13 sins : critique et test DVD




Tout commence en 2006 avec 13: Game of Death (que l'on connaît également sous le sobriquet de 13 beloved), un thriller Thaïlandais bien inspiré par la bande dessinée My Mania de Eakasit Thairaat. Récompenses et succès au box office local aidant, les droits d'un potentiel remake tombèrent dans les mains de l'artillerie Hollywoodienne. Sa réalisation est alors proposée au réalisateur du Dernier Exorcisme, l'Allemand Daniel Stamm. Du côté de chez Dimension, qui s'est octroyé les droits pour le continent américain, le jeune cinéaste est clairement  présenté comme l' homme de la situation. « J'ai été soufflé par la réalisation de Stamm sur le dernier exorcisme» s'exclame Bob Weinstein avant de rajouter «A partir de là  je voulais travailler avec lui». Bonne nouvelle pour les cinéphiles vidéovores amateurs de petits jeux malsains, 13 Sins a fait son apparition sur les linéaires français le 1er octobre dernier grâce au plus sauvage des félins (Wild Side Vidéo). Ecranbis.com a relevé le défi d'un visionnage et vient réclamer son lot ! Allo Wild side ? On avait dit 1000€ non ? Allo ?


Sale journée pour Elliot qui, déjà criblé de dettes et à deux doigts de se passer la corde au cou (comprendre de goutter aux joies éternelles du mariage), se voit remercié par son patron. Un coup de fil aussi anonyme que providentiel va toutefois quelque peu changer cette triste donne. Une voix mystérieuse lui propose en effet d'écraser une mouche pour la coquette somme de 1000 dollars américains. Le jeune homme s’exécute et se rue sur son ordinateur pour consulter son compte bancaire. Damned ! Une versement a bien été effectué. Pour quelques dollars de plus, Elliot accepte d’engloutir la dépouille de l'insecte. Pris au piège d'un jeu pervers qui rapporte gros, il va tenter d’exécuter 11 autres défis censés le conduire à la richesse et ainsi mettre sa femme et son frère handicapé mental à l’abri des aléas de l'existence. Il ignore encore qu'il vient de mettre en marche une mécanique macabre qui a traversé les siècles...


"Elliot n'est au fond que le candidat faussement volontaire d'un jeu sadique et vidéo surveillé. La victime du divertissement pervers d'une hyperclasse ayant les moyens de ses déviances. Ou comment s'invite à la fête le sacro saint concept de lutte des classes"

Alors bien sûr, le pitch convoque instantanément en mémoire la saga des Saw, sa traînée d'ersatz, The Game de David Fincher , mais aussi pour ne pas dire surtout le plus récent «Cheap Thrill» d' E.L. Katz. Tandis que Mark Webber (Scott Pilgrim Vs The World) tente de se remplir les poches au péril de sa vie et de sa santé mentale, une interrogation prévisible pointe le bout de son nez «Jusqu'où irez vous pour de l'argent ? ». La réponse est sans doute autant dans le film de Stamm que dans la normalité apparente de nos petites vies douillettes. Pensez-y demain matin en vous rasant et avant de vous faire harceler par le petit lèche cul sans couilles et mal baisé qui vous sert de supérieur. Évidemment 13 Sins pousse son vice et sa réflexion un peu plus loin. Elliot n'est au fond que le candidat faussement volontaire d'un jeu sadique et vidéo surveillé. La victime du divertissement pervers d'une hyperclasse ayant les moyens de ses déviances. Ou comment s'invite à la fête le sacro saint concept de lutte des classes ou celui du projet satanique, selon que vous ayez eu la chance d'avoir des parents communistes ou d'avoir bénéficié d' une éducation judéo-chrétienne. Ce qui revient à peu de chose près au même.


"Le petit budget alloué à ce jeu sadique ne permet pas tout, mais il faut reconnaître qu'en dépit de son exploration économe de la thématique, du convenu du postulat de départ et la prévisibilité de son développement, 13 Sins parvient, très aidé par son jeu d'acteur et une réalisation honnête a faire son petit effet." 

 Le petit budget alloué à ce jeu sadique ne permet pas tout, mais il faut reconnaître qu'en dépit de son exploration économe de la thématique, du convenu du postulat de départ et la prévisibilité de son développement (Si l'on met de côté le versant historique du dit jeu), 13 Sins parvient, très aidé par son jeu d'acteur et une réalisation honnête a faire son petit effet. Mieux, à laisser un bon souvenir. Cerise sur le gâteau, le film s'offre même quelques dérapages gores et la réjouissante apparition d'un Ron Perlman en flic bourru. Voilà le genre de DTV qu'il n'est pas interdit de se coincer dans le mange disque.



Un coup d'œil sur le disque :

Wild Side Vidéo s'est une fois de plus fendu d'une galette DVD d'excellente facture permettant de découvrir l’effort de Daniel Stamm dans son scope d'origine (2.40)  et dans un master16/9 sans fautes. Le tout est accompagné par des pistes françaises Dolby Digital 5.1 et anglaise DTS 5.1 ainsi que Dolby Digital 2.0. On notera la présence de sous titres français. Dans la boite à bonus, un making of et une bande annonce. Pour résumer : Une édition DVD convaincante vendue au prix de 15€99 à laquelle il n'est pas interdit de préférer (pour quelques euros de plus) la version Bluray. 



La bande annonce :