Non il ne sera pas ici question d'un groupe de techno house français ayant eu l'honneur d'escalader les charts européens en début de millénaire. Car, Mad House c'est aussi un film de Ovidio G. Assonitis. Producteur et faussaire sublime, réalisateur à ses heures, le brave Ovidio est connu des cinéphiles déviants pour avoir livrer à nos pupilles de gourmet, quelques fruits de mers avariés (le léthargique Tentacules, le plus aérien Piranha 2) et d'autres mets tout aussi savoureusement indélicats (Aux pays de l'exorcisme de Lenzi, Supermen contre les amazons, Lambada le film, enfin l'autre film pour être exacte... American ninja 4 et 5... Faut-il que j'en rajoute ?). Au cœur de cette heureuse filmographie, on trouve également «There Was a Little Girl», psycho slasher obscure qui réussit l'exploit d'apparaitre dans la liste des Vidéo Nasties sous le titre Mad House. C'est d'ailleurs sous ce titre et non sans malice que l'éditeur français Uncut Movies nous en livre une édition française...confessons le tout à fait inattendue.
"Passé maitre dans l'art de profiter de l'air du temps, Assonitis clipse astucieusement son «There Was a Little Girl» sur les rails du Slasher movie."
Et nous voilà accroché par le tendre
regard de Julia, éducatrice modèle, crinière chatoyante, brushing
mode Grau Du Roi 79 à moins qu'il s'agisse d'un Grande Motte 80...
La vérité est certainement entre les deux. Julia s'occupe des
grandes œuvres (ici en l'occurrence des petits sourds) tout en
gardant pour elle, la dérangeante vérité d'une sœur jumelle,
défigurée par la maladie, clouée sur le lit d'une institution
spécialisée. Une sœur tortionnaire devenu victime. Punie par la
fatalité de ses péchés enfantins. Une morale ma foi très
chrétienne qui ne conviendra toutefois pas à l'Oncle James, prêtre
et psychologue (c'est pas le même métier mais c'est la même clientèle) qui fera des pieds et des mains pour que les deux
jumelles se retrouvent. Give the peace a chance chantait Lennon !
Mais la confrontation tourne au vinaigre, Julie s'échappe en pleurs,
sa monstrueuses frangine s'évade en douce. Et il ne tardera pas à
pleuvoir des cadavres...
"Gros John et De Palma sont partout mais le Giallo n'est pas loin... s'insinuant par la bande (pour ne pas dire par le gant) et s'invitant aux banquets de sang en qualité de référence symbolique"
"Gros John et De Palma sont partout mais le Giallo n'est pas loin... s'insinuant par la bande (pour ne pas dire par le gant) et s'invitant aux banquets de sang en qualité de référence symbolique"
Passé maitre dans l'art de
profiter de l'air du temps, Assonitis clipse astucieusement son
«There Was a Little Girl» sur les rails du Slasher movie.
Point d'Halloween, ni de vendredi 13, on est partis pour le 11
novembre, un anniversaire d'anthologie et une revanche carabinée.
Pourquoi pas... se dit le spectateur en embarquant dans cette bobine
joliment scopée, photographiée avec soin et dont les quelques
accents «Carpenterien» tapent à l'oeil. Gros John et
De palma sont partout mais le Giallo n'est pas loin... s'insinuant
par la bande (pour ne pas dire par le gant) et s'invitant aux banquets de sang en
qualité de référence symbolique (La mort de miss Beauregard sur
fond jaune.) Dans ses bons moments, l'effort d'Ovidio prend des airs
de pépite méconnue, mais se fait souvent rattraper (et c'est bien
le comble) par sa propre lenteur. Reste qu'un charme très fin
seventies, début eighties se plait à remplir le cadre. Mad House est
un film qui a du chien au sens propre et figuré (Si si elle fait
rire mais seulement après avoir vu le film).
"Dans ses bons moments, l'effort d'Ovidio prend des airs de pépite méconnue, mais se fait souvent rattraper (et c'est bien le comble) par sa propre lenteur. Reste qu'un charme très fin seventies, début eighties se plait à remplir le cadre."
Plutôt surfacique dans son exploration de son gémellité et généreux sans l'être dans ses effusions gores, le film du beau Ovidio, pourrait donner l'impression de tirer à blanc, s'il n'agitait pas sous la table la lame d'une culpabilité très ordinaire. Cette tendance prégnante dans le catholicisme poussant toute victime à se sentir coupable tout comme l'humanisme béat pousse tout coupable à se définir victime. Une dualité entièrement incarnée par le personnage du prêtre James, berger de tous les courants, vendant sous la robe, la maladie et son remède, tout et son contraire. Rien que pour ça mais aussi pour son diner d'anniversaire comme on en souhaite à personne, Mad House vaut le coup d’œil.
Un œil sur la galette:
Pour livrer son édition de «Mad House» , Uncut Movies a vraisemblablement composé avec le matériel existant. Le master utilisé ne brille ni pas son piqué, ni par sa colorimétrie, mais présente l’intérêt de proposer le film dans son format scope d'origine (scope 2.35) et dans sa version intégrale. Notez que le film étant resté à priori invisible en France, Mad House ne bénéficie que d'une piste audio originale américaine, cependant sous titrée en français. Dans la cave au bonus, la bande annonce du film, deux courts métrages et deux diaporamas dont un est consacré aux jaquettes VHS des vidéonasties.
"Dans ses bons moments, l'effort d'Ovidio prend des airs de pépite méconnue, mais se fait souvent rattraper (et c'est bien le comble) par sa propre lenteur. Reste qu'un charme très fin seventies, début eighties se plait à remplir le cadre."
Plutôt surfacique dans son exploration de son gémellité et généreux sans l'être dans ses effusions gores, le film du beau Ovidio, pourrait donner l'impression de tirer à blanc, s'il n'agitait pas sous la table la lame d'une culpabilité très ordinaire. Cette tendance prégnante dans le catholicisme poussant toute victime à se sentir coupable tout comme l'humanisme béat pousse tout coupable à se définir victime. Une dualité entièrement incarnée par le personnage du prêtre James, berger de tous les courants, vendant sous la robe, la maladie et son remède, tout et son contraire. Rien que pour ça mais aussi pour son diner d'anniversaire comme on en souhaite à personne, Mad House vaut le coup d’œil.
Un œil sur la galette:
Pour livrer son édition de «Mad House» , Uncut Movies a vraisemblablement composé avec le matériel existant. Le master utilisé ne brille ni pas son piqué, ni par sa colorimétrie, mais présente l’intérêt de proposer le film dans son format scope d'origine (scope 2.35) et dans sa version intégrale. Notez que le film étant resté à priori invisible en France, Mad House ne bénéficie que d'une piste audio originale américaine, cependant sous titrée en français. Dans la cave au bonus, la bande annonce du film, deux courts métrages et deux diaporamas dont un est consacré aux jaquettes VHS des vidéonasties.