Dans la liste des bonnes nouvelles de ce début d'année 2015, figurent les très attendues sorties vidéo de «The Dolls, les poupées» et «L'horrible invasion». Deux films qui furent distribués cet automne en Bundle avec un magazine bien connu des cinéphiles déviants mais qui s'étaient étrangement refusés aux bacs des boutiques spécialisées et autre dealers d'imaginaire. Le premier sera disponible en Bluray et DVD, le second en DVD uniquement à partir du 3 février. Autant vous dire que des commandes s'imposent... La preuve en chronique.
Attention, cette poupée a peut être une dent contre vous... |
Lorsque David Bower, sa nouvelle compagne Rosemary et sa petite fille Judith s'élancent sur la route des vacances, ils ne s'imaginent pas qu'au bout du chemin les attendent une vieille bicoque sous une pluie battante. La voiture embourbée, la famille recomposée se résout à passer la nuit dans cet étrange manoir habité par un couple de personnes âgées : Gabriel et Hillary Hartwicke. Rapidement enrichie de trois nouvelles recrues (un certain Ralph et deux autostoppeuses), notre équipe de naufragés va découvrir que leur hôtes entretiennent une passion dévorante pour la fabrication de poupées... Passion que leur créations leur rendent bien !
"Dans ses plus récents entretiens, Stuart Gordon explique non sans humour comment se retrouvant face à son enthousiaste et économe producteur, il n'osa le contredire et se retrouva chargé d'un projet dont il ne savait rien ou presque."
Au cœur des années 80, alors qu'un
certain Alain Jessua s’essuie les pieds sur la Prométhée moderne (avec Frankenstein 90, oui le parallèle est osé, mais ici on ose tout
c'est même à ça qu'on nous reconnait) Stuart Gordon fait une
entrée fracassante au panthéon de l'horreur sur grand écran.
Re-Animator, péloche d'inspiration Lovecraftienne, trempant le
biscuit de l'érotisme dans le gore , défrise une bonne partie des
amateurs de sensations fortes. Instantanément culte en dépit d'un
succès commercial relatif, les aventures sanglantes du Docteur
Herbert West propulsent son jeune réalisateur sur le devant de la
scène et donne des ailes à la firme Empire Pictures qui s'en est
octroyé les droits de distribution.
Qu'on le se dise Re-animator
n'est pas financièrement une véritable production Empire mais elle
reste indiscutablement une œuvre réalisée en périphérie de la
société de Charles Band. Le célèbre producteur venant d'acquérir
des studios en Italie, la fameuse «Dinocita», il propose
naturellement à Stuart Gordon et son compère Brian Yuzna d'y
tourner une nouvelle adaptation de Lovecraft «From Beyond» mais
leur impose le tournage préalable d'un quickie pour rentabiliser les
coûts de production.
"Gordon livre une Série B horrifique joliment troussée , caviardée d'effets spéciaux signés David Allen et John Carl Buechler."
Dans ses plus récents entretient, Stuart Gordon explique non sans humour comment se retrouvant face à son enthousiaste et économe producteur , il n'osa le contredire et se retrouva chargé d'un projet dont il ne savait rien ou presque. Peu importe les états d’âmes et l’incrédulité du réalisateur, il rejoint l'Europe avec sa famille à l'automne 1985. «The Dolls» sera tourné en Italie, sur les mêmes plateaux que «Frombeyond» avec le mirifique budget de trois millions de dollars dont au final seul la moitié aurait été utilisé. Comme pour bien des productions Empire, le concept de Dolls est né sur des affiches promotionnelles destinées à assurer les préventes. Le journaliste Ed Naha (Playboy, Fangoria) venant livrer le script de Troll , serait ressorti du bureau de Band avec la mission d'écrire celui de Dolls...ou plutôt «Doll» car l'idée originelle de "l'empereur" était de concentrer le récit sur une seule et unique poupée.
"Ce Bluray est pour tout cinéphile resté bloqué dans les années 80 un achat absolument indispensable, nécessaire au sens philosophique du terme."
