Le Monstre de Londres/She-Wolf of London: Critique et test Bluray DVD


Depuis le 28 avril dernier, Elephant Films livre à même les rayons de vos échoppes favorites, une nouvelles rafales de «Monstres Universaliens». Loup Garou ou homme poisson... Poils ou écailles ? Il faudra choisir... ou justement pas et se laisser happer par ces efforts hollywoodiens à l'esthétisme lumineux et au propos un peu vain . Quand on y pense... tout ce temps perdu à nous faire croire à l’hypothétique transformation de l'homme en animal, alors qu'il en est, de fait, déjà un... Ecranbis.com lâches sa seconde double chronique au pied d'un mythe mordant... 

"Le loup garou se cherche encore, pourrait-on écrire, il n'a pas encore trouvé sa place, ni d'ailleurs définitivement imposé sa mythologie...du moins à l'écran "

  
Rupin et lupin, le Dr Glendon a ramené de son périple tibétain, une chtouille nocturne aux effets totalement incontrôlable. (Je comprends pas docteur, tous les soirs je finis à poil...). Sous les feux du projecteur lunaire, le botaniste devient transformiste, libère ses pulsions animales et une pilosité que lui envieront en chœur les imberbes et les porteurs de moumoutes. Le numéro se veut croquant , la grâce est restée dans les loges mais peut importe, il y a dans les apparitions de cet être partagé entre son humanité et sa bestialité, tout comme dans l'ironie de son sort quelque chose de fascinant. D'autant plus fascinant dirais-je, que la bête en néglige un peu sa belle... Lisa (Valerie Hobson), pimprenelle aux yeux de biches trouvant dans les mondanités londoniennes de quoi tromper son ennui et son oisiveté. Évidemment, la nature féminine a horreur du vide et voilà qu'un ex surgit du passé pour combler le trou... (enfin je me comprends). 

"...la découverte ou redécouverte de ce film , dans une copie HD restaurée réjouissante de surcroît , constitue l'un des plaisirs cinéphiliques les plus orgasmiques de ce printemps 2016."

 

Quand il s'agit de «Loup Garou», l'on pointe souvent de la griffe l'année 1941 et son «Wolf Man ». Au risque d'oublier que six années auparavant, l'Universal avait déjà tenté de dompter l'animal dans un « Werewolf In London » au moins tout aussi réussi que le péloche précitée. Le traitement formidablement classique rappelle sans le vouloir (ou du moins en tentant de s'en écarter) le Mister Hyde du Dr Jeckyl, Dracula par brefs instants. Le loup garou se cherche encore, pourrait-on écrire, il n'a pas encore trouvé sa place, ni d'ailleurs définitivement imposé sa mythologie...du moins à l'écran. Le film de Stuart Walker fait donc office de fondement ou essuie les plâtres, selon que l'on apprécie la substance ou pas. 

«Le monstre de Londres a aussi une saveur très exploitative, un arrière goût de série B, ça tombe bien c'en est une ! "

Mais généreux en matière fantastique (plantes carnivores, équipements scientifiques...sans oublier un maquillage splendide) , «Le monstre de Londres » a aussi une saveur très exploitative, un arrière goût de série B, ça tombe bien c'en est une ! Autant dire que la découverte ou redécouverte de ce film , dans une copie HD restaurée réjouissante de surcroît , constitue l'un des plaisirs cinéphiliques les plus orgasmiques de ce printemps 2016. Avec en prime, un dialogue final à la «Valérie Trierweiler» ...Merci pour la balle... Comme pour rappeler que la femme éconduite et la bête blessée ne font souvent qu'une.



"Pas très connue ou pour le dire autrement connue pour ne pas l'être, l’œuvrette de Jean Yarbrough s'acoquine plus volontiers au thriller "
 
 Une décade plus tard, le loup garou reprendrait-il du poil de la bête ou du poil de la belle en s'offrant un alter ego à foufoune ? La réponse est malgré les promesses d'un titre étincelant « She-Wolf of London» plutôt non. Pas très connue ou pour le dire autrement connue pour ne pas l'être, l’œuvrette de Jean Yarbrough s'acoquine plus volontiers au thriller et aux plaisirs de l’enquête. Mademoiselle Allenby, Phyllis de son prénom, héritière mignonnette , dans un élan de schizophrénie ou de pragmatisme (la frontière est parfois fine) s'accuse d'une série de meurtres sauvages. Car oui le spectre d'un héritage génétique ou d 'une malédiction familiale... plane au dessus du manoir et de son parc.

"L'horreur se passe ici dans la tête , celle de son héroïne, celle de son spectateur.. . Elle se refuse à la pellicule, en est-elle moins effrayante ?"


 Peut être parce que son propos se refuse à l'horreur proprement dite, « She-Wolf of London » n'a pas toujours eu bonne réputation. Sa fin laisse sur la faim écriront les amateurs de bons mots et d'imaginaire. Mais le fantastique dans ces quelques soixante dix minutes est sans doute à chercher dans la magnificence des décors quasi gothiques, dans les silhouettes fuyantes dans le brouillard, dans le regard vertigineux de sa nymphe aux portes de la folie. L'horreur se passe ici dans la tête , celle de son héroïne, celle de son spectateur.. . Elle se refuse à la pellicule, en est-elle moins effrayante ? Certes , la ballade s'étire parfois un peu, se laisse aller à la causerie. Mais la magie opère, tout de même et qu'importe que l'on ai vu la machination arriver de loin, « She-Wolf of London » fait son petit effet. Redécouvert dans une copie restaurée mais non HD, ce « B Movie » mérite peut être une ré-évaluation, non pas pour que l'on écrire qu'il s’agisse d'un grand film mais plus modestement pour que l'on admette que le jet de Jean Yarbrough, a payé un peu cher le malentendu de son titre.


Un œil sur les disques :

Une copie HD superbe pour « Werewolf In London », et une copie restaurée pour « She-Wolf of London », le travail éditorial effectué par Elephant Films devrait réjouir les amateurs de vieilles bobines. Pour le plaisir des canaux auditifs , des mixages en version originale anglaise, évidemment sous titrée, mais aussi pour « Werewolf In London » un doublage français ( Pour l' anglophobe patenté). Dans les deux cas, du Dionnet en pleine re-présentation et un livret que nous n'avons pas eu dans le mains. N'hésitez pas trop, il vous faut les deux !