La prophetie de l'anneau: Critique et test Bluray


Visiblement tourné à grand frais, avec grand soin et bloqué depuis 2013 dans les limbes du septième art « The lovers » n'a pas réussi à atteindre les salles obscures. Après avoir décroché lune et palme d'or, Christian Joffé continuerait-il à ne pas se remettre de son douloureux Captivity ? Bonne nouvelle des étoiles, la chose sera toute de même visible dans l'hexagone par le biais d'éditions DVD et Bluray estampillées Seven 7 et ce à partir du 12 octobre prochain. Au passage, « The lovers » a gagné un nouveau titre, (La prophétie de l'anneau) qui ne manquera pas de titiller les amateurs de Tolkien...et des visuels laissant espérer une épopée baignant dans l'heroic fantasy... Mais qu'on se le dise, il est ici surtout question de voyage dans le temps et de romance, le tout saupoudré du déterminisme joyeux qui habille les contes pour petites (et grandes) filles...

  "il est ici surtout question de voyage dans le temps et de romance, le tout saupoudré du déterminisme joyeux qui habille les contes pour petites (et grandes) filles..."

En 2020, au milieu de l'océan, Jay Fennel (Josh Hartnett) plonge dans profondeur sauver sa douce d'une mort certaine... Mais son héroïque descente en apnée se paye au prix fort. Le jeune homme est ramené à bord inconscient, au grand désespoir de son entourage, qui les jours passant songe sérieusement à débrancher les machines qui le relient encore à la vie. Ils ignorent que le beau aux bois dormant, vient en fait de débuter un long voyage intérieur et à travers le temps. Projeté en 1778, en Indes orientales, il va croiser la route de Tuluja (Bipasha Basu) guerrière au regard ardant...


« Fatche, c'est beau ! se dit-on, admirant la profusion de costumes, de décors... la grâce presque irréelle des images"

« Fatche, c'est beau ! » se dit-on, admirant la profusion de costumes, de décors... la grâce presque irréelle des images. Nulle doute n'est possible, Joffé sait composer le cadre et la photographie, même entachée d'une touche numérique un poil trop assumé ( Too Crispy Roland! Too Crispy ) est d'un esthétisme sciant! Pour le reste, le bilan est un peu plus terne. Très ( trop ) contemplatif, très ( trop) zen, «La prophétie de l'anneau» manque un peu d'élan laissant le destin roi, dérouler le tapis, sous les pieds de ses personnages. Personnages eux même contraints d'embarquer ( au même titre que le spectateur) sur un navire en forme de fable...en qualité de passagers. Bizarrement, l’ennui ne pointe jamais à l'horizon, mais le voyage rappelant un peu le « Mer calme et heureux voyage » de Felix Mendelssohn, se soustrait à tout souffle …


"donnant l'impression d'un train ne pouvant pas dérailler, La prophétie de l'anneau»surnage à la force de ses qualités cinématographiques"

Pour le coup, un peu forcé dans son exécution et donnant l'impression d'un train ne pouvant pas dérailler, «La prophétie de l'anneau» surnage à la force de ses qualités cinématographiques, de son couple de vedettes et d'une bande originale absolument somptueuses. Mais le propos finalement douloureusement plus philosophique que fantastique, et surtout moyennement subtil, finit par éteindre toute forme d'aventure. Reste que la ballade pourrait trouver son public, du côté coquines à cartables (ou à sac à main)

Un œil sur le disque :

Seven 7 livre un bluray d'une grande qualité technique, le master à la haute définition superbe et respectueux du scope d'origine est exemplaire. Côté audio, des pistes DTS 5. 1 en langue anglaise et française (Double correct mais on vous recommande quand même la VO), des sous titres français en option. La section bonus brille, elle, par son absence.