Last Day On Mars : critique et test Bluray



3 septembre 2014, le mois d'août torpillé, la rentrée en travers de la gorge, l'envie de se pendre en prime, les vidéovores de l'hexagone pourront frotter leur désespoir à de la science fiction irlando-britannique . Si ! Si ! ça existe ! La preuve: Last day on Mars, second effort de Ruairi Robinson (The Fallen), présenté à Gerardmer et la quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2013, atterrit dans nos salons en DVD et BLURAY sous le haut commandement de TF1 Vidéo. La pélochinette , très accrochée à l'adage commercial «Dans l'espace, personne ne vous entendra crier » valait bien une chronique... Martienne, il va sans dire.


La chose serait inspirée d'une nouvelle publiée au cœur des seventies et signée par la main d'un certain Sydney James Bound. Un nom à faire du cinéma, ricanera l'amateur d'homonyme ! A y regarder de plus près ou de plus loin, l'offrande scénaristique de ces derniers jours sur Mars rappelle aussi, et peut être même surtout, un carrousel d'aventures horrifico-exploratives... Ces maux ou visiteurs d'outre espace déjà venus cogner à la carlingue notre imaginaire. L'Alien de Ridley Scott en tête, le Mission To mars de De Palma, pas loin derrière. Mars ! Parlons-en ! Que l'astre soit un eden lointain, un avant-poste de la civilisation, un désert rougeoyant peuplé de petits hommes verts ( le comble !), la mystérieuse planète a toujours été un théâtre de choix pour la science fiction et le fantastique.


Le mythe martien, intemporel et polymorphe par nature, a donc traversé les époques jusqu'aux plus récentes escapades hollywoodiennes (Ghost Of Mars, Mars Attack). Un tango filmique débuté dans les années 50, alors que la guerre froide et la crainte d'une invasion communiste s'installe. Le cinéma d'exploitation va assurer son rôle cathartique avec excès. La rouille qui recouvre le sol de Mars, au point de lui donner sa couleur, tombe à pic. Elle symbolisera l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques et, plus globalement, le monde communiste. Le martien sera ce camarade qui n'en est pas un. Cet autre menaçant et si prompt à endosser les percepts de l'idéologie Satrienne. Si les sondes d' exploration spatiale balaieront au milieu des années 70 toute possibilité d'une vie à sa surface, le cinéma continuera lui, contre vents et marées, à faire fondre sur notre petite planète bleue des kilomètres de bobines anticipatives, flippées et... martiennes.


Base Tantalus, une poignée de cosmonautes savourent les dernières heures d'une mission d'exploration. Ça sent la quille jusque dans les caleçons, mais la découverte d'un fossile va mettre en évidence la preuve d'une vie bactérienne inattendue et par conséquent retarder un peu le retour au bercail. Un soudain besoin d'échantillon va entraîner quelques heures supplémentaires non payées et à priori pas plus rattrapables. Un effondrement du sol emporte un corps, puis un second membre d'équipage venu secourir le premier, disparaît à son tour. La chose ne serait pas si dramatique si les deux manquants à l'appel  n'avaient pas la fâcheuse idée de réapparaître sous la forme de morts vivants. Le reste de l'équipage va tenter de survivre à leur assaut jusqu'à l'arrivée d'une navette de secours.


Dans les bonus, Ruairí Robinson déclare être un fidèle admirateur de John Carpenter. Ce que nous n'aurons nullement de peine à croire tant son  "Last day on Mars" recycle ou plus exactement  compacte les propos de deux pépites du maître de l'horreur : "The Thing" et "Ghost of Mars". En route donc pour une nouvelle épopée claustro paranoïaque sur fond de colonisation stellaire. Une idée définitivement dans l'air puisque l'an passé, "Stranded" (devenu bizarrement Alien War en vidéo  et de façon tout aussi fantaisiste,  "Invasion sur la lune" pour sa diffusion TNT)  déposait Christian Slater sur la lune avec des intentions similaires.  Que l'on se rassure, notre "Last Day On Mars" n'a rien du pétard mouillé précité. En offrant à sa série B (et soyez certains que la désignation n'a dans ces colonnes numériques rien de péjoratif ) une cinématographie léchée et un  air de petit Blockbuster, Robinson livre le plus honnête des spectacles science fictionnel et horrifique. Liev Schrieber, second couteau planté dans la jambe du cinéma hollywoodien, éternel insaisissable et ambivalent,  y trouve même un premier rôle.  On savoure.



Certes, il en faudra un peu plus pour que ces derniers jours sur Mars n'entre dans l'histoire autrement qu'en qualité de bobinette gentiment exploitative. Mais ce jet inattendu se laisse parcourir avec d'autant plus de plaisir qu'il abandonne ( à la manière du Ghost Of Mars de Carpenter d'ailleurs) son spectateur à une interrogation cuisante : Dans son expansion galopante, son espoir fou de dompter mère nature, l'humanité ne gagne, sur terre comme dans l'espace, jamais que le premier round. Et les matchs retours ont des airs de déculottée sévère... A bon entendeurs !

Le disque :

TF1 offre à "Last Day On Mars" une édition Bluray à la hauteur. Le film est présenté dans un master honorable en scope 2.35, accompagné de mixages audio anglais et français (DTS-HD 5.1) avec sous titres s'il vous plaît. Dans la cale aux suppléments : Un making of, des interviews et un triptyque de bande annonces. Dont celle de My Soul to take de Wes Craven... Dont nous attendons évidemment beaucoup et pour lequel l'éditeur annonce une date de sortie à la fin du  mois d'octobre ! Autrement dit vivement l'automne !