Depuis la lointaine année
2007, le collectif vidéo nostalgique canadien ASTRON-6 explore la
face obscure du cinéma DO IT YOURSELF. Astron en hommage à Vestron.
Six car ils sont cinq (le spectateur constituant le 6e larron).Le
ton, barré au feutre Grindhouse (Comprendre sévèrement
Stabylo-Trashé) est donné. Mieux, brandi comme un étendard
joyeusement planté dans le c...Je veux dire cœur de tout cinéphile déviant un
tant soit peu estimable. Il faudra cependant que la route d' Adam
Brooks, Jeremy
Gillespie, Matt
Kennedy, Conor
Sweeney, Steven
Kostanski, croise celle des fondateurs de la sacro-sainte Troma pour que «Father's Day», premier long métrage maison, traverse
l'océan Atlantique à dos d'Elephant... Ecranbis.com était à
l'arrivée et en a pris plein les globes... oculaires ! Compte rendu
ci dessous...
Dire que la fantasticosphère se plaint à intervalles réguliers de l'indigence des
bobines parvenant encore à nos mirettes: Traitement niaiseux, pitch
indigent et excitomètre à zéro! Father's Day a au moins le mérite
de se pointer dans nos salons avec une histoire inracontable. Que
votre serviteur, grand habitué des causes perdues et jamais
retrouvées, va bien évidemment tenter de résumer. Dans le passé,
un certain Chris Fuchman (prononcez Fuckman), également connu sous
le sobriquet de «Tueur de la fête des pères» rentre
dans l'histoire de la criminologie grâce à un mode opératoire
original. Ce gros porc à lunette plume les papas poules en ayant
pris soin de les fourrer comme des dindes et si possible devant leur progéniture. Ainsi, le jeune Ahab, qui en plus de s'être vu imposer
ce spectacle pas très ordinaire, se fait découper la rétine par
le monstre, et va passer le reste de sa jeunesse à pleurer son
père... de l'œil restant. Le gamin se construit dans la haine,
apprenant les arts martiaux et les maniements des armes avec une
seule et unique obsession: retrouver son bourreau et lui faire
cracher ses couilles... (pardon, je m'emballe)... ses dents.
Devenu adulte et
alors qu'il croit renvoyer Chris Fuchman en enfer, Ahab assassine un
père de famille innocent et se récolte dix ans fermes. A sa sortie
de prison, le jeune homme disparaît dans la forêt canadienne dans
laquelle il vivra en ermite en faisant du sirop d'arbres qu'il
confond avec des érables. De nos jours, Twink un jeune gay vendant
des sucettes à l'anis devient une nouvelle victime du Fuchman. Un
soir alors qu'il rentre chez lui, il découvre son père en flamme (et non en femme, bien que cela doit être également, concédez-le,
plutôt choquant). Traumatisé, il est placé sous la protection
d'un jeune prêtre, le père John Sullivan. Sur les conseils d'un
vieil ecclésiastique aveugle (le père O'Flynn), Sullivan court
annoncer le retour du serial fucker à Ahab et lui demande son aide.
Ce dernier finira par accepter de revenir en ville où il retrouve sa
jeune soeur devenue stripteaseuse. Malheureusement, notre joyeuse
équipe ne va pas tarder à découvrir que le Fuchman est plus qu'un
simple être humain mais une entité démoniaque qu'ils devront
combattre jusqu'en enfer...
Un enfer où les
attendra Dieu ou le Diable en personne, Lloyd Kaufman en lui même.
On vous laisse apprécier le clin d'oeil, d'autant plus qu'une brouille
entre le cofondateur de la Troma et le collectif Astron 6 a bien
failli mettre un sérieux coup de frein à l'aventure. On aurait,
nous dit-on, moyennement apprécié le contenu du making of et des
commentaires audio réalisés pour l'édition 4 disques américaine.
Plus de peur que de mal ! «NO
SLEEP, NO SURRENDER : The making of FATHER'SDAY»
produit de façon
indépendante par notre club des cinq survitaminé se verra
simplement éjecté des bonus du coffret US comme du combo français
édité par Elephant Films. Coup de gueule ou coup de pub ? Nous n'en
saurons pas plus et nous avons de toute manière suffisamment à
faire avec l'Ovni filmique qui s'est écrasera le 12 juin prochain
sur nos platines.
A
l'image de la production ultra bis actuelle, cousine occidentale du
V-cinéma, (Blood Car & co) Fathers' Day ne se refuse rien. Un
borgne héroïque et incestueux tout droit sorti d'un Post Apo
italien, un prêtre en plein trip hallucinogène, une princesse Leia
prisonnière du purgatoire, des stripteaseuses maniant la
tronçonneuse… Un amour de fiotte et un humour de chiotte. Un
festival de références culturelles emballées à l'huile de coude et
nourries aux livrets A de ses géniteurs. Qui l'eut cru ? Le dieu
numérique, condamné par bon nombre de cinéphiles (et parfois
pour de très bonnes raisons) aura ouvert une nouvelle voie.
Celle
d'une nouvelle révolution vidéastique, l'émergence d'un cinéma
réellement auto-produit et par conséquent méchamment indépendant.
Revers de la médaille, tandis que le cinévore déviant savoure la
charge libertaire et jouissive de l'exercice, le spectateur lambda,
lui, risque l'indigestion chaque seconde. De par sa nature excessive,
par son jusqu'au-boutisme, Father's day est le prototype même d'un
cinéma underground et clivant. Car ici la fièvre bis ne se mesure
pas uniquement sur le thermomètre de l'esthétisme, elle apparaît
définitivement comme conceptuelle. Une chose est claire La
descendance d'Evil Dead, de Bad Taste, n'est pas à chercher les
aventures rebondissantes et friquées de je ne sais quel Supercouillon ou nain de jardin, mais bien ici... A bon entendeur !
Les disques :
Father's
Day nous parvient dans un combo DVD+Bluray coiffé d'un sur étui
cartonné et estampillé Elephant films. Le film est présenté dans
son format 1.85 d'origine avec sans surprise un net avantage de
définition pour la galette HD, accompagné de mixages 5.1 ( Dolby
Digital pour le DVD, DTS HD MASTER AUDIO pour le Bluray) en version
originale anglaise et version française. Le doublage français est
globalement correct mais on vous conseille tout de même de tenter
l'aventure en version originale pour cause de causticité des
dialogues.
Dans le tube à bonus:
- La
bande annonce
- Des scènes castrées.
-
Des teasers
Teaser
cinéma, Clip Promo, Teaser animé, Teaser TV
- Deviens Fuchman à la maison !
Un
supplément consacré au maquillage du Fuchman
- Les
secrets d'une affiche à succès et la rançon du succès d'une
affiche réussie.
Des
documentaires humoristiques sur la réalisation du poster dur film
- Laser Ghost
Un
court métrage d'Astron 6
-
Une galerie photo
-
Des bandes annonces éditeurs
Grotesque,
Zombie planet, A serbian film, The Bunny Game