Expendables 3: Critique et test bluray



Il n'y a pas d'âge pour jouer les héros ? Tel sera la question posée par l'ultime chronique de l'année. Après 12 mois de reviews, l'Ecranbis.com baisse le rideau pour quelques jours. On se retrouve en 2015, les bras chargés de galettes. Qui l’eut crut «Expendables», bizarrerie à 80 millions de dollars, who's who de l'action flix, produite par la branche friquée de la Nu Image, est devenue franchise. Après avoir dépassé le million d'entrées dans les salles de l'hexagone , son troisième opus s'offre une sortie vidéo des plus explosives. L'éditeur (Metropolitan/Seven 7) n'a pas compté les cartouches: le film est disponible en DVD et édition double Bluray boîtier métal depuis quelques jours. Ecranbis.com s'est attaqué au visionnage un couteau et un ouvre boite entre les dents !

L'histoire : 

Lors d'une mission, Barney Ross (Sylvester Stallone) et son équipe découvrent que Conrad StoneBanks (Mel Gibson), un des membres fondateurs des Expendables qu'ils croyaient mort, est bel et bien en vie. Ce dernier prospère même dans le trafic international d'armes. Barney, décidé à supprimer StoneBanks, prend le parti de dissoudre son équipe et d'en constituer une nouvelle avec des jeunes recrues. Mais les anciens n'ont pas dit leur dernier mots, cette nouvelle aventure des Expendables va virer au choc générationnel.

Sylvester Stallone, Michel Sardou, même sourire, même combat
"Un cinéma «coups de tatanes et mitraillettes», centré sur ses viriles vedettes bodybuildées et un dead count à faire passer Kill Bill pour une production Pixar"

Pour comprendre le succès d'«Expendables», il faut d'abord remonter le temps. A l'aube des années 80, Carter éjecté du ring électoral par un acteur de seconde zone, le nouveau continent bascule dans le Reaganisme pur jus. Les fantômes de la guerre du Vietnam se balancent encore comme de vieux lustres au dessus de la société américaine. Mais peu importe, l'Empire du mal (dénomination toute Reaganiennen du bloc soviétique) est aux portes du monde libre, le patriotisme est de rigueur. Rocky et autre Rambo, seront les incarnations pelliculaires d'un réel, d'une nation bombant le torse au nom des sacro-saintes valeurs de liberté, libéralisme et de démocratie.

 Ironie du sort, les nouveaux héros de l'Amérique seront un fils d'immigré italien et un culturiste autrichien. Sly et Schwarzy, comme on les appelait alors, caracolent sur les écrans, bientôt suivis par une flopée de gros bras aux charismes plus ou moins discutables (et parfois plus ou moins perceptibles) : Chuck Norris, Dolph Lungren (un ukraino-suédois), Jean Claude Van Damme (Un belge), Steven Seagal... Et bien d'autres. Ce cinéma «coup de tatane et mitraillettes», centré sur ses viriles vedettes bodybuildées et un dead count à faire passer «Kill Bill» pour une production Pixar, offrira aux producteurs indépendants (Carolco Pictures, Cannon films) des succès internationaux aussi inédits qu'inattendus. Quand les gros bras d'Hollywood faisaient recette...

Tout est dans le regard (surtout quand on ne peut plus bouger le reste)
 
"Un cinéma jouisseur, inconscient de ses limites, obsédé par sa spectacularité, un cinéma américain dans le sens où tout y est possible. Y compris être le héros d'un film d'action à 70 berges."

A l'usage des jeunes loups égarés dans ces colonnes numériques, il fallait en province, le jour de la sortie de Rambo II: La mission, faire la queue toute une séance pour avoir une chance d'assister à la suivante. (ça ne me rajeunit pas de l'écrire). Pourquoi prendre la peine de vous expliquer tout cela ? Tout simplement car “The Expendables 3” n'est au fond qu'une nouveau brassage de cet ADN filmique. Une resucée ! Un cinéma à l'image de la génération qu'il a porté au sommet de la gloire. Un cinéma jouisseur, inconscient de ses limites, obsédé par sa spectacularité, un cinéma américain dans le sens où tout y est possible. Y compris être le héros d'un film d'action à 70 berges.