Le look qui tue ? |
"Gordon livre une Série B horrifique joliment troussée , caviardée d'effets spéciaux signés David Allen et John Carl Buechler."
Dans ses plus récents entretient, Stuart Gordon explique non sans humour comment se retrouvant face à son enthousiaste et économe producteur , il n'osa le contredire et se retrouva chargé d'un projet dont il ne savait rien ou presque. Peu importe les états d’âmes et l’incrédulité du réalisateur, il rejoint l'Europe avec sa famille à l'automne 1985. «The Dolls» sera tourné en Italie, sur les mêmes plateaux que «Frombeyond» avec le mirifique budget de trois millions de dollars dont au final seul la moitié aurait été utilisé. Comme pour bien des productions Empire, le concept de Dolls est né sur des affiches promotionnelles destinées à assurer les préventes. Le journaliste Ed Naha (Playboy, Fangoria) venant livrer le script de Troll , serait ressorti du bureau de Band avec la mission d'écrire celui de Dolls...ou plutôt «Doll» car l'idée originelle de "l'empereur" était de concentrer le récit sur une seule et unique poupée.
Méfiez-vous de Nounours ! |
"Ce Bluray est pour tout cinéphile resté bloqué dans les années 80 un achat absolument indispensable, nécessaire au sens philosophique du terme."
Même si sa genèse plonge les deux
bras dans le chaudron de l'opportunisme et la coquinerie financière,
Dolls est à placer dans le haut du panier de la production «Empire»
de l'époque. Gordon livre une série B horrifique joliment troussée
, caviardée d'effets spéciaux signés David Allen (pour la stop
motion) et John Carl Buechler (pour le reste). «Dolls - Les poupées»
embrasse à la fois l'horreur classique (le film de couloir, la
touche victorienne en prime) et une horreur plus moderne , plus graphique,
flirtant avec le gore. De sa production italienne, Dolls a aussi
ramené un peu de la grande Botte un parfum léger mais entêtant.
Qui se ressemble s'assemble ? |
Avec le recul, une chose saute aux yeux. Le film de Gordon
préfigure une longue suite de productions Charles Band (Puppet
Master, Demonic toys ) posant sur le jouet , la marionnette un
regard obsessionnel. Il apparaît impossible de ne pas faire le lien
entre Gabriel Hartwicke (Dolls), fabriquant de poupées et le
personnage d'André Toulon (Puppet master), fabriquant de marionnettes
d'autant plus qu'ils seront interprétés (à partir de Puppet
master III) par le même acteur. Dire qu'à l'époque Charles Band
n'était (du moins nous dit-on) pas convaincu par le film livré par
Gordon et Yuzna ! De leur côté, les deux compères espéreront
un temps en produire une suite, tournée aux États Unis... qui
rejoindra la longe, très longue liste des projets avortés de
l'«Empire Pictures». Est-il véritablement besoin de l'écrire,
ce Bluray est pour tout cinéphile resté bloqué dans les années 80
(et votre serviteur sait de quoi il parle) , un achat absolument
indispensable, nécessaire au sens philosophique du terme.
Un œil sur le disque :
Pas de problème du côté de Sidonis Calysta qui livre "Dolls, les poupées" dans un transfert haute définition des plus plaisant en flat 1.85 (Master 16/9) accompagné de pistes monophoniques anglaise et française, ainsi que de sous titres dans la langue de Molière. Rayon bonus, comme pour les éditions de Lifeforce et From Beyond, l'éditeur propose de découvrir une supplément concocté par Marc Toullec . 19€99 dans toutes les bonnes boutiques.
Des jouets au réalisme frappant ! |
Pas de problème du côté de Sidonis Calysta qui livre "Dolls, les poupées" dans un transfert haute définition des plus plaisant en flat 1.85 (Master 16/9) accompagné de pistes monophoniques anglaise et française, ainsi que de sous titres dans la langue de Molière. Rayon bonus, comme pour les éditions de Lifeforce et From Beyond, l'éditeur propose de découvrir une supplément concocté par Marc Toullec . 19€99 dans toutes les bonnes boutiques.
T'as de beaux yeux, tu sais ? |