Night Train to terror : Critique et test DVD



Les plus fidèles lecteurs de l'Ecranbis.com en sont témoins, cela fait désormais deux mois et 20 chroniques que votre serviteur annonce la dernière cartouche et le baissé de rideau. Le vocabulaire et la technique varient... Cette fois-ci c'est la bonne, la der des der, the last one, l'ultime publication estivale avant une trêve méritée, ça sent la quille jusque dans le maillot... Mais à chacune de ces vaines tentatives de fuite, une galette tombe dans la boite à lettres comme un jeton glisse dans la fente. Allez, accrochez vous jeunesse, on repart pour un tour de bobine. Le pompon fut sans doute saisi en fin de semaine dernière lorsque tout fier de rendre la chronique de 100 Tears et de lorgner le transat, je recevais six disques en moins de 24 heures, accompagnés de mots d'amour dont seul les services presse ont le secret : Bouges tes fesses la raclure, au boulot coco... prends ça feignant ! Mais passons... Ecranbis.com vous paye son billet pour «Night Train To Terror » , second wagon pelliculaire d'une collection naissante griffée d'un chat plus fumant qu'une locomotive... Attention au départ !

Il serait sans doute logique voire opportun d'introduire cette chronique par un doigt pointé (Détendez vous, ma chère amie, c'est une image!). Comprendre: mettre en évidence la singularité de «Night Train To Terror» , en m'accrochant aux rails tortueux de sa non moins tortueuses genèse. Le sympathique et appliqué Eric Perreti s'étant fendu d'un travail de documentation monstrueux, les fruits de son labeur étant à cueillir dans les bonus de la galette, je me contenterai du strict minimum syndical. C'est à dire à présenter l'œuvrette comme un film d'horreur à sketchs dont les trois segments sont des réductions de trois longs métrages existants. Et dont, pourrais-je ajouter, la cohabitation au sein d'une même œuvre est sans doute à mettre au crédit du renouveau de l'anthologie horrifique des années 80 (Creepshow, La quatrième dimension le film).



Si je me permets d'expédier un peu, c'est qu'à mes yeux , aussi amusant soit le jeu de puzzle pelliculaire proposé, l'anthologie horrifique est par nature un genre compilatoire, qui amène donc à la cohabitation de thématiques, de ton et même de cinéastes de façon totalement artificielle et contrainte. Deuxièmement que le remontage voire le détournement de films ou de morceaux de film est une technique que l'on peut considérer comme usuelle dans le cinéma d'exploitation. Enfin de compte, ou au bout du tunnel, pour rester dans l'ambiance, une question m'assaille. Qu'est-ce que « Night Train To Terror » si ce n'est le mariage d'une forme récurrente et d'une pratique récurée ?... Hein, je vous le demande mais vous n'êtes évidemment pas obligés de me répondre tout de suite.



Souvent taxé de Nanard, appellation incontrôlée par excellence, territoire cinéphilique à géométrie variable, parfois décrit comme le pendant ferroviaire de «Plan 9 From Outer Space», « Night train to terror » porte surtout les stigmates d'une conception plus culottée qu'immaculée : Vrais faux raccords, illogismes et bizarreries en pagaille. Voix off providentielle (la méthode Corman) et montage sournois finissent cependant par livrer trois joyeux dérapages dans un fantastique visuellement généreux et joliment troussé , le tout relié par un savoureux dialogue entre Dieu et Satan dans ce qu'il conviendrait d'appeler le train du destin. Quelques passages musicaux en prime dont une superbe démonstration de smurf sur du Rock. Impossible, je dis bien impossible, de ne pas penser au « Monster Club » de l'Amicus dont le fil rouge jouait à peu près les même cartes. Le plus étonnant reste cependant à venir. De ce défilé de monstres, cet amalgame fiévreux de scénettes macabres et plans nichons, dégouline la plus remarquable des morales chrétiennes. A vue de catho, le visionnage de Train express pour l'enfer vaut trois messes. Et à ceux qui doutent encore de ma foi, envoyez moi vos grandes sœurs, elles vous diront comme je suis pieux.


Fort de cet argumentaire, je me risque à penser, et par conséquent à écrire, que cette péloche mal aimée est une réussite involontaire Et puisque de toute évidence,  personne ne sera d'accord avec moi, j'irai jusqu'à la déclarer "Chef d’œuvre du patrimoine exploitatif de l'humanité" pour le simple plaisir de faire l’intéressant...Et un peu pour faire chier. Je l’avoue. On est rock'n'roll ou on ne l'est pas !

Le disque :

Le chat pousse à l'achat avec une édition digipack aux visuels pimpants. A l’intérieur, une galette mignonnette délivre le corps et le son du bis dans un master 1.85 comme on les aime, accompagné de mixages anglais, français ainsi que des sous titres. Dans le wagon des suppléments, outre une flopée de bandes annonces providentielles, Eric Perreti joue les chefs de gare. Le billet aller sans retour tourne autour des 12€. à commander sur Scope35.fr