Depuis la sortie du magistrale «Valerian» en
salles, l'équipe d'Ecranbis.com a des étoiles plein les mirettes.
L'été 2017, bien parti pour avoir des airs de traversée du désert
pourrait-il tourner à la pêche miraculeuse pour les amateurs de
cinéma fantastique et de science fiction ? Côté actualité vidéo, ce n'est certes pas le déluge de
titres et de galettes, mais il faut concéder qu'après un mois de juillet riche en belles
surprises (Voice from the Stone pour en citer une), le mois d’août commence plutôt fort avec le tout
britannique «Don't Knock Twice». Une douceur horrifique servie par
Condor Entertainment sous un titre français à la limite du
«spoiler» : Baba Yaga. Et justement on vous en parle ici et
tout de suite !
Non, il ne vaut mieux pas frapper deux fois à la porte des vieilles bicoques...Surtout lorsqu'elles sont plantée dans les terrains vagues qui bordent les périphériques et autres voies rapides. Évidemment, deux adolescents, êtres rebelles et aventureux par nature, mettront un point d'honneur à défier les forces de l'au delà. Partant d'une énième légende urbaine, le script de «Don't Knock Twice» finit par se prendre dans la toile d'un mythe intemporel et flippant. Figure horrifique incontournable du conte slave, tantôt chasseresse, tantôt sorcière, toujours rôtisseuse d'enfants, Baba Yaga serait-elle sur le point d'assurer son come back dans l'imaginaire populaire ? Et par le biais d'un métrage britannique, s'il vous plait ?
"Non, il ne vaut mieux pas frapper deux
fois à la porte des vieilles bicoques...Surtout lorsqu'elles sont
plantée dans les terrains vagues"
Du côté du cinéaste Caradog W. James
(The Machine), on semble répondre deux fois oui... Son Don't knock Twice
tourné au pays de Galles, parvient par une photographie très appliquée et
un certain sens de la narration a se défaire des oripeaux de la
série B et du direct to vidéo... Ou comment faire la démonstration
qu'avec un peu, on peut faire beaucoup. A condition toutefois de s'attacher aux
détails et d'insuffler à son propos juste ce qu'il faut d'exception
culturelle. Éclipsé ces dernières années par le cinéma d'horreur
espagnol et ses pirouettes esthétiques un peu creuses, le
fantastique grand breton travaille le genre en douce. Côté imaginaire, pas de brexit en vue !
"Ou comment faire la démonstration
qu'avec un peu, on peut faire beaucoup"
Certes, n'allait pas croire que «Baba Yaga» est l'électro choc de l'été vidéastique. Dit autrement, la crainte de vous le sur-vendre accompagne la rédaction de ce billet. Le film de Caradog W. James fonctionne peut être justement sur le fait qu'on en attende rien ou pas grand chose. Mais soyons francs: raccrochant les wagons d'une mythologie populaire à la locomotive d'une production horrifique plus actuelle, Baba Yaga séduit. Et comme l’interprétation, la mise en scène et les effets visuels suivent, difficile de rester sur le quai en se bouchant le nez. On finit même par se dire que la chose aurait mérite une petite distribution en salles, histoire de permettre aux amateurs de sueurs froides, une immersion plus totale. Mais il faudra se contenter de la seconde classe et des petits plaisirs à domicile. On prendra quand même … et deux fois même !
"En raccrochant les wagons
d'une mythologie populaire à la locomotive d'une production
horrifique plus actuelle, Baba Yaga séduit."
Un œil sur le disque :
Le disque Bluray français estampillé Condor présente «Baba Yaga » dans un master haute définition de belle facture et respectueux du format d'origine (l'éditeur a longtemps eu la mauvaise habitude, d'un point de vue cinéphile, d'opter pour les masters recadrés et le «plein la dalle»). Côté plaisir auditifs, un doublage français, une VOST. Une édition dans les clous.