Après avoir été un temps annoncé comme "Le messie", Son of Morning débarque sur les linéaires français le 1er octobre. Par la même occasion, l’effort halluciné et hallucinatoire de Yaniv Raz gagne un second retitrage et devient The Last Days. Au menu une fable apocalyptique, un regard amusé sur l'emballement médiatique et un doigt posé sur notre étrange rapport à la célébrité. L'éditeur nous avait prévenus avant de nous faire parvenir un disque de test, ce film ne ressemble à aucun d'autre. Ecranbis.com confirme.
Philips Katz est un publiciste égaré sur la face B de la douce Amérique. Famille dysfonctionelle, amourettes d'un soir, humiliations professionnelles , médication à outrance, le jeune homme suit péniblement le courant de sa propre existence. La fatalité va pourtant changer de camp. Une terrible révélation fait la une des journaux et des chaînes d'information. Les meilleurs spécialistes de la Nasa sont formels. Le soleil vit ses dernières heures et les jours de la planète Terre sont comptés. Traîné à l'église par sa mère, Philips est pris d'un étrange malaise, des larmes de sang coulent de ses yeux.
Alors que les autres fidèles y voient un signe de dieu, une journaliste de passage comprend qu'elle tient là l'un des derniers scoops de l'histoire de l'humanité. Propulsé face aux caméras, Phillips devient instantanément une icône moderne et le dernier espoir d'un monde promis au chaos. La presse et les jeunes femmes le harcèlent, les politiques le courtisent... Puis vient le temps du doute.
Surprise, The Last Days n'a pas grand chose à voir avec le film catastrophe promis par la jaquette. Ici point de chute de météorite, scènes de panique et autres écueils eschatologiques. S'il est bien ici question de fin du monde, cet apocalypse présumé imminent sert surtout de prétexte à l'exploration d'une mécanique infernale. Celle de la célébrité éclair dont nos sociétés ultra médiatisées sont devenues génitrices. Sex tape volontairement égarée, émission de télé réalité, vidéo postée sur youtube et accessoirement apparition de stigmate. Jamais le chemin menant de l'ombre à la lumière n'aura été aussi court. Jamais le retour à la case départ n'a été aussi brusque. The Last days est donc une histoire d'aller retour entre la vie de monsieur tout le monde et la gloire. Voyage sans raison apparente ou plutôt fruit d'un emballement sociétal, provoqué, alimenté puis détruit par le prisme du mass media.
Évidemment , the last days grossit le trait en faisant de Philips Katz non pas la simple star Kleenex du moment mais, soyons fou, un prophète jetable. De son côté Yaniv Raz s'amuse offrant à ces derniers jours de l'humanité les contours de vol plané. Le ton rappelle "Harvard Story", "Les lois de l'attraction", "Detention"et autres périlleux trip filmique sans jamais en atteindre le niveau libertaire (Regarde ! Sans les mains) et la qualité psychotrope. La faute sans doute à une critique sociétale trop assumée, trop évidente mais surtout trop globale. En guise de grand verre d'eau, Danny Glover vient jouer les clochards magnifiques, tandis qu'Heather Graham incarne avec un naturel inquiétant l'arrivisme fait femme. Bref, ces derniers jours méritent bien un petit coup d'oeil.
Le disque :
Factoris films (Distribution M6 VIDEO/Warner) propose de découvrir "The Last days" dans un disque haute définition à l'interactivité minimale. La copie digitale illimité Mac/Pc est pour ainsi dire le seul supplément. On se consolera avec master au format scope 1080p/24 et au niveau de détail en phase avec le support. Pour les oreilles, des mixages DTS-HD 7.1 français et anglais avec sous titres optionnels.