Parce qu’elles sont parvenues à rester longtemps loin de nos côtes et de nos filets, certaines bobines ont pris des airs de pêche miraculeuse…Une photo d’exploitation un peu dingue ayant eu la bonne idée d’imprimer le papier glacé d’un magazine, une affiche faisant de l’œil en mâchant un malabar (comble de la vulgarité) ou un titre ronflant (comme c’est ici le cas)...Il suffit parfois de peu pour embraser l’imagination du cinéphile, en particulier lorsque les chances que celui-ci caresse du regard l’objet interdit sont minces. Une vielle histoire de fruit défendu, qu’illustre pratiquement à la perfection le cas de Porno Holocaust. Titre détonnant s’il en est, mais surtout gentiment loufoque. L’œuvre qui le revendique ne se distinguant au final qu’assez peu la série d’aventurettes encanaillées et exotiques tournées par Joe D’Amato à Saint Domingue. Mais œuvre tout de même magnétique mariant tout et son contraire, film de vacances et cocktail sanglant, belles et bête, érotisme et pornographie, effluves de crème solaire et émanations odorante de dessous de bras…
Évidemment, il fallait que le titre tombe devant une église... |
"L’œuvre ne se distingue au final qu’assez peu la série d’aventurettes encanaillées et exotiques tournées par Joe D’Amato à Saint Domingue mais reste tout de même magnétique"
Il y a tout de même ici, un monstre, un vrai… Devant autant au gratin dauphinois oublié au four qu’à Manu Levy. Un vrai physique de radio…(actif ?) qui payera de la moins esthétique des mutations, la note de la fièvre nucléaire française... De cette époque glorieuse où la guerre froide se préparait dans les eaux les plus chaudes du globe. La faute à ce bon vieux général … On se la ramène moins les gaullistes là ? Pour ce genre d’héritage, il n’y a en souvent pas grand monde chez le notaire. Le sort du pauvre homme (le monstre pas le général) s’habille de plus d’une ironie prodigieuse, puisque le bougre se trouve simultanément équipé d’un bazar extraordinaire et de la tête qu’il faut pour ne jamais avoir à s’en servir. Si vous rajouter à l’addition, le peu de potentiel qu’offre l’île…
Quand on vous disait que le film était un peu tiré par les cheveux |
"Lucia Ramirez y faut son dernier tour de piste, Annj Goren son avant dernier… La chose baigne malgré elle dans un charme crépusculaire. La fin d’une époque serait-elle en vue? Un peu mon colonel ! "
Évidemment lorsque trois jolies minettes débarquent, du vent plein la tête, et des nœuds plein la culotte (à moins qu’il ne s’agisse de l’inverse), la créature peine à cacher son enthousiasme. Trois dames, cela fait neuf ouvertures et autant de chance de conclure, soit bien plus de plaisir que sa petite vie insulaire ne lui aura jamais offerte. La chose surgit donc des cocotiers pour laisser parler dame nature… Il faut bien que le corps exulte. Inexplicablement l'étreinte sera fatale… Les belles laissées tête dans le sable, le coquillage ensanglanté. Qui à fait ça ? Se disent médusés les accompagnateurs… Celui qui a le bout rouge, répond le spectateur en ricanant comme pour mieux cacher sa propre stupéfaction. On savait que certains venaient en poudre, se pourrait-il que celui ci se décharge en oursins ?
Il faut bien l’avouer, “Porno Holocaust” est un peu filmé avec les tongs et sonorisé comme une comédie tropézienne “made in Pecas”. A l’exception peut être des corps à corps qui bénéficient de quelques efforts d’esthétisation au style suranné, digne des cartes postales gentiment cochonnes que l’on envoie aux collègues pour les faire râler. ( Je m’éclate à la Grande Motte). Mais D’Amato oblige, l’érotisme crade, le stupre prennent toujours le dessus ( le dessous aussi cela dit). De l’art du détail qui tue, du poil mal coiffé au vestige de crise hémorroïdaire.
Un physique de radio.. actif |
"Porno Holocaust est un peu filmé avec les tongs et sonorisé comme une comédie tropézienne made in Pecas"
Lucia Ramirez y faut son dernier tour de piste, Annj Goren son avant dernier… La chose baigne malgré elle dans un charme crépusculaire. La fin d’une époque serait-elle en vue? Un peu mon colonel ! Pour mesdames, Mark Shannon, bof à moustache magnifique, joue les marins d’eau douce… Georges Eastman compose avec les moyens du bord…C'est à dire avec lui même. Non “Porno Holocaust” ce n’est pas très bon, mais on est tellement ravis de l’avoir, de pouvoir l'exhiber fièrement au nez de sa belle mère, qu’on ne remerciera jamais assez Bach…
Un œil sur le disque : Le master 16/9 fait ce qu'il peut mais il faudra vous faire une raison. Il n'y en a pas d'autres ! Côté plaisir des cages à miel, de l'italiano plein les tympans et des sous titres plein les yeux. Sur la plage aux bonus, Sébastien Gayraud assure les présentations... Habillé... Tranchant donc complétement avec le ton et le propos du film ! Quelle faut de goût !
Lucia, son corps qui crie "oui" , ses yeux répondent "vite" ... |