Weird Science, Tales From The Crypt, Weird Fantasy, The Vault Of Horror ... Publiés du milieu des années 40 au milieu des années 50, les comics books estampillés «EC Comics” (Entertainment Comics) vont fasciner plusieurs générations de jeunes américains. Parmi eux, deux gosses amenés à bouleverser le monde de l'épouvante et de l'imaginaire. A ma droite, Stephen King, maître incontesté de l'horreur couchée sur papier. A ma gauche, George A. Romero, père du zombie moderne et patron de la terreur sur grands écrans. Deux destins. Deux trajectoires qui se croiseront au début des sacro saintes 80's pour Creepshow. Que les fantasticovores français en soient prévenus, le 22 octobre prochain, “The Creep” revient hanter nos petites lucarnes avec un Bluray anglais au master éclatant. Ecranbis.com a pu glisser dans son lecteur cette galette signée Second Sight. Review...
Le film est un succès commercial et le seul “Romero”
à truster la première place du box office américain. Il devient
surtout et instantanément la nouvelle cale étalon du genre
“Anthologie” et un classique du cinéma fantastique des années
80. Un film culte donc, qui s'invite à chaque nouvelle sortie de
film à sketches dans la mémoire des cinéphiles. On y suit pour
commencer les péripéties d'un gosse accro aux bandes dessinées
horrifiques qui a visiblement quelques difficultés à faire avaler
la pilule de ses lectures déviantes à son autorité parentale. Son
père le renvoie dans sa chambre et jette le fruit de la discorde (un
comics portant le titre de Creepshow) à la poubelle. L'instant
d'après, the Creep, une créature squelettique apparaît au gamin, le
vent soulève le couvercle de la benne à ordure et tourne les pages
de la bande dessinée. La première histoire qui nous est racontée
s'appelle Father's day. Les descendants de Nathan Grantham, défunt
ancêtre fortuné, se retrouvent le jour de la fête des pères dans la
maison familiale. Sept années plus tôt , le vieux Grantham a été
assassiné par sa propre fille Bedelia... Mais le patriarche n'a peut
être pas encore dit son dernier mot.
Le second segment est titré “The Lonesome Death of Jordy Verrill”. Un paysan un peu attardé (interprété par Stephen King lui-même) assiste à la chute d'un météorite dans son champs. Pensant tirer un bon prix de ce don du ciel, il tente de le saisir mais se brûle. Quelques heures plus tard, une étrange herbe extra terrestre envahit les alentours et recouvre la peau du pauvre Jordy.
Dans “Something to Tide You Over”, troisième sketch, Richard Vickers décide d'assassiner sa femme et son amant d'une curieuse façon. Il les enterre jusqu'à la tête sur la plage et laisse la marée leur arracher leur dernier souffle, en filmant la scène avec ses caméras vidéos. Malheureusement pour lui, ses deux victimes vont revenir le hanter. “The crate” enferme un monstre sanguinaire vieux de 150 ans dans une vieille caisse entreposée dans une université. Manque de chance, un professeur a la mauvaise idée de l'ouvrir. Ce qui va faire l'affaire d'un des ses collègues qui y voit l'opportunité de se débarrasser une fois pour toutes de sa femme alcoolique. Enfin “They're Creeping Up on You!” nous place aux premières loges d'une invasion de cafards dans les appartements d'un vieil homme obsédé par la propreté.
Je l'écrivais plus haut, Creepshow est une œuvre entière. Même si l’intérêt pour chaque segment variera fatalement en fonction de chaque spectateur, une question de sensibilité en somme, on reconnaîtra que le ciment cinématographique qui lie ces aventurettes macabres limite leur mise en opposition. Le véritable fil rouge du film de Romero dépasse l'enjeu scénaristique (le gamin et sa bande dessinée) , il est formel, réalisationnel. Chaque dérapage du récit dans le fantastique, et l'humour noir voit Creepshow adopter une esthétique, une narration visuelle propre aux comics. Cadrages fous et bancales, couleurs criardes permettent d'extraire les personnages du contexte scénaristique et de souligner la dimension horrifique de la situation. Une véritable célébration culturelle et générationnelle, une jouissive preuve de digestion de l'art de la bande dessinée par la culture pop, plus qu'un hommage de surface. Revers de la médaille, Creepshow est sans doute le moins politique des Romero. Mais quel film !
