Tout désireux de butiner son amoureuse à l'arrière de la voiture, Paul cherche au cœur de la nuit, à se mettre l’abri des regards indiscrets. «Ça tombe bien, v'la un cimetière» pense-t-il avant de couper le contact et d’entraîner sa blonde incendiaire entre les sépultures. Suivant l'adage, il faut passer par l'anneau avant de passer par l'anus, le jeune loup fait le coup de la demande en mariage, Leslie fait semblant d'y croire...Au même moment à quelques chrysanthèmes de là, une dépouille prend vie, hume l'air embrumé et déclare «Humm , je suis formel ça sent la fesse !».
Le défunt se précipite au carreau de la voiture, main au calbute, à la manière des voyeurs décrépis hantant les parkings du Glamour, fort célèbre club libertin du Cap d'Adge. Allez-y de ma part, mais ne tapez pas trop fort, je me souviens que les videurs ont du répondant. Où en étais-je... ? Victime du vampire et de la mode du pull à carreaux, Paul meurt deux fois en quelque sorte, tandis que Leslie est entraînée sous terre par l'agresseur.
"Dans ce Bébé vampire, également connu sous le titre Les enfants de Frankenstein (car l'alcoolisme est un véritable fléau dans la distribution d’œuvres cinématographiques) , il y a à boire et à sucer. "
Le lendemain, nous retrouvons la petiote à l’hôpital , blanche comme un comédon. Le médecin lui fait tirer la langue et prend un air inquiet. «Mademoiselle, vous êtes enceinte !» Mais ne tarde pas à compléter son diagnostic. «Ce n'est pas un enfant, c'est un socialiste, pardon un parasite». Mais rien n'y fait, Leslie fait la tête de mule et s'en va accoucher à l'ancienne. Une certaine Elga fait office de sage femme et parvient à extraire le rejeton de la pauvrette apeurée. Le nouveau né pleure, Elga lui envoi trois torgnoles pour qu'il continue puis s'exclame : «c'est un garçon, il les cheveux courts!». Les deux femmes conviennent que l'enfant n'a pas bonne mine mais décident de passer outre ce point de détail. Plus inquiétant, le bébé refuse le sein, serait-il inverti ? Merde, qu'est ce que j'ai foutu de mon manuel de l'ABCD de l'égalité , quelqu'un aurait-il le numéro de portable de Najat ? Stupeur, le nouvel enfant n'a de goût que pour le sang et sa mère à l'image de millions de parents se voit contrainte de se saigner.
"ce Dracula modernisé a le mérite de mettre son vampire face à l'épineux problème de la paternité"
35 ans plus tard, ,n'ayant plus une goutte à offrir, Leslie passe l'arme à gauche et le petit James, (William Smith) décidé à la venger, décide de pourchasser sa chauve souris de père. Son périple le mène à s’inscrire aux cours du soir, où un mystérieux professeur Lockwood ( Qui ressemble à la fois à Gilbert Becaud et à Gérard Rinaldi, c'est qui est vous en conviendrez un petit exploit ) enseigne les sciences occultes. James a fait le rapprochement entre Lockwood et un certain Caleb Croft qu'il soupçonne d'être son odieux géniteur. Deux couillonnes d'étudiantes vont se mettre au milieu de ce règlement de compte...qui filera tout droit dans un vieux manoir à la décoration artisto lugubre. Bon comment dire ? Dans ce «Bébé vampire », également connu sous le titre Les enfants de Frankenstein (car l'alcoolisme est un véritable fléau dans la distribution d'oeuvres cinématographiques) , il y a à boire et à sucer.
"Bébé Vampire devra être classer dans le tiroir aux séries B (très) incohérentes mais (très) sympathiques."
Économique d'un bout à l'autre et torché avec un empressement visible, ce Dracula modernisé a le mérite de mettre son vampire face à l'épineux problème de la paternité. Le brave James, beau taiseux taillé comme un armoire affronte lui une résolution tardive du complexe d'Oedipe et une poussée tout aussi retardataire des ratounes avant. Le métrage de John Hayes ne peut guère que compter sur ses qualités narratives et devra être classer dans le tiroir aux séries B (très) incohérentes mais (très) sympathiques.
Un œil sur le disque :
Pas de grosses surprises du côté du disque édité par Artus Films. Le film est présenté dans son Academic Flat d'origine et dans un master 16/9 accompagné de piste française et anglais sous titrée. La copie a le mérite d'exister et le doublage français est parfois en roue libre mais peu importe. Dans les suppléments, Eric Peretti a bien fait ses devoirs. Vous saurez tout de l'enfance malheureuse du réalisateur et la genèse de « Bébé Vampire »