 Après un premier opus dirigé par Stallone lui même et une suite réalisée par le spécialiste de l'action Simon West (Tomb Raider, Les Ailes de l'enfer), Expendables 3 est étrangement tombé dans les mains d'un jeune réalisateur australien. Patrick Hugues s'est fait connaître avec Red Hill un western moderne dont nous vous disions du bien il y a peu de temps (Lire notre critique de Red Hill). Un peu de sang frais dans ce monde de viocs et sacré promotion pour le cinéaste qui se voit propulser à la tête d'un super production au casting indécent ! Sylvester Stallone, Dolph Lungren, Mel Gibson, Harrison Ford, Jet Li, Antonio Banderas, Wesley Snipes , Arnold Schwarzenegger , Jason Statham...

C'est désormais une évidence, il en a une plus grosse ...

"Cette BD filmée aux faux airs de production Besson et aux personnages aussi factices que caricaturaux se laisse donc traverser sans déplaisir, voire avec une certaine nostalgie." 

Nu Image oblige, tout ce beau monde s'est retrouvé sur les plateaux des Studios Boyana en Bulgarie. Studios rachetés par la firme d'Avi et Danny Lerner (et rebaptisés pour l'occasion NU Boyana, quand on est mégalo, on le reste !) après y avoir produit plus de 60 films. Sans grande surprise, le scénario d' “Expendables 3” se résume pratiquement à sa collection de célébrités plus ou moins sur le retour, son tournoi de stars cogneuses pour ne pas écrire sa lutte des Clashs. Ça explose à droite, ça canarde à gauche, les balles et les vannes fusent, façon mitrailleuse !

La bonne surprise, c'est que l'irréalisme volontaire de cette sortie du troisième âge, sa capacité à se moquer d'elle même sans jamais tomber dans la parodie ou le spoof movie finissent par lui conférer un charme (à défaut d' une subtilité) inattendu. Cette BD filmée, aux faux airs de production Besson et aux personnages aussi factices que caricaturaux, se laisse donc traverser sans déplaisir, voire avec une certaine nostalgie. Au nom du bon vieux temps et avant que ces messieurs ne finissent par ressembler de très près aux frères Bogdanov. Et la route ne sera pas forcement très longue.

On ne sait pas trop qui va transporter l'autre...
 
Un oeil sur le disque :

Pas radin, Metropolitan nous livre “Expendables 3” dans une double Bluray Steel Box contenant la version cinéma du film (126 minutes) ainsi qu'une version longue inédite (131 minutes). Le film est présenté dans son scope d'origine 2.35:1 et dans un master haute définition particulièrement léché. Une excellence que l'on retrouve jusque dans les options audios du disque avec des mixages DTS HD AUDIO 5.1 au dynamisme savoureux (un conseil, prévenez vos voisins avant visionnage). Les suppléments sont répartis sur les deux disques.

Disque Version Intégrale :
-Scène allongée (2mn45)


- Trois documents brassant images de tournages et interview de l'équipe : 
Action ! /Action for hire (7mn45 V.O.S.T.)
Dans le feu de l'action/Into the Battle (7mn02 V.O.S.T.)
De vrai héros d'action/EP3: Real action heros (6mn34 V.O.S.T.)

- Les Expendables en France
Débarquement  de l'équipe du film sur la Croisette durant le festival de Cannes (3mn28)
Avant première à Paris au UGC Normandie (2mn36 V.O.S.T.)
Des interviews (10mn11 V.O.S.T.)

- Les bandes annonces de la saga "Expendables"

- Des bandes annonces éditeur

Disque Version Cinéma:

- Making of (51mn55 V.O.S.T.)

- Autour du film (Interviews et Images du tournage)
Du sang neuf,force et muscles (16mn11 V.O.S.T.)
Action tout compris (6mn40 V.O.S.T.)

Prises ratées (5mn40 V.O.S.T.)

- Des bandes annonces éditeur

Prix public: 19€99 (Edition limitée Steel Box)