Et voilà que Sharknado troisième du
nom nage toutes dents dehors en direction de nos platines de salon,
au menu une nouvelle pluie de poiscaille, une nouvelle collection de
has been et une question existentielle qui pointe le bout de son
aileron : le phénomène DTVidéastique n'a-t-il pas accouché
de son prolongement de trop ? La réponse en DVD et Bluray le 2
février grâce aux efforts de Free Dolphin (Un comble!) et dès
aujourd'hui sur Ecranbis.com
"Passé de bobine bouche trou, DVD attrape nigaud à
spectacle chébran, le nanar instantané avait-il acquis avec Sharknado ses lettres de noblesses ? "
Prototypes du «Film à Buzz»,
Sharknado 1t et 2 sont parvenus, on ne sait trop comment, à
transcender leur nature de spectacle téléfilmique et de mockbuster
sans le sous. Pour la toute première fois de l'histoire, cinéphiles
déviants et grand public ricaneur s'étaient donnés rendez vous pour
célébrer la sous production Hollywoodienne, le fruit juteux d'un
New Poverty Row. Passé de bobine bouche trou, DVD attrape nigaud à
spectacle chébran, le nanar instantané avait-il acquis avec Sharknado ses lettres de noblesses ? La réalité
était sans doute un peu plus complexe. Depuis quelques années déjà,
une véritable sous culture se constituait autour des bizarreries
filmées, clafies d'effets visuels honteux et de répliques tordantse. On
piochait alors gaiment dans un catalogue de bobines oubliées, souvent
jamais ré-éditées en DVD. Puis vint l'èrre de Nu Image, Ufo Films
et à quelques encablures de là The Asylum. Firmes stakhanovistes qui
profitèrent de l'imagerie numérique pour réanimer le monster movie
et le film catastrophe catastrophique. Les puristes se bouchaient
volontiers le nez. Mais quelque uns se prirent d'affection pour ce sous cinéma …
Gravity est passé par là... |
"Pris très objectivement ce Sharknado 3 ne
démérite en rien, si ce n'est dans la fraicheur des poissons qu'il
jette à la figure de son spectateur, et la succession de gags qu'il
lui offre en guise de scénario."
Pas plus (mais pas moins ) bandante que
la flopée de couillonneries sorties des mêmes eaux (Meg Piranha,
Avalanche Shark …), la série des Sharnado a surtout eu le mérite
d'être bien vendu, et de surfer à l'instar de l'Eurovision
sur un autre phénomène: Celui des soirées TV Tweet. Un oeil sur la dalle DH, l'autre sur la tablette....Reste que la dimension
jusqueboutiste de la saga, sa dérision de chaque instant et, disons-le, la
fulgurance de sa connerie rendaient son visionnage particulièrement
savoureux. Évidemment, toute effort de narration rendu impossible par l’ineptie du propos, toutes embourgeoisement exclu par le concept
même du film (L'humour fonctionnant en partie sur la pingrerie des
moyens mis en œuvre), il ne resta à l'ami Anthony C. Ferrante que
peu de manière de prolonger son improbable saga. Toujours plus loin,
toujours plus fort, toujours plus de situations improbables et toujours
plus de caméos, la recette, sans cesse enrichie en matière grasse et
colorant finit par virer au met écœurant, au chou à la crème
sans chou...
Malcom s'est à nouveau retrouvé au milieu |
Pris très objectivement ce Sharknado ne
démérite en rien, si ce n'est dans la fraicheur des poissons qu'il
jette à la figure de son spectateur, et la succession de gags qu'il
lui offre en guise de scénario. Au fond c'est un peu le renouveau de
la Sharksploitation qui boit ici la tasse..et qui à l'instar
d'autres formule à succès (le torture porn, le found footage) n'en
finit plus de finir. Étonnamment (ou pas ) cette asphyxie
conceptuelle parvient au moment même où le mockbuster frappe aux
portes de la culture pop. Ce Sharknado 3 sans doute le mieux torché de la série, souffre donc essentiellement d'arriver après la guerre. La bonne nouvelle c'est que les afficionados devraient y trouver de quoi manger...et que la simple idée qu'un parc Universal subisse les attaques simultanées de requins voltigeurs et d'ex stars retombées à terre, a un je ne sais quoi de savoureux La mauvaise nouvelle c'est que l'improbable franchise tourne désormais et à l'instar du poisson rouge, en rond !
La plus belle image du film arrive dans quelques secondes... |
Un œil sur le disque :
Free Dolphin livre une édition Bluray économique (16€99 prix de vente conseillé) mais riche en contenus puisque le film se trouve litteralement noyé sous un foisonnement de suppléments : Making Of, Bétisier, Scénes coupées, Fins alternatives et documentaire sur les effets spéciaux. Côté technique, un master HD 1.77 (Plein la dalle) irréprochable, de la VF et de la VOST en DTS Master Audio. Bonne pêche !
Sharknado 3 résumé en un plan ! |