Contraint d'embrasser l'auto-remake avec The Grudge 1 et 2, resucées américaines de son diptyque «Ju-on», le nippon Takashi Shimizu n'a visiblement pas fini d'être tourmenté par les démons d'Hollywood. Alors que l'on croyait le cinéaste définitivement rentré au bercail, on le retrouve aux commandes d'un vol plané fantastico-horrifique produit par et pour les beaux yeux de l'Oncle Sam (CBS et Vertigo Entertainment pour être plus précis). Vol 7500, initialement annoncé sous le titre vol 75 et tourné en 2011, joue depuis plus de 2 ans l'Arlésienne de l'air. Une véritable malédiction plane-t-elle sur cette œuvrette atmosphérique? C'est ce que vous saurez le 13 octobre prochain, date de sortie des galettes DVD et Bluray affrétées par la compagnie Metropolitan Vidéo (Distribution Seven Sept). Ecranbis.com a pu procéder à l'embarquement avec un peu d'avance...
"7500 a d'abord la bonne idée de planter son script et ses valises narratives à la frontière de deux genres. A ma droite, le ghost movie asiatique, son esthétisme macabre et ses flippantes mises sous tension. A ma gauche la branche «Airline » du disaster movie américain..."
Annoncé aux USA par CBS Films pour l'été 2012, puis pour le printemps de l'année suivante avant d'être décalé à l'automne 2013 et finalement la rentrée 2014, Vol 7500 a bien failli rester et sur le tarmac de sa post production et ne pas trouver sa route jusqu'à nos platines affamées. Cette fois-ci c'est la bonne, annoncent en chœur la tour de contrôle et le line-up rutilant de Metropolitan. Mais, comme toute péloche victime de retard inexplicable (et par ailleurs inexpliqué), ce nouveau Shimizu est attendu de pied et télécommande fermes. Par quelle zones de turbulences sa post production est-elle passée ? Le capitaine reste muet. 7500 a d'abord la bonne idée de planter son script et ses valises narratives à la frontière de deux genres. A ma droite, le ghost movie asiatique, son esthétisme macabre et ses flippantes mises sous tension. A ma gauche la branche «Airline» du disaster movie américain, figure quasi emblématique du film catastrophe des seventies, sa charge phobique en prime.
Aéroport de Los Angeles, une poignée de passagers prennent place sur le vol L.A. Tokyo 7500 de la compagnie aérienne VistaPacific Airline. Deux couples en vacances, un autre en lune de miel, un curieux homme d'affaire transportant un non moins curieux coffre de bois, un voleur, une gothique et une hôtesse de l'air entretenant avec le commandant de bord bien plus que de stricts rapports professionnels. Au cours du voyage, une zone de forte perturbation contraint le pilote à quelques acrobatiques manœuvres mais une fois le calme revenu, un des passagers est pris de curieux spasmes. En dépit des efforts du personnel et de quelques volontaires, l'homme décède. Il est convenu d'isoler le corps en classe affaire. Mais rapidement d'autre phénomènes inexpliqués se produisent, une hôtesse croit apercevoir un F16 à travers le hublot, d'autres disparaissent. Un esprit maléfique a-t-il lui aussi embarqué dans ce cercueil volant ? VistaPacific est elle une filiale d'Air France ?
"...sous ses airs de Direct to vidéo économe, 7500 parvient à
défaut de coller au siège, à imposer son propre plan de vol et
brouiller ses propres échos radars."
Les
premières images, léchant la carlingue d'un avion « CgIsé »
annonce un peu la couleur. L'exploitation du double canevas précité
s'est fondue dans le moule du Low cost. L'habitacle d'un vol de
ligne pour décor unique, enfermement propre aux resucées
d'Airport, emprisonne donc le propos dans la série B. Peu importe,
car sous ses airs de Direct to vidéo économe, 7500 parvient à défaut de coller au siège, à imposer son propre plan de vol et
brouiller ses échos radars. Et ce jusqu'à un twist
final malheureusement un peu plus décevant puisque lorgnant sans
gène sur «Les passagers» de Rodrigo Garcia (également
disponible chez Metropolitan vidéo, avis aux amateurs). Peu importe, aurai-je envie
d'écrire, car entre temps Takashi Shimizu réussit l'essentiel et
se paye en guise de cerise sur le gâteau quelques apparitions
fantomatiques définitivement glaçantes. Les fans de The Grudge,
premier et second du nom, peuvent donc y aller les yeux fermés...
Pour les autres, il n'est pas interdit d'embarquer à reculons...
Un œil sur le disque :
Un œil sur le disque :
Metropolitan vidéo joue ici la carte du stricte minimum et nous livre Vol 7500 dans une édition dépouillée de tout bonus. ( Si l'on fait abstraction d'une grappe de bandes annonces n'entretenant aucun rapport avec le film). Si vous espériez en savoir plus sur sa douloureuse genèse, c'est donc un peu loupé. La bonne nouvelle c'est que le film nous parvient dans un master 16/9 au format 1.85 tout à fait honorable et accompagné de mixages Dolby Digital 5.1 français en anglais (sous titré français).