Le Tokarev 33 est au même titre que l'AK-47 (la tristement fameuse Avtomat Kalachnikova) un rejeton du communisme, une pétoire mythique à 8 coups, fièrement brandi par l'armée rouge jusque dans les années 50. Lorsque sonnera l'heure de la retraite, quelques deux millions de semi automatiques seront dispatchés aux quatre coins du bloc soviétique. Le T33 entrera dans la légende comme l'arme des mafias locales. Une véritable signature dans l'art de faire des trous ! Mais Tokarev, c'est aussi le titre d'un «Nicolas Cage» inédit en salle, un Direct to vidéo «noir c'est noir", délicieusement revanchard qu'on s'est coincé dans la platine pour un interrogatoire musclé. C'est disponible en Bluray et DVD depuis le 7 janvier grâce au bon vouloir de Marco Polo Production. Et le review est ici et nulle part ailleurs...
"Nicolas Cage continue d'arpenter les rues les plus friquées de la machines à rêve, il explore aussi avec un bonheur pour le moins inégal, un Hollywood plus modeste, pour ne pas écrire plus nécessiteux".
A l'instar de Willis et Banderas, le brave Nicolas Cage connaît depuis quelques années une carrière cinématographique en dents de scie. Et si l'acteur continue d'arpenter les rues les plus friquées de la machines à rêve il explore aussi avec un bonheur pour le moins inégal, un Hollywood plus modeste, pour ne pas écrire plus nécessiteux. A tel point qu'on ne s'étonne plus de retrouver la star à l'affiche de bobinettes hautement exploitatives. Ainsi lors du dernier marché du film cannois, pas moins de six productions s'enorgueillaient d' embarquer le beau Nicolas dans leur casting, sans que ce dernier ne soit à priori très au courant. Un couac difficile à expliquer pour le français Richard Rionda Del Castro, devenu à Los Angeles un spécialiste de l'action à petit budget et dont la société annonçait deux vrai faux "Cage". C'est d'ailleurs ce même producteur que l'on retrouve aux commandes de"Tokarev". Effort, certes bas de gamme, mais pas désagréable pour un kopeck. Et qu'on se rassure, Nicolas Cage y imprime bien la pellicule...
"la seule présence de Cage et le caméo de Danny Glover suffisent à masquer le peu d'horizon offert par un scénario tiré par les cheveux que Nicolas Cage n'a plus."
On y suit les tribulations d'un certain Paul Maguire (Nicolas Cage), un ex-malfrat qui raccroché gants, flingues et couteaux pour élever sa fille dans la douceur apparente des banlieues friquées et des villas de luxe. Mais lorsque la gamine est enlevée et son corps retrouvé sans vie, une balle de Tokarev dans la tête, les vieux démons de Maguire refrappent à sa porte. En dépit des conseils du détective Peter St. John (Danny Glover) le repenti tombe le masque, convoque ses anciens frères de sang et replonge dans son sulfureux passé. Toutes les pistes semblent remonter à un ancien coup fourré impliquant un mafieux russe nommé Chernov. Une guerre sourde et sans pitié vient d'être déclarée dans les bas fonds de la ville...
"Tokarev s'apprécie donc à sa qualité de spectacle vain et bourrin, rappelant en ce les palanquées de petits polars indépendants qui remplissaient hier les linaires de vidéoclubs. Pour le plaisir de voir l'un des plus atypiques acteurs hollywodiens tenir un film à bout de bras"
Le thriller de l'espagnol Paco Cabezas (qui fait ici ses débuts à Hollywood) explore les arcanes du revenge movie en mode « Série B » carabinée. Comprendre que le moindre recoin de cette tortueuse intrigue, son apocalypse miniature, ses mafieux mi barges, mi russes respirent le déjà vu, la resucée fiévreuse et l'économie de moyens. Mais voilà, la seule présence de Cage et le caméo de Danny Glover suffisent à masquer le peu d'horizon offert par un scénario tiré par les cheveux que Nicolas Cage n'a plus. Tokarev s'apprécie donc à sa qualité de spectacle vain et bourrin, rappelant en ce les palanquées de petits polars indépendants qui remplissaient hier les linaires de vidéoclubs. Pour le plaisir de voir l'un des plus atypiques acteurs hollywodiens tenir un film à bout de bras. Et comme le directeur de la photo Andrzej Sekula (Pulp Fiction, Reservoir Dogs , Motel) n'est pas un manche , on a même droit à quelques furtifs instants de grâce dont un ultime plan séquence.
Autrement dit, amateurs de DTV poilus sous les bras, de "Bessoneries" pimpantes et indécrottables fans de Nicolas, vous pouvez faire feu... Tokarev vaut bien une seconde partie de soirée et une bière aromatisée à la Vodka. Pour les autres, l'éditeur sort "Ganster Playboy" à la même date... Mais chut, on ne vous a rien dit!
Un oeil sur le disque :
Marco Polo production nous livre "Tokarev" dans un master haut définition au piqué des plus satisfaisant. Seule petit faute de goût, le film nous est présenté dans un ratio image 1. 77 alors que le film fut initialement tourné en Scope 2.35. On sait qu'une bonne partie du public préfère en prendre plein la dalle, mais quand même ! Le tout s'accompagne de mixages DTS-HD Master Audio 5.1 en français et anglais ( Sous titres français). Pas de suppléments en vue.