Des vierges, des lunes, Rosalba Neri,
buste turgescent, émergeant en tenue d'Eve, d'une mare ensanglantée
et fumeuse... Rien que la jaquette donne l'eau à la bouche et gros
dans la couche. (Arheu !). «Les Vierges de la pleine lune» est,
sont (on s'en fout) la dernière escapade italienne et gothique
d'Artus films pour le mois d'Avril. Dans les lueurs orangées d'un
crépuscule cinpéhilique, en attendant la nuit vidéastique, ses
écrans remplis de neige et d'avertissements nihilistes (No Signal,
y' a plus de dentifrice) mais aussi pour ne pas dire surtout les
lueurs de l'aube (en mai, entre la collection Hammer en Bluray et
la SF italienne, on va s'en mettre plein les mirettes), Ecranbis.com jette une chronique à la mer... Puisses-tu, oh toi lecteur, te
saisir de son message...
J'aurai pu introduire cette
modeste chronique, petit doigt en l'air, symptôme d'une érudition
soudaine, elle-même conséquente d'une documentation éclair. Vous
écrire ce que j'ai lu. A droite et à gauche. Diable, l'art de la
paraphrase n'a pas attendu l'ère digitale et le «copy and paste»
pour broyer l'amour du cinéma dans un magma pompeux, inerte et
écrasant de certitudes. Alors si l'envie de disperser la brume qui
enveloppe «Il Plenilunio delle Vergini» vous assaille, son hypothétique attribution à la filmographie de Paolo Solvé ou son tout aussi hypothétique attribution à
celle de Joe D'Amato... Foncez, têtes baissées, valseuses
rabattues, curiosité en bandoulière vous abreuver des propos de Sir
Alan Small dans les bonus de la galette du jour et refermez
prestement votre navigateur.
Dans cette pépite tardive du
gothique à l'italienne, on s'attache à l’épopée quelque peu
tragique de Karl und Franz, deux frangins, accessoirement jumeaux
à la quête d'un anneau aux pouvoirs aussi surnaturels que
diaboliques . Si cela vous rappelle un très vague roman de gare,
adapté tardivement et sans une tune par un cinéaste néo-zélandais,
c'est un peu normal. Persuadé que la baguouze en question se trouve
aux pays des Dacia, dans la demeure d'un certain comte Dracula, Franz
quitte le domicile familial pour les sentiers bucoliques mais
ténébreux de la Transylvanie. C'est loin, mais c'est beau ! Se
serait-il exclamé, en paraphrasant le grand Jacques aux portes de la bâtisse tout en serrant vigoureusement la pogne du moindre villageois
ayant eu l'infortune de croiser son chemin. La comtesse locale a la
politesse de lui offrir le gîte. Franz se sent donc obligé de lui
mettre le couvert. Mais alors qu'il se trouve chevauché, son hôte,
déjà pas très habillée se transforme en bête à poil.
Enfermé
dans une tombe, vampirisé jusqu'à l'os, Franz n'a plus qu'un seul espoir. Ça tombe bien, à peine le temps de dire «fouffe» que
celui ci arrive à cheval. Karl frappe à son tour à la porte de la
noble pintade qui peine à expliquer l'absence du frangin Il était
là, il ne l'est plus, mais bon il ne doit pas être bien loin. Karl ne
tarde pas à découvrir qu'une terrible messe noire aura lieu, dans
la nuit, un sacrifice de vierges suivi du plus immonde des rituels :
Un mariage. Vous avez bien lu, un mariage ! Quelle horreur ! Si ça
se trouve, ils ont invité Najat Vallaud Bécassine, c'est ignoble.
Non je ne veux pas voir ça ! Qu'on interdise ce film !
J'espère que le récit aussi irrespectueux qu’approximatif que je viens de livrer, n'a pas découragé le cinéphile guindé. «Il Plenilunio delle Vergini» tond les pelouses de l'imaginaire à coup de canines acérées, en noyant son propos dans un pseudo paganisme rococo Seventies. Funestes cérémonies, rituels ésotériques frippons et bain de sang... Avec en prime, le sous discours sociologique propre à toute bonne "Draculerie". La bête à ratounes n'est en effet jamais le paysan du coin courant la châtelaine apeurée mais au contraire une incarnation d'une classe dominante. Le noble, le bourgeois, le politique et la rock star dont l'oisiveté conduit irrémédiablement aux mêmes travers. On sait ce que c'est. On commence par traîner à "oilpé" dans son château, en troussant la servante pour tromper le temps et accessoirement sa femme, on tape sur et dans le petit peuple, on turbine à tout ce qui passe au point d'avoir l'impression d'entendre ses dents pousser pour au final prendre le jour pour la nuit et sacrifier des vierges.
J'espère que le récit aussi irrespectueux qu’approximatif que je viens de livrer, n'a pas découragé le cinéphile guindé. «Il Plenilunio delle Vergini» tond les pelouses de l'imaginaire à coup de canines acérées, en noyant son propos dans un pseudo paganisme rococo Seventies. Funestes cérémonies, rituels ésotériques frippons et bain de sang... Avec en prime, le sous discours sociologique propre à toute bonne "Draculerie". La bête à ratounes n'est en effet jamais le paysan du coin courant la châtelaine apeurée mais au contraire une incarnation d'une classe dominante. Le noble, le bourgeois, le politique et la rock star dont l'oisiveté conduit irrémédiablement aux mêmes travers. On sait ce que c'est. On commence par traîner à "oilpé" dans son château, en troussant la servante pour tromper le temps et accessoirement sa femme, on tape sur et dans le petit peuple, on turbine à tout ce qui passe au point d'avoir l'impression d'entendre ses dents pousser pour au final prendre le jour pour la nuit et sacrifier des vierges.
N'allons pas trop loin toutefois, le scénario des «Vierges de la pleine lune» et non des «verges de la pleine burne» (à moins qu'il en existe une version avec inserts, sait-on jamais ?), n'est qu'un alibi. Un excuse narrative à l'enfilage de scénettes lascives et d'offices sataniques dont certaines valent leur pesant de dentier en plastique. On retiendra bien sûr la très "Bathoresque" séquence de douche à l'hémoglobine (c'est bon pour pour le teint), l'appel aux vierges de la comtesse, le doigt pointant la lune, une incantation magique à ne pas reproduire près d'un couvent. (Notons qu'au passage, le peu de pucelles se présentant aux portes de la bâtisse laisse entendre que nous avons à faire à un village de sacrés coquins). N'oublions pas un valet se trouvant être le sosie presque parfait d'Antoine de Maximy (J'irai mourir chez vous) et dont les apparitions multiples assurent quelques quarante années après la tournage du film un quasi running gag aussi anachronique qu' involontaire. Visionnage et achat recommandé !
Le disque :
Cette
dernière galette du mois d'avril confirme le constat que nous
faisions. "Il Plenilunio delle Vergini" nous est présenté
dans son format d'origine 1.85 avec une qualité d'image somptueuse.
La chose s'accompagne d'une piste italienne et d'une piste française, ainsi que de
sous titres dans la langue de Molière. En guise de suppléments,
l'éditeur propose une très belle présentation signée Alain Petit
ainsi qu'un entretien avec la «toujours» belle (
Oué moi les vieilles bourgeoises avec des chemisiers léopards, ça m'excite
!) Rosalba Neri. Bande annonce, diaporama et générique italien en
sus. Merci qui ? Non pas Jacquie et Michel, mais Paolo et Joe ou Thierry et Kevin... A commander sur www.artusfilms.com