Surfant sur
d'une main sur une nostalgie très ambiante et plongeant l'autre dans
le prestigieux catalogue d'Universal Pictures, Elephant Films nous
avait livré l'été dernier une toute première salve de séries US (Code Lisa, Punky Brewster, Sauvés par le Gong).
Coup d'essai, "one shot" ou amorce ? Il était alors difficile de
savoir si l'éditeur français allait poursuivre son effort et creuser le sillon. Ce que
l'hexagone comptait d'amoureux des années 80 avait-il succombé aux
charmes très cathodiques de ces coffrets venus d'une autre époque ?
Il faut croire que oui puisque qu'Elephant Films nous livre en ce
printemps 2016, les deuxièmes saisons des séries précitées et surenchérit même d'un nouveau titre...Charles s'en charge. La saison 2 de Code Lisa
ayant fait l'objet d'un «papier» à part,
l'Ecranbis.com se penche aujourd'hui sur Punky Brewster, Sauvés par
le Gong et Charles s'en charge...Souvenirs...souvenirs...
"Sitcom très familiale, Charles In Charge se veut quasiment un prototype de la comédie de situation yankee et distille un humour presque théâtral coincé entre deux décors ou presque, un salon et une cuisine. "
Diffusée
en France sur le tard, Charles s'en charge n’aura pas forcement
marqué l’hexagone. Et pour cause, la série y fut essentiellement
programmée dans l'émission «Club Dorothée». Huit années de
retard sur les Etats Unis et enclavée dans une émission ciblée
jeunesse, il est fallait, pour ainsi dire, être né à la bonne époque
pour avoir eu vent des aventures de Charles et de la famille
Pembroke. Votre serviteur doit même confesser n'avoir aucun
véritable souvenir de la série. (Je n'étais peut être pas
spécialement précoce ni en avance sur mon age, mais à 17 ans, je
m’intéressais déjà beaucoup plus à la grille des programme
nocturne d'une célèbre chaîne à péage qu'au Club Dorothée.) Il
y a pourtant ici de quoi ravir un peu plus que quelques gosses entre
deux épisodes des Chevaliers du zodiac. Sitcom très familiale,
Charles In Charge se veut quasiment un prototype de la comédie de
situation yankee et distille un humour presque théâtral coincé entre
deux décors ou presque, un salon et une cuisine. Crée par Michael
Jacobs, Charles s'en charge met en scène les tribulation d'un jeune
étudiant engagé comme nounou dans une famille américaine gentiment
bourgeoise. Un concept qui rappelle un peu celui d'un autre show : “Who's the
Boss” (Madame est servie) qui se trouve justement lancé quelques jours plus tôt par ABC sur les petits écrans américains.
Mais
ce n'est ni Tony Danza, ni Toni Micelli qu'affrontera le Charles de
Michael Jacobs mais deux autres séries cultes d'ABC : L'homme qui
tombe à pic (The Fall Guy) et Les routes du paradis (Highway to
heaven). Les scores d'audience ne sont à ce que l'on sait pas déshonorant, mais les
programmes concurrents sont sans doute trop installés et CBS déplacera
d'abord la série dans sa grille avant d'y mettre un terme. C'est
lors des rediffusions en syndication, orchestrées par Universal que
“Charles s'en charge” trouvera son public. Au point de mettre en
production une seconde saison. Bien que Michael J. Fox fut initialement prévu dans le rôle de Charles, c'est un ancien
d'Happy Day qui héritera du rôle : Scott Baio. La série
distribuera également quelques seconds rôles devenus savoureux. Meg
Ryan, Matthew Perry ou Christina Applegate traversent le cadre lors de
la première saison...Certes un peu daté, le spectacle fait encore
mouche et Charles s'en charge devrait ravir les amateurs de Sitcom US
par la brillance de son écriture et son humour de situation...Délicieux !
Un œil sur les disques :
Les épisodes de la première saison se trouvent proposés sur quatre disques dans un master 1.33 4/3 acceptable en VF et en VOST. La bonne surprise vient de la partie supplément avec une présentation de la série par Romain Nigita. Bonus à la fois diablement instructif et intéressant !
"Punky Brewster offre un des plus spectaculaires
télescopages générationnels de l'histoire de la télévision:
Henry Warnimont, 60 ans, veuf acariâtre et bougon, Penelope Brewster
53 de moins, abandonnée sur le parking d'un supermarché et pleine
de vie..."
Récemment endeuillés par la disparition de Georges Gaynes, les fans
de "Punky Brewster” devraient (ou du moins essaieront) de se
consoler avec la sortie française d'une attendue deuxième saison.
