second Unit Director ». On le retrouve aux côtés de Charles Band sur une flopée de micro productions dont la firme Full Moon a le secret (Trancer 3, Puppet Master 4 et 5, Dollman Vs. Demonic Toy) avant qu'il ne vole vers des cieux plus cléments ou, toutefois, moins désargentés. Il secondera ainsi Robert Rodriguez sur « Une nuit en enfer » puis l'excellent « The Faculty ». Au début des années 2000, le brave Douglas passe aux affaires sérieuses en signant un premier long et douloureux métrage : Highlander Endgame. Il ne récidivera que 8 ans plus tard, sous le pseudonyme d'Arnold Cassius (pour vivre heureux, vivons cachés), DTV plus sympathique qu'on ne veut bien le dire, édité en France chez Emylia. The Day est donc son 3e film ou plutôt officiellement son second.
Dans la production fantastique actuelle, la bobine post-apocalyptique est devenue au même titre que « le film de morts vivants» un exercice de style pour le cinéaste sans le sou, et une véritable torture pour le cinéphile déviant. L'impression de visionner le même film en boucle, de suivre sans cesse les mêmes personnages dans les mêmes univers, conduit, dans le meilleur des cas, à un agacement profond, dans le pire à la nausée. Appelons un chat, un chat, la lecture du Picth de « The Day » donne à peu près tout sauf l'eau à la bouche et la perspective de coller aux basques d'un quintet de survivors dans un futur dévasté n'a rien de très excitant. L'adorateur du dieu Bis étant d'un naturel optimiste, guidé par quelques échos positifs glanés ci et là, et la crainte de passer à côté de la perle rare, nous nous sommes tout de même aventurés en terre hostile. Grand bien nous en a fait !
Et pourtant tout commence plutôt mal, comprenez par un monde sous cloche, une apocalypse désaturée, peuplé de zombies qui s'ignorent. Au bout de la route vient l'abri providentiel, et entre quatre murs la tentative désespérée d'Aarniokoksi de saisir l'émotion. De capter l'énergie du renoncement. Mais, tout se dérobe, tout s'enfuit à chaque réplique un peu plus loin... Votre serviteur aurait sans doute piqué du nez si, coup de trafalgar, Aarniokoksi n'avait pris soin de soigneusement piéger sa bobine. La première et longuette demi heure de The day passée, le spectateur en train de négocier sa dose avec le marchant de sable, Douglas passe la seconde Un copieux Dringgg !!!! filmique qui projette en quelques minutes « The day » dans une autre dimension.
Scotché au canapé, on en vient à se demander si notre Aarniokoksi n'a joué l'engourdissement volontaire pour mieux surprendre le client. Une chose est sûre, son petit opéra nihiliste et barbare, pendu au cou d'une Ashley Bell (Le dernier exorcisme) mi sauvageonne, mi guerrière (Mais complètement survoltée) fonctionne à merveille. Cela faisait même longtemps qu'un Post-Apo-vidéastique n'avait pas aussi bien sorti la tête de l'eau. Le casting haut de gamme (si l'on considère le budget de la chose) n'y est sans doute pas pour rien. Shawn Ashmore (L'iceman des Xmen), Michael Eklund (Vu dans le « Divide » de notre compatriote Xavier Gans), Cory Hardrict (Battle Los Angeles, Gran Torino), Dominic Manohagan (Le seigneur des anneaux, Wolferine) et l'envoûtante Shanyn Sossamon (Les lois de l'attraction).
« The Day », à défaut de
virer à la claque intégrale, a tout d'une bonne surprise. Ecranbis tamponne sa jolie jaquette d'un 3,5/5 et croise les doigts pour que
Nurse 3D, le dernier rejeton de son géniteur trouve aussi le chemin de
l'hexagone.
Le disque:
E-one offre à "The Day" un écrin vidéastique honnête avec une édition simple mais techniquement réussie. L'image au format 1.85 tient la route en dépit d'un étalonnage très (trop) stylisé. On notera la présence de mixages Dolby Digital 5.1 et Stéréo, aussi bien pour la version française qu'anglaise. En guise de suppléments, un commentaire audio (malheureusement non sous titré) et une galerie photo.
Le disque:
E-one offre à "The Day" un écrin vidéastique honnête avec une édition simple mais techniquement réussie. L'image au format 1.85 tient la route en dépit d'un étalonnage très (trop) stylisé. On notera la présence de mixages Dolby Digital 5.1 et Stéréo, aussi bien pour la version française qu'anglaise. En guise de suppléments, un commentaire audio (malheureusement non sous titré) et une galerie photo.