Les revenants : Critique et test Bluray



Plus connu pour avoir mis la patte aux effets visuels des quelques bobines fameuses (The Abyss, Le Blob, Freddy 3 et 4, la franchise des Phantasm) que pour son premier long métrage (Roadkill), D. Kerry Prior s'est fendu en 2009 d'une «zombie comedy» sobrement titrée «The revenant» (Le revenant). La chose eu beau revenir d'un sinueux périple festivalier, les bras chargés de récompenses, aucun éditeur français n'avait encore eu le nez de nous en proposer une galette. Tout espoir de poser nos précieuses mirettes sur ce non moins précieux effort semblait donc enterré. Mais voilà qu'au 25 février 2015, Marco Polo Production fait d'une pierre ( tombale ?) deux coup en nous livrant une édition surprise et en offrant au propos fantastique de la dite pépite un étonnante mise en abime... Qu'on se le dise , ce qui est mort ne l'est jamais définitivement....



"Tout entier accroché à son duo de loosers comiques, l'effort de Kerry Prior pourrait pratiquement passer pour une version zombiesque de Dumb & Dumber, une épisode officieux de la «Corneto Trilogy» ou pour un hommage fiévreux à la comédie horrifique des années 80."

Tombé sur le front Irakien par une nuit trop noire, le Lieutenant en second Bart Gregory (David Anders) voit sa dépouille rapatriée sur le sol américain pour un enterrement en grande pompe. Les larmes pleuvent sur son cercueil mais le jeune officier n'est pas décidé à fermer son parapluie, il se relève même après la cérémonie pour frapper à la porte de son meilleur ami, un certain Joey Leubner (Chris Wylde). Les deux hommes ne tardent pas à découvrir que Bart est promis à la décomposition, mécanisme que seul l’absorption de sang peut enrailler. Ils décident donc d'arpenter de nuit les rues de Los Angeles dans l'espoir de faire coup double: Débarrasser la ville de ses délinquants et permettre à Bart de se repaitre. Mais ce genre d'expéditions nocturnes et punitives ne peuvent que que mal tourner...


"...quelques scènes particulièrement corrosive pourrait graver durablement la mémoire du cinéphile... Vous avez dit culte ? "

Sortie d'un sous discours gentiment parabolique louchant sur "Le Mort Vivant" de Bob Claark (un soldat revenant conjointement de la guerre et de l'au delà), Les revenants s'offrent un curieux méli-mélo thématique. Zombie ou vampire, on ne sait plus trop de quel mal souffre le sympathique Bart... Peu importe puisque Kerry Prior a la bonne idée d'éluder la question pour plonger ses mimines velues dans le pot à gag. Tout entier accroché à son duo de loosers comiques, l'effort de Kerry Prior pourrait pratiquement passer pour une version zombiesque de Dumb & Dumber, une épisode officieux de la «Corneto Trilogy» ou pour un hommage fiévreux à la comédie horrifique des années 80. Oui «The Revenant» convoque en mémoire les délicieux souvenir des «Flic ou Zombi » ( Dead Heat) ou ceux du plus récent mais tout aussi azimuté DeadHeads. Certes dans cette enfilade king size (le run time taquine la barre des deux heures ) de situations rocambolesques, tout ne se vaut pas forcement. Mais quelques scènes particulièrement corrosives pourrait graver durablement la mémoire du cinéphile... Vous avez dit culte ?


"cette mixture à la saveur très indépendante, séduit indiscutablement."

Rigolard mais pas seulement, «Les Revenants» parvient par instant à quitter les rails du buddy movie pour tremper dans un nihilisme très «Folamourien» et même s'offrir un dernier quart d'heure délicieusement acide. Cette mixture à la saveur très indépendante, séduit indiscutablement. D'autant plus, que la chose s'offre dans l'écrin d'un scope rutilant et habillé d'effets spéciaux souvent très réussis. De quoi faire oublier ses quelques longueurs (ah les exces de la jeunesse) et donner la banane... Bonne pioche …



Un œil sur le disque :

Marco Polo Production livre "Les Revenants" dans une galette Bluray aux visuels tentants. Le disque embarque un master HD honnête (même qu'à la peine sur quelques plans sombres) et  respectueux du format scope (ratio image 2.40). Pour le plaisir des cages à miel, des mixages anglais et français DTS  Master audio 5.1 ainsi que des sous titres français. Cerise sur la gâteau, un making of sortant des sentiers de l'auto-promo... On aime !