The Mortal Instruments, La cité des tenebres : Critique et test Bluray


Il y a d'un côté la farouche détermination d'Hollywood à penser toute bobine comme une potentielle porte ouverte, le point de départ d'une saga, la mise en branle d'une improbable machine à cracher les dollars. De l'autre, le souffle tiède de la littérature mordante, des épopées boutonneuses pour adolescentes glousseuses, des bluettes trempées dans la fantaisie urbaine, découpées puis vendues au volume. La jonction de ces deux mondes squatte depuis plus d'une décennie petits et grands écrans. Adaptation pelliculaire d'un énième phénomène «bit lit», The Mortal Instruments : La Cité des ténèbres vient ensorceler nos platines le 17 février prochain dans des éditions DVD et Bluray signées TF1 Vidéo. Ecranbis.com a pris un peu d'avance...



Au commencement était une certaine Judith Rumlet qui, sous le pseudonyme de Cassandra Clare, entre dans la lumière avec une fan fiction inspirée des romans de J.K. Rowling: «The Draco Trilogy». Forte de cette simili expérience littéraire Cassandra ou plutôt Judith entend voler de sa propre plume et se lance dès 2004 dans l'écriture du premier volume d'une série titrée The Mortal Instruments. L'effort sera suivi de 5 pavés dont le dernier est encore à paraître. Un succès de librairie qui n'aura pas échappé à Constantin Films, qui a investit quelques soixante millions de dollars dans son "portage" cinématographique. Lily Collins, «fille de» à la mode, révélée au grand public par le Blanche Neige de Tarsem Singh aura le privilège d'incarner le premier rôle. Plus bizarrement la barre du navire est confié au hollandais Harald Zwart dont la filmographie (le remake de Karaté Kid, La panthère rose 2, Cody Bank: Agent secret ) ne prédestinait à première vue pas à explorer les ruelles les plus sombres de l'imaginaire. Mais peu importe...



The Mortal Instruments : La cité des ténèbres n'a pour ainsi dire pas fini de commencer, que l'on croit saisir l'essence des deux bonnes heures à venir. Clary, promène ses 15 printemps dans la triste réalité de l'existence jusqu'au jour où de curieuses runes apparaissent à ses yeux. Au grand désespoir de son faire valoir maigrichon et amoureux, notre petite sorcière se découvre une curieuse filiation et un destin. «Je savais que tu n'étais pas une terrestre» lui lâche un tout aussi adolescent chasseur d'ombre avant de l’entraîner dans une aventure épique et sentimentale... qui se révélera bien évidement impossible. Très accroché au rail de l'épreuve initiatique, métaphore un poil insistante du douloureux passage entre l'âge bête et l'âge encore plus bête, l'effort de Zwart s’efforce d' installer des wagons de personnages dans un univers fantastique plus fouillis que composite. Vampires, démons, sorcières, loups garous se croisent, dans l’indifférence totale. Le récit a d'autre chat à fouetter. C'est bien connu...  Les jeunes filles au fond ne pense qu'à l'amour... Le message, assumé ou pas, a le mérite d'y être répété à l'infini.


Une version gothique d'Angela 15 Ans (My so called Life) qui, à condition d'attaquer la montagne par sa pente exploitative ou de se prêter à un petit exercice de régression,  assure ses deux heures d'évasion réglementaires. Voilà peut être la clef de cette porte entrouverte. Le film de Zwart cible si bien son public potentiel, qu'il en oublie de parler aux autres. Il suffisait d'ailleurs d'écouter les réactions sortie de salle il y a quelques semaines. Notre belle jeunesse, entre gloussement hystérique et «Houa Trop Mortel » semblait confirmer l'insoutenable vérité. Après être resté des années à la pointe du plaisir oculaire et cinéphilique, la quarantaine désormais en vue, votre serviteur glisse lentement mais sûrement vers une vieux-connitude carabinée.

Alors plutôt que de contredire ces jeunes et belles personnes, concédons nous être également passionnés pour quelques bandes tout aussi sentimentales et mièvres, usons de notre bienveillance. Jeunes gens courez donc visionner The Mortal Instruments : La cité des ténèbres . Profitez-en puisque c'est de votre âge et que le temps, vous l'apprendrez bien assez tôt, nous file entre les doigts.



Le Bluray :

Côté disque, TF1 Vidéo livre une copie presque sans faute. Le master HD 1080/24p flatte la rétine  les mixages DTS HD Master Audio 5.1 français et anglais secouent les tympans. Seule la boite à bonus, pourtant bien pleine, déçoit. Une flopée de featurettes très promotionnelles, un clip pop branchouille et quelques scènes coupées.