Le disque :
Pour remplacer vos peu bandantes éditions DVD française, il vous faudra vous tourner vers nos voisins grands bretons. Second Sight livre comme à son habitude une édition “1ere classe” armée d'un transfert haute définition défrisant. Seule bémol pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, pas de pistes audios françaises, ni sous titres. Au rayon suppléments, c'est l'ivresse des soldes puisque nous découvrons :
Just deserts : The making of Creepshow
Un documentaire massif de 90 minutes.
Tom Savini' behind the scream
26 minutes de making of des SFX.
Deleted scenes
15 minutes de scènes coupées au montage.
En prime, la bande annonce, le spot tv, une galerie et un commentaire de George A.Romero et Tom Savini.
Conclusion : Vous l'aurez sans doute compris à la lecture nous voilà face à un objet cinéphilique hautement nécessaire. En l'absence de disque français et si l'anglais ne vous pose pas trop de problème, vous pouvez y aller sans crainte.
Le second segment est titré “The Lonesome Death of Jordy Verrill”. Un paysan un peu attardé (interprété par Stephen King lui-même) assiste à la chute d'un météorite dans son champs. Pensant tirer un bon prix de ce don du ciel, il tente de le saisir mais se brûle. Quelques heures plus tard, une étrange herbe extra terrestre envahit les alentours et recouvre la peau du pauvre Jordy.
Dans “Something to Tide You Over”, troisième sketch, Richard Vickers décide d'assassiner sa femme et son amant d'une curieuse façon. Il les enterre jusqu'à la tête sur la plage et laisse la marée leur arracher leur dernier souffle, en filmant la scène avec ses caméras vidéos. Malheureusement pour lui, ses deux victimes vont revenir le hanter. “The crate” enferme un monstre sanguinaire vieux de 150 ans dans une vieille caisse entreposée dans une université. Manque de chance, un professeur a la mauvaise idée de l'ouvrir. Ce qui va faire l'affaire d'un des ses collègues qui y voit l'opportunité de se débarrasser une fois pour toutes de sa femme alcoolique. Enfin “They're Creeping Up on You!” nous place aux premières loges d'une invasion de cafards dans les appartements d'un vieil homme obsédé par la propreté.
Je l'écrivais plus haut, Creepshow est une œuvre entière. Même si l’intérêt pour chaque segment variera fatalement en fonction de chaque spectateur, une question de sensibilité en somme, on reconnaîtra que le ciment cinématographique qui lie ces aventurettes macabres limite leur mise en opposition. Le véritable fil rouge du film de Romero dépasse l'enjeu scénaristique (le gamin et sa bande dessinée) , il est formel, réalisationnel. Chaque dérapage du récit dans le fantastique, et l'humour noir voit Creepshow adopter une esthétique, une narration visuelle propre aux comics. Cadrages fous et bancales, couleurs criardes permettent d'extraire les personnages du contexte scénaristique et de souligner la dimension horrifique de la situation. Une véritable célébration culturelle et générationnelle, une jouissive preuve de digestion de l'art de la bande dessinée par la culture pop, plus qu'un hommage de surface. Revers de la médaille, Creepshow est sans doute le moins politique des Romero. Mais quel film !
Le disque :
Pour remplacer vos peu bandantes éditions DVD française, il vous faudra vous tourner vers nos voisins grands bretons. Second Sight livre comme à son habitude une édition “1ere classe” armée d'un transfert haute définition défrisant. Seule bémol pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, pas de pistes audios françaises, ni sous titres. Au rayon suppléments, c'est l'ivresse des soldes puisque nous découvrons :
Just deserts : The making of Creepshow
Un documentaire massif de 90 minutes.
Tom Savini' behind the scream
26 minutes de making of des SFX.
Deleted scenes
15 minutes de scènes coupées au montage.
En prime, la bande annonce, le spot tv, une galerie et un commentaire de George A.Romero et Tom Savini.
Conclusion : Vous l'aurez sans doute compris à la lecture nous voilà face à un objet cinéphilique hautement nécessaire. En l'absence de disque français et si l'anglais ne vous pose pas trop de problème, vous pouvez y aller sans crainte.