En passant la barre des 500 millions de dollars de recette lors de son premier week-end d’exploitation, Jurassic World a décroché la palme du meilleur lancement de tous les temps. Ni le premier Jurassic Park, ni Harry Potter ou même Star Wars n'avaient fait mieux. En France, pas moins de cinq millions de spectateurs se sont engouffrés dans les salles obscures pour prendre du dinosaure plein les yeux, et quelques minutes d'Omar Sy en prime. Seul bémol sur cette partition très Hollywoodienne, les critiques n'ont pas franchement mordu à l'hameçon de Colin Trevorrow. Ecranbis.com profite d'une sortie Bluray /DVD attendue (Chez Universal) pour livrer ses impressions post visionnage.
"Jurassic World se paye pour commencer une mise en abîme inattendue, construisant son nouveau et clinquant parc d'attraction sur les ruines du premier et son récit sur les miettes scénaristiques laissées par la trilogie originelle."
Le requin de Jaws devenu hameçon... |
En 1993, Jurassic Park relançait la dino-mania et abandonnait le 7e art dans le bras du démon numérique. Le film de Spielberg marquera, qu'on le veuille ou non, bien plus l'histoire des effets spéciaux que celle du cinéma, assurant le spectacle dans une confrontation aux airs de passage de flambeau. A ma gauche l'Animatronique et sa poésie mécanique, à ma droite l'image de synthèse et ses prodigieux miracles ...Le monde devait sortir de ce rêve éveillé avec l'envie d'en voir plus. Hollywood mettre d'ailleurs deux films à considérer le filon épuisé ou du moins prêt à être servi aux «producto-raptors» du New Poverty Row dont certain à l'instar de Roger Corman (Carnosaur) s'étaient autorisés un peu d'avance. Le dino était devenu une histoire de porte monnaie vide et de secondes parties de soirée... Prêt à disparaître quelques décennies dans les abysses de la culture pop avant de redevenir poule aux œufs d'or. Mais «Speil» en avait décidé autrement …
"Jurassic World assume d'un bout à l'autre sa nature d’œuvre pop corn. "
Jurassic World se paye pour commencer une mise en abîme inattendue, construisant son nouveau et clinquant parc d'attraction sur les ruines du premier et son récit sur les miettes scénaristiques laissées par la trilogie originelle. On en prend d'autres et on recommence. La même folie scientifique, la même tentation génétique et au bout du tunnel la même addition tendue par mère nature. Le reboot n'était pas loin, la terre en vue, le tandem de scénaristes Rick Jaffa / Amanda Silver (déjà responsables du La planète des singes: Les origines) a lâché les rames avant de toucher terre. Colin Trevorrow , lui est allé jusqu'au bout... Son Jurassic World assume d'un bout à l'autre sa nature d’œuvre pop corn. Une pochette surprise numérique où les clins d’œil cinéphiliques appuyés répondent aux placements produits.... Un propos n'ayant trouvé pour seul sillon que celui de la surenchère.
"...il y a indiscutablement derrière ce Blockbuster né dans un tourbillon de dollars, au moins autant du Monde Perdu que des pélochinettes rigolardes occupant la grille de SYFY US"
Cela ne fait pas de «Jurassic World» un métrage pénible....Au contraire... Mais il y a indiscutablement derrière ce Blockbuster né dans un tourbillon de dollars, au moins autant du Monde Perdu que des pélochinettes rigolardes occupant la grille de SYFY US. Pour le dire autrement un mockbuster qui s'ignore. Vu à travers ce prisme, le visionnage du jet de Trevorrow prend d'ailleurs une saveur tout à fait insoupçonnable !
Un œil sur le disque :
Universal livre un disque simple définition dans les clous avec un master respectant le ratio image Flat 1.85 d'origine mais se payant une compression parfois douloureuse. Il va sans dire que sur de tels spectacles forains, le support HD s'impose sans discussion possible. Oubliez donc le DVD et foncez sur l'édition Bluray, 3D si le cœur vous en dit. Vous y gagnerez en prime quelques bonus n'ayant pas pu embarquer sur les galettes argentées.