Sous le soleil écrasant du mois d'août, au cœur de l'été, les vidéovores tirent la langue. Les galettes se font rares et seuls quelques courageux acteurs s'essayent au saut de l'ange édito-estival. Le 6 de ce mois, le chat sauvage, impassible chasseur de pépites, joue la carte du rafraîchissement avec «The Colony». Inutile de convoquer en mémoire vos fiévreux souvenirs pré-pubères, le doux parfum de monitrices aux shorts courts et saillants, les premières cigarettes et les dortoirs en folie, l'effort de Jeff Renfroe nous téléporte en 2045 sur un terre aussi givrée qu'une orange. C'est disponible en Bluray, DVD et VOD le 6 de ce mois et on en parle dès aujourd'hui sur Ecranbis.com
N'en déplaise à Claude Allègre et aux climato-sceptiques, le cinéma de genre en général et le "disaster movie" en particulier, reprennent en chœur depuis déjà plus d'une décennie les thèses écolo-apocalyptiques, des plus probables aux plus farfelues. Révoltes végétales, montées des eaux, réchauffements soudains, nouvelles ères glaciaires, caracolent sur petits et grands écrans. The Colony a la particularité de situer son action, pardonnez le jeu de mot, au lendemain du «jour d'après». En 2045, après un violent bouleversement climatique et quelques expérimentations scientifiques malencontreuses, la nature jette un froid sur la planète. Les tempêtes de neige ininterrompues, et une chute abyssale des températures auront raison de l'humanité et des civilisations. Les survivants enterrés à six pieds sous terre en attendant des jours meilleurs, parviennent toutefois à constituer un réseau de colonies. Mais l'isolement, les vagues d’épidémies, grignotent chaque jour un peu plus le déjà fragile moral des troupes.
Lorsque la colonie 7 reçoit un signal de détresse envoyé par la colonie 5, Briggs, en bon meneur d'hommes, décide d'affronter les éléments pour leur porter secours. Après une douloureuse ballade touristique dans le froid, il découvre un oasis de béton sans vie ou presque. Enfermé dans un pièce, la dernière âme de la colonie 7 prévient. Le labyrinthe souterrain a été le théâtre d'un drame sanglant. Découvrant non sans horreur la nature du mal qui a décimé les colons, Briggs et un de ses hommes parviennent à fuir mais vont tracer par leurs pas dans la neige un parfait itinéraire jusqu'à la colonie 5. La mort est déjà à leur trousse. Impossible d'en écrire beaucoup plus sans risquer de vous en dire trop.
Sachez simplement que le propos, un poil surfacique, tient du «Pandorum» glacé et terrestre. Dit autrement, faute de creuser ses personnages et d'amener un peu du sang neuf à ce canevas anticipatif, The Colony peine à se démarquer de la myriade de péloches accrochées au même argumentaire, concepts et de facto à cueillir son spectateur. Futur agonisant, un pied dans le vide et une déshumanisation promise, forme de Darwinisme renversé pointant le fait civilisationnel comme seul rempart. Son ébranlement comme le signe d'un imparable retour. Retour au chaos, à l'animalité, à la perte du langage soyons fou, à l'anthropophagie. Comme si l'évolution était une voiture sans volant , réduite à la marche avant et à la marche arrière. Un curieux postulat que le cinéma d'anticipation américain s'obstine à faire sien.
Par chance l’exécution, elle, ramène ce récit «très bateau» à bon port. Et si cette réalisation canadienne échoue sans grande surprise à se faire passer pour un blockbuster Hollywoodien, sa facture soignée, sa cinématographie précise et sa capacité à s'habiller d'effets visuels réussis tirent l'effort de Jeff Renfroe vers le haut. Son visionnage laisse même sur une impression de série B luxueuse profitant de la présence du charismatique Laurence Fishburne pour s’élever un peu au dessus de son budget et de ses moyens. A ranger dans le tiroir des points positifs, aussi balisé soit le chemin, la ballade hivernale slalome sans défaillir entre les portes de l'ennui. Il n'en faudra pas plus pour qu'on vous recommande d'y jeter un œil. Oui The Colony vaut bien sa seconde partie de soirée !
Le disque :
Au risque de nous répéter, nous nous pouvons qu'une fois de plus saluer le travail éditorial de Wild side Vidéo qui s'attache à offrir à chacune de ses acquisitions, quelque soit leur budget ou leur potentiel commercial, un écrin vidéastique haut de gamme. Le DVD de «The Colony» propose un master scopé (2.35) et une définition aux limites du support. Quelques traces de compression apparaissent sans surprise sur les plans les plus sombres. Mais dans l'ensemble, le film, une fois upscalé, flatte la dalle HD. La galette Bluray étant proposée au même prix, on ne pourra que trop vous conseiller de vous tourner vers celle ci. Pour le plaisir des canaux auditifs, des mixages français (DTS 5.1 et DD stéréo) et anglais (DTS 5.1 Sous titre français amovibles) sont de la partie. Dans la section supplément : Un making of intéressant bien qu'un poil auto promo (10 minutes) et une bande annonce.
Au risque de nous répéter, nous nous pouvons qu'une fois de plus saluer le travail éditorial de Wild side Vidéo qui s'attache à offrir à chacune de ses acquisitions, quelque soit leur budget ou leur potentiel commercial, un écrin vidéastique haut de gamme. Le DVD de «The Colony» propose un master scopé (2.35) et une définition aux limites du support. Quelques traces de compression apparaissent sans surprise sur les plans les plus sombres. Mais dans l'ensemble, le film, une fois upscalé, flatte la dalle HD. La galette Bluray étant proposée au même prix, on ne pourra que trop vous conseiller de vous tourner vers celle ci. Pour le plaisir des canaux auditifs, des mixages français (DTS 5.1 et DD stéréo) et anglais (DTS 5.1 Sous titre français amovibles) sont de la partie. Dans la section supplément : Un making of intéressant bien qu'un poil auto promo (10 minutes) et une bande annonce.