Ultime saison sur son network d'origine (NBC) avant que la série
ne trouve comme tant d'autres un second souffle et deux saisons supplémentaires en
syndication. Punky Brewster offre un des plus spectaculaires télescopages générationnels de l'histoire de la télévision:
Henry Warnimont, 60 ans, veuf acariâtre et bougon, Penelope Brewster
53 de moins, abandonnée sur le parking d'un supermarché et pleine
de vie... Le Sans famille d'Hector Malot n'est pas loin. Comprendre
que la dramaturgie n'est pas absente, mais la bonne humeur
prédomine tout de même dans une sictom destinée au public jeune et se
parant même de quelques élans éducationnels.
"Cette saison fonctionne à la force des attachants personnages précédemment installés."
On ne reviendra pas sur la genèse du programme puisque la saison 1 avait fait l'objet d'un "papier" ( tapez donc "punky" dans la barre de recherche de votre site préféré) et on confessera plutôt, que cette seconde fournée tourne gentiment sur ses acquis. La série a, comme on le dit, un peu accouché, a peut être offert ce qu'elle avait à offrir, en terme de situations originales. Cette saison fonctionne par conséquent à la force des attachants personnages précédemment installés. Un constat qui fut sans doute partagé par les créateurs du programme qui tentent de redynamiser la série en collant à l'actualité (un épisode prend pour toile de fond, la catastrophe de la navette Challenger) ou cassant la structure bouclée de la série au profit de récits s'étalant sur plusieurs épisodes. Reste que la grappe d'historettes proposées n'a pas perdu de son charme et de sa nature addictive. Certes le visionnage de cette saison 2 vire au trip nostalgique, un peu honteux. Mais il n'y a pas de plaisir sans un peu de culpabilité ordinaire et en ces temps agités, un voyage dans le temps ne peut faire de mal ...Cap sur l'enfance !
Un œil sur les disques:
Encore un beau coffret de quatre disques présentant les 22 épisodes au format 4/3 1.33 d'origine, en VF ( doublage d'époque) et VOST. Outre un Karaoké, la section bonus offre un supplément très intéressant: "Les périls de la saison 2", raconté par le sympathique Sébastien Barké. Très recommandable !
"On s'y accroche aux baskets de Zack, Slater, Screech, Lisa, Kelly et Jessie..Parfait échantillonnage d'une jeunesse dorée usant jupes et jeans sur les bancs de la Bayside High School. "
Datant de la fin des années 80, Sauvés par le gong (Saved by the bell) a connu en France les bénéfices de multiples diffusions. Initialement programmée dans l'émission Giga, la série sera reprise sur RTL9, AB1, Gulli et même la chaîne Comédie ! De quoi s’octroyer plusieurs générations de fans transis et peut être même de faire oublier sa chaotique genèse. Saved By The Bell est en effet une sorte de "Rework" ou "Spin off" de "Good Morning Miss Bliss", série diffusée sur Disney Channel à partir de laquelle NBC va produire un opéra lycéen à succès. On s'y accroche aux baskets de Zack, Slater, Screech, Lisa, Kelly et Jessie..Parfait échantillonnage d'une jeunesse dorée usant jupes et jeans sur les bancs de la Bayside High School. Toutes les caractéristiques du school movie se trouvent réunis. Une scolarité fantasmée sous le soleil de Californie, essentiellement constituée d'intercours, des couloirs de casiers pour décor... Quelques drames très adolescents serviront de propos, entre bal de promo et surboum...
"A l'opposé du réalisme de programmes tels que Degrassi High Shcool, Sauvé par le gong mise sur le loufoque et la comédie"
A l'opposé du réalisme de programmes tels que "Degrassi High Shcool", "Sauvé par le gong" mise sur le loufoque et la comédie, au risque de tomber dans une certaine artificialité. Ainsi si la thématique de la drogue se trouve abordée, ce sera par le biais d'une addiction aux pilules de caféine et d'une scène parfaitement démesurée, risible mais culte qui colle aujourd'hui encore à la carrière d'Elizabeth Berkley. Ils sont jeunes, ils sont drôles, ils sont beaux, peut être trop...Mais c'est paradoxalement sans doute ce qui a conditionné le succès de la série en France comme aux Etats Unis. Frappé par le culte, cette saison 2 de "Sauver par le gong" se redécouvre en tous les cas avec amusement, intérêt et un nostalgisme un peu diffus, parfois un peu confus.
Un œil sur les disques:
Comme pour les autres coffrets d'Elephant Films, les épisodes de cette seconde saison embarquent sur quatre disques. Ils sont proposés dans des masters 1.33 4/3 d'origine, accompagnés de pistes française et langue anglaise sous titrée. Au rayon bonus, une présentation un peu autosatisfaite de l'émission Giga et un supplément sympathique concocté par le tout aussi sympathique Sébastien Barké.